Dans un contexte manufacturier de plus en plus stressant, avez-vous songé à vérifier l’état d’esprit de vos gestionnaires ? Dans un précédent article, il était question de la récente loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail (SST) qui était adoptée à l’automne 2021. Celle-ci prévoit que toute entreprise doit procéder à l’identification et l’analyse des Risques Psychosociaux (RPS) au travail. Nous constatons que de nombreuses actions sont posées pour limiter les risques auprès des employés, mais qu’en est-il des gestionnaires et des propriétaires opérants ?
Les gestionnaires d’entreprises manufacturières ont la charge de leurs équipes, mais qui s’occupent d’eux ? Comme les employés peuvent se référer à leur patron en cas de besoin, ceux qui agissent en première ligne doivent être outillés pour analyser leur propre situation, et mettre en œuvre un plan d’actions concret pour éviter de se retrouver au bord du gouffre. À ce titre, il est impératif de reconnaître leur contexte de travail et l’impact de celui-ci sur leur santé mentale et par effet domino, sur le reste de l’organisation.
Vos ressources à haut niveau de responsabilités développent une expertise et des connaissances qui coûtent cher à votre entreprise lorsque ces derniers quittent ou sont en arrêt de travail. Les organisations ont tout intérêt à mettre en place une gestion préventive pour assurer le bien-être au travail de leur équipe de gestion. Leurs conditions de travail réelles et le nombre de demandes, que ce soit par courriel, en personne, par téléphone ou tout autre mode de communication, doivent être comptabilisées, pour avoir une vue globale de la pression quotidienne vécue par les gestionnaires. À noter qu’en plus, que la plupart de ces derniers répondent à des demandes de leurs équipes en dehors des heures de travail ! À ce rythme, toutes ces demandes, ce rythme soutenu, la charge émotionnelle qui y est reliée sans compter les demandes contradictoires, portent atteinte à la santé mentale des gestionnaires.
Il est important que votre équipe de gestionnaires développent de bonnes habitudes et pour ce faire, un accompagnement peut être fait afin qu’ils trouvent les outils les plus adaptés à leur situation pour les aider à faire face aux risques reliés à leur occupation. Des actions en amont éviteront des départs et des arrêts de travail qui sont aussi nuisibles pour les individus que les organisations.
Un autre facteur de risque à ne pas sous-estimer consiste à promouvoir des gestionnaires en interne, tout particulièrement des gestionnaires de premier niveau, sans préparation adéquate des individus. Ceux-ci se retrouvent donc à ne plus gérer des machines et/ou des outils mais des humains. Il est donc important à ce stade d’outiller vos ressources pour qu’ils développent des compétences en administration, en gestion et en leadership afin qu’elles se sentent adéquates dans leurs nouvelles fonctions.
Finalement, afin d’éviter un sentiment constat d’échec et des frustrations quotidiennes, vos gestionnaires doivent disposer d’une certaine autonomie décisionnelle selon le rôle qui lui est confié. Des règles claires et bien établies évitent les conflits et la mise en place de facteurs de risques psychosociaux. Ils doivent disposer d’une latitude d’actions et des objectifs à atteindre pour être non seulement performants, mais heureux dans leur travail.
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