Selon Christian Côté, représentant chez Bectrol, « c’est une technologie qui est arrivée sur le marché il y a environ 3 ans. C’est ni plus ni moins qu’un bouton qui est substitué par la reconnaissance d’empreintes digitales d’une personne préalablement autorisée et enregistrée. »
Les empreintes digitales d’une personne sont uniques au monde ; il n’en existe pas deux semblables. Elles sont immuables tout en étant facilement mesurables et enregistrables. De plus, elles ne se modifient donc pas au fil du temps (sauf par accident comme une brûlure, par exemple).
Considéré comme le père de la biométrie (mesure et vivant), Alphonse Bertillon (1853-1914) a conçu des méthodes d’identification de prisonniers en prenant des photographies et en mesurant certaines parties du corps (tête, membres, etc.). On le considère comme l’inventeur de l’anthropométrie judiciaire. En 1870, il fonda le premier laboratoire de police d’identification criminelle.
Issu de ce constat, le bouton biométrique permet en effet de restreindre, aux seules personnes autorisées, notamment l’accès à des lieux sensibles ou encore aux fonctionnalités d’une machine IHM (Interactions homme-machine), interfaces PC, etc. Ce dispositif original basé sur la reconnaissance du réseau veineux des doigts de la main offre un contrôle universel.
« Les avantages sont nombreux, ajoute Malik Goulat, du service technique de Schneider Electric. La diminution des interventions et des temps d’arrêts machine (shutdown) liés à des opérations non autorisées (modifications inappropriées des paramétrages machines, actes de vandalisme, etc.) en est un.
De plus, on élimine la gestion liée aux pertes de clés, cartes ou badges. Cette alternative constitue également une protection efficace contre le vol, la copie, la perte ou l’oubli (à l’inverse des clés, badges, codes et mots de passe). Votre doigt devient votre clé. »
Avec un taux de refus de moins de 0,1 %, ce dispositif peut authentifier un opérateur et lui autoriser ou refuser l’accès en moins d’une seconde. Certains boutons ont une capacité de mémoire de plus de 200 empreintes digitales.
Si le bouton biométrique s’avère une solution à de nombreux problèmes de contrôle d’accès, Laval Desbiens, ingénieur au Centre de production automatisée du CÉGEP de Jonquière, en a une autre perception. « Il y a un taux d’insatisfaction, prévient-il, car il faut souvent programmer plus d’un doigt (plusieurs droits d’accès), étant donné que parfois la détection se fait mal, si par exemple, on n’a pas les mains parfaitement propres. La carte magnétique demeure encore populaire pour l’intrusion. »
De nombreux domaines d’activités sont touchés par la protection intelligente. Les travaux publics, le bâtiment, l’automobile, les aéroports, les constructeurs de machines ne sont que quelques-uns des secteurs industriels pouvant être intéressés par cette approche de sécurité.
De plus, on rencontre des besoins dans des environnements extrêmes dont le domaine de la pétrochimie, la métallurgie, l’exploitation minière, le pétrole et le gaz ou encore le traitement des eaux usées.
En dépit des limites de la technologie actuelle, les manufacturiers et concepteurs croient que la biométrie est promise à un brillant avenir. Il faut comprendre que cette discipline ne se limite pas qu’aux empreintes digitales. Le lecteur biométrique du système veineux, la reconnaissance de la forme de la main, du réseau veineux du doigt, la double identification empreintes et veines ou encore des combinaisons de deux ou plusieurs de ces méthodes sont aujourd’hui utilisées dans plusieurs domaines de l’activité humaine.