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Malgré cette nouveauté extrêmement intéressante et innovatrice, il n’en demeure pas moins que la ville de Montréal est bien loin de son autosuffisance alimentaire et il en est de même pour les autres zones urbaines du Québec. L’atteindrons-nous un jour ? Difficile à dire, mais souhaitons-le. En attendant, il faut compter sur un regain d’enthousiasme face à l’agriculture urbaine et sur la poignée de « jardineux » de ville qui eux, ont compris que jardiner en ville, c’est limiter sa dépendance aux commerces en saison estivale.

Agriculture urbaine

L’agriculture urbaine, concrètement, c’est de cultiver des aliments dans sa cour, dans ses escaliers, sur son balcon ou sur son toit dans le but de se nourrir, mais aussi de permettre à l’espace urbain de respirer un peu. Pour les écologistes, ça donne quoi de jardiner en ville ? Des légumes bien entendu, mais surtout une diminution de notre empreinte écologique et la réduction de dioxyde de carbone, produit principalement par la circulation automobile.

Aujourd’hui, en 2011, ce sont 800 millions de citadins qui pratiquent l’agriculture urbaine, surtout en raison du caractère « écolo » que cela reflète. Mais il en était tout autrement dans les années 1950 à 1970 où, à cette époque, cultiver son jardin était davantage une question de survie économique. Et, à la différence de nos grand-mères, le jardinage urbain d’aujourd’hui s’apprend, faute d’avoir été transmis, oublié par les grandes vagues d’urbanisation.

L’agriculteur urbain d’aujourd’hui réapprend à cultiver des plantes indigènes trop longtemps délaissées, assiste à des conférences et à des séminaires pour savoir comment entretenir et faire prospérer son jardin, sans pesticides ni produits miracles !

Mais attention, l’agriculture urbaine ne se limite pas qu’à la verdure ! On peut y inclure l’apiculture urbaine, telle que pratiquée sur le toit du château Frontenac à Québec ! En effet, quatre ruches y sont confortablement installées et les abeilles du chef Jean Soulard produisent pas moins de 300 kg de miel annuellement, répartis en trois récoltes.

À Montréal, bien qu’aucun règlement municipal n’interdise l’apiculture urbaine sur les toits, il faut croire que la tendance n’y est pas aussi forte qu’en France, en Angleterre ou dans certaines grandes villes américaines telles Chicago et San Francisco.

Des poules en ville ?

Quant au dossier de la poule pondeuse en ville… là, les opinions divergent ! Pour certains, l’expérience de l’agriculture urbaine se limite à cultiver des fruits, légumes et fines herbes, alors que pour d’autres, cela devrait aller jusqu’au poulailler ! En effet dans certains arrondissements de Montréal, des citoyens ont demandé à la ville la possibilité d’élever quelques poules pondeuses…

Car ces poules ont été interdites par le maire Jean Drapeau, en 1966, juste avant l’Exposition universelle ! Depuis, certains aimeraient bien les voir revenir, à l’image de certains habitants de Vancouver, Miami, Denver, Chicago et Los Angeles qui eux, ont le droit de posséder des poules, sans leur coq (en raison du bruit) !

Marie-Élaine Lambert Enseignante en géographie Cégep Marie-Victorin

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