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Victoriaville & Co. : un bel exemple d’économie circulaire

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Alors que de plus en plus d’entreprises se tournent tout juste vers l’économie circulaire pour des raisons environnementales et financières, les dirigeants de Victoriaville & Co., eux, ont entrepris ce virage il y a plusieurs années. Ce fabricant centricois de cercueils de bois est un bel exemple des avantages que procurent la diminution de la consommation de nouvelles ressources et de leur optimisation. Chiffres à l’appui.

Victoriaville & Co. compte 495 employés répartis dans ses usines du Centre-du-Québec (350 y œuvrent), du Nouveau-Brunswick et, depuis l’an dernier, des États-Unis. L’entreprise familiale en est à sa 4e génération.

Dans le cadre d’un déjeuner-conférence organisé par les Manufacturiers Mauricie Centre-du-Québec (MMCQ) et portant sur l’économie circulaire, en janvier dernier, le vice‑président des opérations manufacturières, Patrick Marcoux, a fait une présentation des initiatives en économie circulaire mises sur pied au fil des ans.

Même si la demande pour des produits plus environnementaux n’est pas encore très marquée, l’économie circulaire s’avère être très bénéfique.

À l’instar de bon nombre de manufacturiers, l’entreprise transforme les résidus de bois en biomasse servant à chauffer le bâtiment et à alimenter les séchoirs à bois. Mais c’est loin d’être tout. Elle a mis sur pied, il y a des années, un projet de réduction de perte de matières premières en optimisant le débitage. Les planches de bois sont donc coupées selon la dimension requise, tout en enlevant les différents défauts du bois. Dans les tous débuts, le rendement du bois était d’environ 65 %. Une très grande proportion n’était donc pas utilisée dans la fabrication. De nouvelles technologies de numérisation (scanner) avec ordinateur ont fait leur entrée dans les opérations vers 2007-2008. Ceux-ci analysent l’image de la planche et identifient les défauts, puis, selon le requis nécessaire, le scanner détermine l’endroit où faire la coupe pour optimiser la matière première. L’entreprise a ainsi gagné environ 8 % de rendement supplémentaire, et ce, assez rapidement.

« Au fil du temps, avec l’amélioration continue, on est allés chercher un autre 2 % de rendement. Ce qui nous a amené à environ 75 % de rendement à cette époque-là. Évidemment, la technologie de l’imagerie numérique a évolué grandement dans les dernières années. En 2018-2020, on est passé à une autre version de la technologie, avec une mise à jour, pour aller chercher un autre gain de rendement. Aujourd’hui, on est à 81 % de rendement », illustre Patrick Marcoux.

Il faut dire que pour chaque point de pourcentage de rendement supplémentaire, ce sont 100 000 $ qui sont économisés.

Un projet de réduction des emballages des cercueils a aussi été mis en place. Auparavant, les cercueils devaient être expédiés aux États-Unis à l’horizontale dans des remorques spécialisées munies de tablettes. Ce type de transport engendrait d’importants coûts. L’objectif initial était donc de pouvoir utiliser des remorques standards. Un nouveau type d’emballage a donc été développé permettant aux produits d’être transportés à la verticale.

Auparavant, pour certaines livraisons, une boite d’emballage recouvrait la totalité des cercueils avec du carton structural pour qu’ils puissent être empilés sans être endommagés. Un nouveau type d’emballage a permis de réduire considérablement la quantité de carton utilisé. Cette initiative a engendré des économies de plus de 100 000 $. De plus, certains clients retournent les cartons, qui peuvent être réutilisés.

Victoriaville & Co. souhaite continuer d’innover. L’entreprise travaille actuellement sur les possibilités de revaloriser la poudre de cire, utilisée dans la fabrication, et ce, pour diminuer l’enfouissement et les coûts que cela engendre.

Dans le cadre du même déjeuner de janvier des MMCQ, la conseillère à la Cité de l’innovation circulaire et durable Myriam Pilon a expliqué que l’objectif de l’économie circulaire était de repenser nos façons de faire afin de diminuer la consommation de nouvelles ressources. Il s’agit de concevoir les produits différemment, mais aussi d’optimiser l’utilisation des ressources dans la chaine de valeurs et de prolonger la durée de vie des composantes, par exemple, en utilisant du matériel qui se répare sans qu’il doive être remplacé en entier.

« C’est rare que l’on fasse des projets en économie circulaire qui ne donnent pas des résultats environnementaux et économiques. Il y a beaucoup de gains financiers. Les deux viennent ensemble », a-t-elle souligné.

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