Réduire la volatilité, Améliorer le rendement

Ce qui motive la deuxième parution de cette chronique afin de nous rappeler qu’un meilleur rendement ne vient pas toujours de l’augmentation du niveau de risque mais parfois d’une gestion plus équilibrée.

Dans les périodes d’extrême volatilité comme nous vivons présentement, la gestion des placements doit parfois être vue sous un angle différent; l’impact des fluctuations extrêmes peut avoir un effet insidieux et néfaste sur la performance de nos portefeuilles de placement sans que cela ne soit évident à premier abord.

La volatilité

La volatilité est la mesure de la rapidité et de l’amplitude des variations de cours d’un titre pendant une période donnée; lorsqu’un titre fluctue souvent et à de grandes amplitudes, on dit qu’il est plus volatile.

Pour mesurer la volatilité d’un portefeuille ou d’un titre, on utilise l’écart-type. En termes simples, l’écart-type mesure la déviation du rendement d’un fonds par rapport au rendement annuel moyen les deux tiers du temps. Par exemple, un fonds qui présente un rendement annuel moyen de 8 % et un écart-type de 10 % afficherait une rentabilité annuelle située entre –2 % et + 18 %.

Pourquoi parler d’écart-type et de degré de volatilité?

Parce que plus les fluctuations sont grandes, plus le rendement sera affecté négativement sur le long terme. Prenons par exemple un placement de 1 000 $ qui perd 10 % la première année et qui gagne 30 % la deuxième année. La moyenne de rendement sur 2 ans serait de (30 % – 10 % = 20 % divisé par deux ans) 10 %. Mais en y regardant de plus près, ce n’est pas ce qui se passe en réalité. La première année, on retire 100 $ à notre placement pour l’amener à 900 $. La deuxième année, on ajoute 30 % au portefeuille, soit 270 $, ce qui nous laisse avec 1 170 $ ou un rendement net de (17 % /2= 8,5 %) et non de 10 %. En répétant le même exercice pendant 10 ans, (i.e. 5 années à –10 % (total de – 50 %) et 5 années à + 30 % (total de + 150 %)) on obtiendra supposément un rendement moyen de 10 %, mais la réalité est que le taux de rendement composé réel sera plutôt de 8,2 %.

Et si on augmente la volatilité du placement d’un cran, par exemple à 5 années à – 30 % (- 150 %) et 5 années à + 50  % (+ 250 %) on obtient toujours un rendement moyen de 10 % par année, mais l’effet nocif des écarts extrêmes ramènerait la performance du portefeuille à un rendement annuel composé de seulement 2,5 %.

Il est donc évident que plus l’écart-type (le degré de fluctuation) est grand, plus le rendement sera affecté négativement sur une période de temps donnée.

Tableau 1: Impact sur un placement de 1 000$

période rendement valeur en $ rendement valeur en $ rendement valeur en $
1 10,00 % 1 100 $ -10,00 % 900 $ -30,00 % 700 $
2 10,00 % 1 210 $ 30,00 % 1 170 $ 50,00 % 1 050 $
3 10,00 % 1 331 $ -10,00 % 1 053 $ -30,00 % 735 $
4 10,00 % 1 464 $ 30,00 % 1 369 $ 50,00 % 1 103 $
5 10,00 % 1 611 $ -10,00 % 1 232 $ -30,00 % 772 $
6 10,00 % 1 772 $ 30,00 % 1 602 $ 50,00 % 1 158 $
7 10,00 % 1 949 $ -10,00 % 1 441 $ -30,00 % 810 $
8 10,00 % 2 144 $ 30,00 % 1 874 $ 50,00 % 1 216 $
9 10,00 % 2 358 $ -10,00 % 1 686 $ -30,00 % 851 $
10 10,00 % 2 594 $ 30,00 % 2 192 $ 50,00 % 1 276 $
Rendement moyen composé moyen composé moyen composé
10,00 % 10,00 % 10,00 % 8,20 % 10,00 % 2,50 %

Situation actuelle

Historiquement, nous avons connu des périodes de volatilité importante; ce fut le cas lors de la récession mondiale de 1990-1991 où le niveau de volatilité se chiffrait à environ 30 %. La période 2000-2003 a vu la volatilité à un degré dépassant les 40 %.

En 2008-2009, l’écart-type du marché a même atteint 60 %. Dans cette situation, un simple calcul nous indique que pour récupérer la valeur de départ de notre placement, il faudra un rendement de 150 % (1 000 $ – 600 $ = 400 $) (400 $ + 150 % = 1 000 $).

Stratégie

L’objectif principal de la gestion professionnelle, durant les périodes de haute volatilité, ne consiste pas nécessairement à battre des records de performance, mais plutôt à contrôler le risque, dont celui primordial, de limiter autant que possible les fluctuations importantes d’un portefeuille. Car comme nous l’avons constaté, la course au rendement pourrait s’avérer une chasse au fantôme, si elle n’est pas accompagnée d’une stratégie disciplinée pour réduire la volatilité.

Michel Roy,
Planificateur financier*
Conseiller en sécurité financière
Pour Les Assurances Boivin inc*.
et Groupe action financière Québec
Représentant en épargne collective
auprès d’Investia Services Financiers Inc.
tél: 418-624-0850
mroy@gaf.qc.ca

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