Outre l’aluminium, le nickel, le titane et le silicium métallique sont d’autres métaux qui affichent une amélioration. Là aussi, les nouvelles entourant une reprise du marché encouragent des géants tels Rio Tinto Fer et Titane, le leader mondial de l’oxyde de titane avec 35% du marché qui possède plusieurs établissements à travers le monde, dont le complexe industriel de Sorel-Tracy. En revanche, le zinc est stable et l’acier et le cuivre sont en déclin.
À Québec, le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), Clément Gignac, indique que la crise économique a mis un frein à la consolidation de l’industrie observée dans les dernières années, mais que cette tendance pourrait revenir. «Nos priorités sont les suivantes: conserver nos acquis, favoriser l’expansion et l’innovation, assurer une disponibilité de main-d’œuvre compétente et attirer de nouveaux joueurs dans des secteurs vacants ou complémentaires, le plus possible».
Le Québec compte 216 entreprises de première transformation des métaux. En 2007 et 2008, les exportations, dont 85% sont destinées chez nos voisins du Sud, ont été en léger recul pour se stabiliser à 13 G$, par rapport à 13,9 G$ en 2006. Or, pour favoriser le développement de ce secteur au cours des années à venir, le MDEIE a identifié cinq enjeux.
Il s’agit de l’énergie, avec une meilleure efficacité énergétique des entreprises, d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre au chapitre de l’environnement, du renouvellement de la main-d’œuvre en tentant de réduire le décrochage scolaire, d’attirer les jeunes et de les maintenir à l’emploi, d’introduire les femmes dans les métiers traditionnellement masculins et d’inciter les employés seniors à demeurer actifs le plus longtemps possible.
«La plupart de nos entreprises sont des filiales de multinationales et la concurrence est féroce, en particulier avec les autres filiales du groupe ailleurs dans le monde, notamment pour la réalisation de projets. Pour que nos entreprises puissent demeurer concurrentielles, les éléments suivants sont clés: rentabilité, efficacité, qualité des produits, innovation et modernisation des équipements», précise le ministre Gignac.
Situées surtout à Montréal, en Montérégie, Abitibi, Mauricie, au Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord et la Capitale Nationale, les entreprises peuvent faire appel à divers programmes gouvernementaux pour leur venir en aide. À ce sujet, une concertation est bien active entre le programme ACCORD, la table de concertation de l’industrie métallurgique et ses comités ainsi que le groupe de travail sur les coûts de l’électricité.
Parmi les projets qui ont reçu l’aval de Québec pour maintenir et accroître leur productivité, mentionnons celui de Rio Tinto Alcan qui a obtenu un prêt de 175 M$ pour la construction de son usine pilote AP50 au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Cette usine utilisera la technologie d’électrolyse de l’aluminium la plus évoluée au monde et deviendra une plate-forme pour le développement futur des technologies AP. La première phase du projet, qui comptera 44 cuves, aura une production initiale de 60 000 tonnes d’aluminium et sera alimentée exclusivement en hydroélectricité.
Ce secteur d’activité, qui compte 2 016 entreprises et 45 000 employés au dernier recensement de juin 2008, est demeuré relativement stable compte tenu des soubresauts à l’échelle mondiale. «Les importants projets d’investissements dans les travaux d’infrastructures ont permis d’atténuer les effets de la crise financière et économique».
Le principal marché demeure les États-Unis. En 2008, la valeur des livraisons a néanmoins connu une légère croissance de 3,4%, comparativement à 2007, pour atteindre les 8,4 G$. Selon le MDEIE, pour demeurer concurrentielles, conserver et développer de nouveaux marchés, les entreprises québécoises doivent absolument innover, améliorer leur performance en se dotant d’équipements et d’outils modernes tels les logiciels CAO et FAO, logiciels de pliage, équipements et matériel de soudage, etc…
Le développement et le renouvellement de la main-d’œuvre, de même que la mise en application de nouvelles pratiques d’affaires efficaces sont des objectifs à atteindre.
«L’évolution du taux de change constitue une source d’inquiétudes qui accroît l’urgence pour les entreprises d’améliorer leur productivité», affirme le ministre.
Fait à noter, ce secteur accaparait, en 2008, 1,16% du PIB de l’ensemble des industries québécoises, soit 2,9 G$. À titre indicatif, la valeur totale des exportations s’élevait en 2008 à 2,056 G$, dont 1,513 G$ vers les États-Unis, soit 74%.
Montréal et la Montérégie accueillent presque 45% du nombre d’établissements en fabrication de produits métalliques, ce qui représente quelque 19 000 employés.
Composée en majeure partie par des PME – 89% des entreprises ont moins de 50 employés – ce secteur est par conséquent plus apte à s’adapter aux nouvelles réalités des marchés.
Par ordre d’importance, le secteur de la fabrication des produits d’architecture et d’éléments structuraux accapare près de 38% de la main-d’œuvre, celui lié aux ateliers d’usinage et de produits tournés, vis, écrous et boulons, 21%, celui de la fabrication des autres produits métalliques, 16%, et finalement celui du forgeage et estampage, 6%. C’est une industrie de fabrication sur commande et sur mesure.
Les entreprises sont bien encadrées pour recevoir une aide financière gouvernementale. Le MDEIE tient à souligner que plusieurs programmes sont disponibles pour favoriser l’investissement, l’innovation et améliorer la productivité.
Mentionnons les programmes réguliers d’Investissement Québec, le programme Renfort, les crédits d’impôts en recherche et développement, les crédits d’impôts sur l’investissement, les fonds disponibles par l’entremise de la stratégie québécoise sur la recherche et l’innovation (SQRI), les fonds disponibles par le biais du Pacte pour l’emploi-plus et plusieurs autres.
«Plusieurs auront des impacts positifs sur le développement des entreprises, autant dans le secteur de la première transformation des métaux que dans la fabrication des produits métalliques comme les Techno-mines souterraines, l’Ingénierie de procédés industriels, miniers et métallurgie, les Structures complexes et composantes métalliques et la Transformation de l’aluminium», conclut le ministre Gignac.