Qu’adviendra-t-il de cette nouvelle marchandise achetée, consommée et jetée dans quelques années ? Où va tout le matériel désuet que l’on s’empresse d’envoyer à la décharge ou au recyclage ? Bref, en 2011, que se passe-t-il avec les téléphones cellulaires, ordinateurs, téléviseurs, réfrigérateurs, imprimantes et calculatrices peut-être passés de mode mais encore tout à fait fonctionnels ?
Ces déchets, que l’on surnomme les déchets d’équipement électrique ou électronique (DEEE) sont toujours plus nombreux sur la planète si bien qu’en février 2010, un rapport du PNUE (Programme des Nations-unies pour l’environnement) sonnait l’alarme. L’avertissement est clair, il faut se préparer à gérer une montagne de déchets électroniques car la vente de produits électroniques devrait exploser d’ici 10 ans en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes !
50 millions de tonnes de déchets électroniques par an sur la planète. Les États-Unis sont en première position avec environ 3 millions de tonnes de déchets par an et la Chine est bonne deuxième avec une production de 2,3 millions de tonnes. Aussi, le rapport prévoit une augmentation de 500 % de déchets d’ordinateurs en Inde et de 200 à 400 % pour l’Afrique du Sud et la Chine. Sans parler des déchets liés à la téléphonie… aussi prévus en augmentation, un peu partout dans le monde.
La situation est également alarmante quant à la gestion de ces déchets. Le recyclage, bien qu’il représente une bonne option quand le matériel électronique est en fin de vie, n’est pas toujours fait dans les règles de l’art, surtout dans les pays en développement, là où les réglementations sont plus ou moins existantes et appliquées. C’est qu’en plus des problèmes environnementaux liés à la surconsommation et au gaspillage des équipements électroniques, ceux-ci, sous forme de déchets, représentent une réelle menace pour la santé publique.
À titre d’exemple, si les méthodes d’incinération sont inadéquates, cela provoque une pollution toxique importante. Car les DEEE contiennent des métaux précieux comme l’or et le cuivre mais ils contiennent également beaucoup de matières toxiques comme le plomb et le mercure.
C’est en Asie, particulièrement en Chine que les effets négatifs des DEEE sont les plus observés. Le « cimetière électronique » de Guiyu, en Chine représente tout le négatif des DEEE. Les opérations de recyclages sont si dangereuses et toxiques que les impacts vont au delà de la santé des travailleurs. La ville et ses environs sont si pollués que la culture du riz n’y est plus pratiquée. Si Guiyu est la plus connue des décharges chinoises, il en existe des centaines d’autres en Chine et ailleurs en Asie et en Afrique. Et ce sont des pays comme le Canada, les États-Unis, le Japon qui fournissent ces décharges…
Face à une situation aussi alarmante, il importe de revoir notre mode de consommation et de se questionner sur la gestion de nos déchets. Sachez que parmi les solutions, il existe un organisme (InserTech) dans le technopôle Angus, à Montréal qui, en plus de faire de la réinsertion sociale, permet un recyclage écologique des appareils électroniques, pour les particuliers et les industriels. Une visite vous convaincra.
Marie-Élaine Lambert Enseignante en Géographie Cégep Marie-Victorin