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Apr

Utiliser la sous-traitance pour demeurer compétitif

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« On ne peut pas être bon dans tout. Ces donneurs d’ordres l’ont compris et ils confient certaines tâches à des entreprises plus spécialisées qu’eux », mentionne Normand Voyer, PDG de Sous-traitance industrielle Québec (STIQ).

Renée Demers, présidente de l’Atelier d’usinage Quenneville, le confirme : elle ne vend pas de produits. Son entreprise offre plutôt une expertise, et ce, depuis 1903.

« Les grands clients n’ont pas tous les équipements pour produire des pièces spécifiques ni le personnel qualifié pour les réaliser, ce que nous avons. C’est pour cela qu’ils requièrent nos services. » Elle ajoute : « Notre équipe, c’est notre force. Certains de nos employés comptent 25-30 ans d’expérience. On est là pour trouver des solutions pour nos clients, et c’est ce qui nous démarque. »

Si l’expertise est une des raisons qui poussent ces entreprises à sous-traiter, elle n’est pas la seule. La diminution des coûts d’exploitation est au cœur de leur choix.

« Le coût de la sous-traitance est moins élevé et est fixe. Tout fonctionne par soumission et, souvent, le donneur d’ordres connaît déjà le prix qu’il est prêt à payer », note Mme Demers.

La compétition entre les sous-traitants est donc féroce et elle est présente sur l’échiquier mondial. Pour survivre et ne pas gruger sa marge de profit, un sous-traitant doit dire oui pour avoir des prix compétitifs, mais il doit établir un calcul serré de ses coûts de revient.

Respecter les règles pour durer

Les secteurs de la première et de la deuxième transformations des métaux représentent près de 49 000 emplois pour plus de 650 fournisseurs manufacturiers ou de services techniques pour un total de 29 milliards de dollars de biens fabriqués.

« On ne peut pas être bon dans tout. Ces donneurs d’ordre l’ont compris et ils confient certaines tâches à des entreprises plus spécialisées qu’eux » Normand Voyer, PDG de Sous-traitance industrielle Québec (STIQ).

Mais ne joue pas dans la cour des grands qui veut, car, en plus du prix, plusieurs autres contraintes sont imposées à ces entrepreneurs. « Les exigences en termes de qualité, de délai, de santé et sécurité et de production, etc. sont élevées. Aussi, les donneurs d’ordres ont de plus en plus tendance à répartir les risques et à donner une part de cette responsabilité aux sous-traitants. Il faut être prêt à l’assumer », note le PDG de STIQ.

Mme Demers ne s’en fait pas outre mesure avec ces délais de plus en plus courts. Habituée à ce genre de pratique, elle souligne : « Les délais sont très importants. Il faut être capable de réagir en urgence, que ce soit pendant la fin de semaine ou la nuit. Quand nos clients ont une pièce qui casse et que leur usine est arrêtée, il faut réagir rapidement. »

L’intégration, un défi de taille

Autre tendance observée par M. Voyer, les donneurs d’ouvrage tendent à réduire les intermédiaires et souhaitent favoriser les partenariats avec des entreprises d’une certaine taille qui sont en mesure de leur fournir des composantes préassemblées. Un son de cloche que confirme Mme Demers. « C’est de plus en plus demandé et nous l’offrons, car c’est un ajout supplémentaire à nos services. Cela enlève des tracas à nos clients. »

Offrir ce type de services n’est toutefois pas à la portée de tous les entrepreneurs, et peu d’intégrateurs existent dans la province. Cette situation laisse entrevoir un réel danger pour les entrepreneurs d’ici.

« Plusieurs donneurs d’ordres se trouvent contraints de faire affaire avec des intégrateurs étrangers. Les fournisseurs doivent donc s’assurer d’être présents sur la scène mondiale afin de pouvoir saisir les opportunités d’affaires », souligne M. Voyer.

Pour contrer cette situation, plusieurs sous-traitants ont créé des alliances ou des partenariats avec des entreprises. C’est une façon stratégique de proposer des produits complémentaires et d’offrir une gamme de services plus complète aux donneurs d’ordres.

« Le maillage revêt ici une grande importance, puisqu’il permet aux entreprises d’entrer en relation avec des compétiteurs qui peuvent devenir des collaborateurs dans certains projets », mentionne M. Voyer.

Saviez-vous que?

  • Selon une étude du STIQ de 2012 auprès de 400 sous-traitants de tout horizon, les sous-traitants manufacturiers ont été moins dépendants de grands clients en 2012 qu’en 2011?
  • L’étude du STIQ fait état que 49 % des répondants ont souligné avoir observé une augmentation de 5 % ou plus de leur chiffre d’affaires attribuable à des donneurs d’ordre.
  • Près de 45 % des sous-traitants dans les secteurs de 1re et 2e transformation des métaux sont des entreprises qui comptent entre 5 et 25 employés.
  • Ces mêmes entreprises dans 63 % des cas ont un chiffre d’affaires de 5 millions de dollars et moins.

LIENS INTERNET

  1. https://www.stiq.com/
  2. https://www.quebeccommerce.com/cms/index.php?page=dans-la-mesure-du-possible-utilisez-la-sous-traitance
  3. http://www.quenneville.qc.ca/

LIEN YOUTUBE

  1. http://www.youtube.com/watch?v=R4fn2kyMrK0

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