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Une manufacture persiste dans le textile

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Le fondateur, dont l’entreprise porte le nom a un principe: pas d’endettement et réduction des coûts. Il y aura agrandissement à l’automne. «À mesure que l’on faisait un peu d’argent, on développait, pour ne pas s’endetter», rappelle Thomas Gosselin, ainsi assuré de ne pas payer d’intérêts inutiles. Il s’en félicite avec la concurrence mondiale, surtout asiatique de pays comme la Chine: «Emprunter 20 000$ en coûte 40 000$! C’est une grosse affaire de ne pas être obligé d’emprunter pour travailler».

C’est dans la maison familiale que commencent les activités. L’épouse du fondateur, Aliette Dubois et lui, y ont élevé cinq enfants au premier étage, l’entreprise démarrant au rez-de-chaussée.

Depuis la fondation en 1969, M. Gosselin et son fils Réal, maintenant directeur général, ont procédé à six agrandissements, surtout à partir de l’arrivée de ce dernier en 1975. On manquait d’espace aux trois ou quatre ans. Le fils de Réal, Stéphane, directeur et gérant, a même intégré l’entreprise activement avec ses projets et une riche expérience de cinq ans acquise ailleurs, dans le même domaine, Conifère qu’il avait fondée avec un ami. À 78 ans, Thomas Gosselin travaille encore à l’atelier, incapable de rester inactif à la maison.

Au départ, on fabriquait des salopettes et pantalons de travail avec jambières de protection, vêtements. En 1980, la PME artisanale s’est formée en compagnie quand le couple a intégré Réal.

Troisième génération

De voir la troisième génération s’intégrer activement avec Stéphane et ses projets, fait un petit velours au fondateur. «Cela démontre aussi une réussite dans le textile notamment. Quand j’ai ouvert, ce n’était pas pour devenir millionnaire, mais pour faire vivre ma famille de trois garçons et deux filles. L’une d’elles, Diane, coud à partir d’une aire de travail aménagée chez elle. D’autres personnes travaillent à la maison, en dépannage, en cas de besoin. «Nous avons réussi, mais avons beaucoup travaillé».

La PME fabrique notamment des vêtements de motoneigistes en nylon, vêtements de travail spécialisés et des vêtements de plein air pour adultes et enfants. Les ventes de Polaire Plus se font en gros et au détail depuis ses débuts.

Marchés

La PME vend partout au Québec, dans le Nord de l’Ontario et au Nouveau-Brunswick. On fabrique une trentaine de modèles: manteaux de printemps, habits de travail, pantalons et manteaux de plein air, draps de lit et taies d’oreiller pour camps forestiers, des vêtements de motoneige et des habits de neige pour enfants.

«Les vêtements de motoneige sont moins populaires depuis deux ans, à cause de nos hivers doux et de la concurrence chinoise et de l’Inde», dit Stéphane. On s’ajuste. Ainsi, le plus important client est maintenant SPI sécurité de Blainville, qui commande vêtements et équipements de travail divers.

L’entreprise jeannoise fabrique des vêtements spécifiques aux demandes, notamment dans le domaine des mines.

«Nous avons un client dans la péninsule d’Ungava qui fait affaire avec SPI et nous fait fabriquer plusieurs unités par an». À partir d’échantillons de quatre produits différents, sont entrées d’importantes commandes pour plusieurs années.

Selon Stéphane, la qualité des vêtements de travail fabriqués au Québec augmente leur popularité, comparativement à certains produits asiatiques. La proximité des marchés favorise les délais rapides de livraison. «Les acheteurs sont de plus en plus prêts à payer plus cher pour une meilleure qualité et avoir rapidement un produit fiable. Nous sommes à l’écoute des clients qui désirent des modifications aux produits originaux. Un très bon service s’ajoute».

Comment Thomas Gosselin voit-il l’avenir? «C’est bien parti»! lance-t-il en s’appuyant sur la relève qui bénéficie d’une entreprise pas endettée dont il détient encore 50%. Stéphane 34 ans, a quatre jeunes enfants.

Représentant de la troisième génération, il veut développer la vente d’articles promotionnels régionaux. Il prévoit offrir des produits spécifiques aux clients et développer la clientèle des vêtements de travailleurs, dont le secteur minier.

Avec l’importation, il parle d’œuvrer dans le sens de commandes précises pour produits précis: «Nous n’avons pas à soutenir pendant des mois des clients et les coûts du produit: matière première, transformation et salaires… Avec les mines, ce qui est vendu est payé». La PME compte une dizaine d’employés fabriquant jusqu’à 5 000 morceaux par an.

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