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May

Transformation alimentaire : 3,1 milliards $ à gagner annuellement

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Dans la continuité du dossier MCI au sujet de la transformation alimentaire, une nouvelle étude au sujet de la répercussion du manque de main-d’œuvre dans ce domaine de l’industrie vient de voir le jour. Elle confirme que le coût des postes vacants du secteur canadien de la transformation des aliments et des boissons pourrait bien entraver la reprise économique et la croissance des activités, surtout pour les petites et moyennes entreprises, avec un manque à gagner de 3,1 milliards de dollars par année.

C’est ce que dévoile Compétences Transformation Alimentaire Canada, l’organisation de développement de la main-d’œuvre sans but lucratif de l’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons, à la suite de la diffusion de sa plus récente étude sur le marché du travail intitulée À la croisée de la grandeur – Observations clés et recherche sur le marché du travail – Industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons.

Ce rapport quantifie d’ailleurs les conséquences financières des postes vacants de l’industrie, une situation qui date d’avant l’éclosion de la COVID-19 et perdure. Même s’ils sont les plus grands employeurs du secteur manufacturier au Canada (19,5 % de tous les emplois de la fabrication), les transformateurs d’aliments et de boissons ont besoin de 56 000 nouveaux travailleurs, soit 20 % des effectifs actuels, pour que l’industrie puisse réaliser les objectifs de croissance de 2025.

Un manque de 3,1 milliards $ chaque année

L’analyse économique estime qu’un seul poste vacant de l’industrie de la transformation des aliments et des boissons pourrait représenter une perte de revenus nets de 190 $ par jour pour les entreprises. Pour l’ensemble du secteur, les pertes attribuables aux postes vacants pourraient ainsi représenter 8 millions $ par jour, et si la situation ne se résorbe pas, plus de 3 milliards $ par année. Ces pertes ont un impact direct sur l’économie du pays.

« Le développement des affaires dépend de travailleurs solides et qualifiés. Pour les petites et moyennes entreprises comme la mienne, il est impossible de prospérer sans avoir d’employés qualifiés pour stimuler l’innovation et la productivité », selon Mme Lynn Rayner, Directrice des opérations, Acadian Supreme, Île-du-Prince-Édouard.

L’étude démontre également que le personnel manquant de plus de 7 600 employeurs de la transformation des aliments et des boissons permettrait de répondre à la demande mondiale, dont on prévoit une augmentation d’au moins deux fois plus importante d’ici 2050, due à une population grandissante et à une classe moyenne plus importante.

La stabilité de cette industrie

Les conséquences de la COVID-19 ont démontré que l’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons est résiliente et sûre. En 2020, les transformateurs d’aliments et de boissons ont conservé 98 % de la main-d’œuvre de 2019, un niveau supérieur à la moyenne de 91 % pour l’ensemble de l’économie. Les consommateurs reconnaissent également que les travailleurs de première ligne de l’alimentation sont des travailleurs essentiels qui tiennent à ce que les gens aient accès à des aliments salubres. La recherche révèle cependant que le recrutement et le maintien en poste continuent d’être le plus grand défi de la croissance des effectifs pour les entreprises, surtout celles dans les milieux ruraux et des régions éloignées.

« En 2020, le taux de chômage au Canada était de 9,5 %, en hausse par rapport au niveau de 5,7 % de l’année précédente. Nous comprenons très bien l’impact dévastateur de la COVID-19 sur les Canadiens. Et maintenant plus que jamais, les gens ont besoin de bons emplois et l’industrie, tout particulièrement les petites et moyennes entreprises ainsi que les employeurs des secteurs des viandes et du poisson et des fruits de mer, ont besoin de travailleurs, » a déclaré Mme Jennefer Griffith, Directrice exécutive, Compétences Transformation Alimentaire Canada.

Principales recommandations du rapport

  • Créer un programme national de sensibilisation et de réputation, et veiller à ce que le programme ait des cibles mesurables et des auditoires définis. Utiliser la recherche et les observations du présent rapport pour soutenir des histoires significatives qui promeuvent les carrières et les perspectives d’emploi, en plus de communiquer l’éducation nécessaire pour les cheminements de carrière.
  • Offrir des possibilités d’apprentissage intégré au milieu de travail aux étudiants, en particulier dans les métiers spécialisés, par l’entremise d’établissements d’enseignement locaux, afin de fournir des expériences professionnelles et de bâtir un pont pour un emploi futur.
  • Offrir une orientation et une formation dans les langues pertinentes de vos employés.
  • Collaborer avec les gouvernements, les syndicats et les établissements de formation afin d’élaborer davantage de programmes d’enseignement postsecondaire visant à former des travailleurs de la production pour la transformation des aliments et des boissons, particulièrement dans les régions du pays où de tels programmes sont actuellement rares ou inexistants, comme au Canada atlantique.
  • Investir dans la recherche et le développement et la commercialisation de nouvelles technologies, particulièrement pour les produits exclusivement canadiens.
  • Développer une plus grande capacité au sein des programmes de formation avant l’arrivée, comme le Programme de préparation à l’emploi en matière de salubrité des aliments de Compétences Transformation Alimentaire Canada, qui offre une formation pour aider une personne à amorcer une nouvelle carrière dans le secteur de la transformation des aliments et des boissons au Canada.
  • Cartographier la main-d’œuvre saisonnière au Canada, ce qui aidera les transformateurs d’aliments et de boissons saisonniers à mieux cibler le recrutement de travailleurs et aidera les gouvernements à mieux comprendre la disponibilité et la mobilité de la main-d’œuvre.

2020 – Rapport pour l’industrie canadienne de la transformation des aliments et des boissons.

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