On parle souvent, au Québec, de stimuler l’entreprenariat, d’encourager les jeunes générations à se lancer en affaires. Le Québec compte même une des rares écoles dédiée entièrement à appuyer les gens d’affaires dans leurs démarches, l’École d’Entrepreneurship de Beauce. Mais on oublie souvent qu’être entrepreneur, ça ne veut pas uniquement dire créer de toutes pièces une nouvelle entreprise. Ça peut aussi, en fait ça doit aussi vouloir dire assurer la pérennité d’une entreprise, sa survie après le départ de son créateur.
Montréal a récemment été l’hôte du tout premier Sommet international du repreneuriat. Oui, ajoutez ce nouveau mot dans votre vocabulaire, il deviendra graduellement aussi important que le mot entrepreneuriat. Présenté le 19 mai par le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ), le Sommet visait à encourager et valoriser le repreneuriat.
Parce qu’il faut faire face à la réalité ; d’une part, les babyboomers, qui forment une large part des entrepreneurs au Québec, s’apprêtent à prendre une retraite bien méritée. Plus de 57 % des propriétaires d’entreprises au Québec ont plus de 50 ans. Mais d’autre part, assurer la relève et la survie de l’entreprise après ce départ n’est pas chose facile. Les études démontrent d’ailleurs que le Québec accuse un sérieux retard en la matière.
Un chiffre qui en dit long : selon le CTEQ, 38 000 entreprises seront en phase de transfert d’ici 10 ans au Québec. Sans être alarmistes, les analystes le disent clairement : il faut que le Québec entre en mode recrutement de nouveaux entrepreneurs prêts à reprendre une entreprise existante, au lieu d’en créer une nouvelle. Et ce n’est pas l’intérêt des jeunes pour l’entrepreneuriat qui fait défaut. En effet, selon l’Indice entrepreneurial du Réseau M, 42,2 % des jeunes Québécois de 18 à 34 ans ont l’intention de se lancer
en affaires.
Et c’est ici qu’une initiative comme ce Sommet international du repreneuriat prend tout son sens. Pour Vincent Lecorne, président du Sommet International du Repreneuriat et président-directeur général du Centre de Transfert d’entreprise du Québec, le repreneuriat vise justement à « veiller à la pérennité des entreprises d’aujourd’hui avec les entrepreneurs de demain ».
Le désir de se lancer en affaires est là, le besoin de sang neuf, pour assurer non seulement la survie des entreprises mais aussi leur croissance, est là aussi. Et si on pouvait faciliter le passage de l’intention au geste, et favoriser les rencontres entre jeunes entrepreneurs en devenir et entrepreneurs aguerris souhaitant se retirer ?
Le Sommet réunissait des experts, conférenciers et chercheurs, d’ici et d’ailleurs, et permettait l’échange de bonnes pratiques dans le transfert d’entreprise, non seulement à l’intention de ceux qui souhaitent acquérir une entreprise, mais aussi pour ceux qui songent à passer le relai à la nouvelle génération. Le financement du repreneuriat, élément critique s’il en est un, a d’ailleurs fait l’objet d’ateliers spécifiques.
Je tiens à saluer cette belle initiative du Centre de Transfert d’entreprise du Québec. Et je ne peux que souhaiter que ce premier Sommet international du Repreneuriat sera suivi de bien d’autres. Chapeau!

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