Les responsabilités sociales des entreprises québécoises

Les responsabilités sociales et environnementales en entreprise.

L’Institut du Québec, l’organisme à but non lucratif qui publie des recherches et des études sur les enjeux socioéconomiques au Québec, a révélé les résultats d’un sondage initié avec Credo et le pôle IDEOS de HEC Montréal, sur la perception qu’ont les PME québécoises de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). 

L’exercice démontre que bien que les entreprises veuillent et doivent faire leur part, tant au niveau social qu’environnemental, les démarches et les actions à entreprendre restent floues.

« Tout d’abord, le sondage révèle que la très grande majorité des PME québécoises sont conscientes de la responsabilité sociale qu’elles doivent exercer, précise d’entrée de jeu Mme Emna Braham, directrice adjointe de l’Institut du Québec. Non seulement la plupart d’entre elles (88 %) sont préoccupées par leur impact social et environnemental, mais elles croient qu’elles ont un rôle à jouer, en tant qu’entreprise, dans la résolution de ces enjeux (84 %) ».

Le grand défi RSE

Prenant forme dans les années 1970 où l’on commençait à parler des impacts sociaux et environnementaux des entreprises, le mouvement englobe maintenant les enjeux économiques et éthiques (interactions internes et externes). Il sert à définir les responsabilités des entreprises vis-à-vis les enjeux de chacune de ces sphères et inclure des actions concrètes dans ses activités pour enrayer la situation.

« Les attentes des clients, des employés et des investisseurs envers les entreprises évoluent rapidement. Si, par le passé, inclure les dimensions sociales et environnementales impliquaient pour certains un sacrifice en matière de performance économique et financière; aujourd’hui, il est de plus en plus clair que c’est l’inverse », soutient M. Daniel Charron, vice-président, Engagement sociétal et affaires publiques chez Fondaction. « Les efforts en matière de RSE représentent une démarche complexe et graduelle pour les entreprises, qui requiert planification, temps et ressources humaines et financières. Mais au-delà des défis, ces efforts pour gérer les risques environnementaux, sociaux et financiers auxquels elles sont confrontées représentent des opportunités pour les entreprises et une façon de se démarquer de leurs concurrents en démontrant comment elles créent de la valeur partagée avec leurs parties prenantes », ajoute Mme Julie Cusson, vice-présidente affaires publiques et corporatives chez Boralex.

Changement de mentalité

Le sondage nous apprend aussi qu’au moment de prendre des décisions, les intérêts des actionnaires et la génération de profits demeurent la priorité des PME, par opposition aux intérêts des autres parties prenantes, au bien-être des gens et à la protection de l’environnement. En fait, seulement 59 % d’entre elles considèrent que ces deux volets doivent prendre autant d’importance l’un comme l’autre.

Dans les faits, bien que les PME sondées aimeraient aller plus loin dans leurs démarches de responsabilité sociale, elles n’arrivent pas à prioriser ce chantier. Ainsi, 30 % d’entre elles indiquent qu’elles ne peuvent y allouer davantage de ressources financières et humaines alors que 18 % doivent mobiliser leurs efforts vers d’autres priorités. « En somme, ce sondage nous apprend que bien que les PME québécoises semblent accorder de l’importance aux enjeux sociaux et environnementaux, elles ont encore de la difficulté à passer à l’action. D’où l’importance de renforcer l’écosystème de soutien aux PME afin que la responsabilité sociale devienne un levier stratégique pour leur développement », soutient le professeur Luciano Barin Cruz, directeur au Pôle IDEOS de HEC Montréal.

Plusieurs éléments pourraient motiver les PME québécoises à réaliser leurs ambitions en matière de RSE : un soutien financier (46 %), un plus grand degré d’adoption de ces pratiques par leurs concurrents (37 %), davantage de connaissances, d’expertise et d’accompagnement sur la question (36 %), une législation et des normes imposées par le gouvernement (34 %), et une meilleure intégration des objectifs RSE au cœur de leur entreprise (32 %).

Des résultats en bref

Le sondage a été mené par Léger auprès de 216 gestionnaires de PME québécoises comptant entre 25 à 249 employés.  Près de la moitié des PME (48 %) se trouvent hors des régions métropolitaines de Montréal et de Québec.

  • 88 % sont préoccupés par leur impact social et environnemental;
  • 84 % pensent que les entreprises québécoises devraient jouer un rôle proactif dans la résolution des enjeux sociaux et environnementaux;
  • 75 % jugent que leur entreprise a une bonne (63 %) ou une excellente (12 %) performance en termes de responsabilité sociale;

La plupart voudraient en faire plus, mais déplorent le manque de ressources humaines et financières et disent devoir mobiliser leurs efforts vers d’autres priorités;

Les principaux leviers qui les aideraient dans leur démarche sont : un soutien financier, un plus grand degré d’adoption de ces pratiques par leurs concurrents, davantage de connaissances, d’expertise et d’accompagnement sur la question, une législation et des normes imposées par le gouvernement, et une meilleure intégration des objectifs RSE au cœur de leur entreprise.

Note : le sondage a été réalisé grâce au soutien financier de Fondaction et Boralex et s’inscrit dans le cadre d’une étude plus large à paraître, où l’IDQ, Credo et le Pôle IDEOS exploreront plus en détail ce qui freine les PME dans leurs démarches de responsabilité sociale et proposeront des pistes de solutions pour les aider à aller plus loin.

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