À Montréal, tous les candidats à la mairie durant la campagne électorale ont crié haut et fort l’obligation de mettre sur pied des postes de péage aux entrées de l’Île de Montréal pour favoriser le transport en commun. Le maire réélu, Gérald Tremblay, propose le prolongement du métro sur les lignes bleue et orange, le développement d’une navette ferroviaire entre le centre-ville et l’aéroport Montréal-Trudeau et la modernisation du parc d’autobus en procédant à l’achat de 200 autobus articulés d’ici 2011 et 400 autres autobus d’ici les quatre prochaines années.
Ce qui fait dire à plus d’une entreprise reliée de près ou de loin à l’industrie du transport en commun qu’une véritable manne est sur le point de se réaliser.
À Montréal, la Société de transport de Montréal (STM) a procédé à l’achat dernièrement de 260 autobus réguliers avec options d’achats pour des véhicules supplémentaires. Pour ce qui est du projet du maire Tremblay d’avoir recours au tramway et trolley dans les rues du centre-ville, le président directeur général de Nova Bus, Gilles Dion, croit que le bus articulé a toujours sa niche dans le marché et que ce véhicule vient répondre à des objectifs bien précis. « Lorsque les gens se fixent comme objectifs de diminuer la pollution, les émissions de gaz à effets de serre et à augmenter la capacité de transport, vous devez rechercher le mode le plus pertinent, incluant les coûts d’infrastructures ou associés au projet. Nous avons déjà des véhicules articulés qui opèrent dans des corridors dédiés sur route aussi performants que des métros.»
Chez Nova Bus à Saint-Eustache, une filiale de Volvo Bus Corporation, le marché de l’autobus urbain est en pleine croissance. Les trois usines de l’entreprise emploient 1 230 personnes et son carnet de commandes augmente sans cesse. De 20 % qu’elle était en 2004, sa part de marché a grimpé à 60 % en 2009 au pays. Toujours en 2004, le constructeur a livré 250 autobus, alors qu’en 2009 ce nombre est passé à près de 800. Cette année, on prévoit en livrer 1 100 pour l’Amérique du Nord. « Depuis le 11 janvier, nous produisons quatre autobus par jour et il est possible d’ajouter d’autres quarts de travail pour répondre à la demande. »
La seule présence de Nova Bus dans la région de Montréal procure des retombées incroyables dans l’économie régionale. Réalisant un chiffre d’affaires d’un demi-milliard de dollars en 2009, l’entreprise estime qu’un autobus vendu équivaut à créer ou maintenir 1,1 emploi dans la région. « Nous avons quelque 150 fournisseurs qui travaillent pour nous. C’est un impact considérable. En 2012, nous devrions excéder les 1 200 unités et en 2015 le cap des 1 500 véhicules vendus serait atteint. »
Le besoin du transport en commun continue d’émerger pour trois principales raisons : la crise économique, la hausse du carburant et la congestion de plus en plus critique sur les axes routiers entourant Montréal.
C’est le cas du projet de réfection de l’échangeur Turcot qui fait l’objet de vives critiques. Au Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal), on indique que les solutions sont nombreuses pour contourner le problème : navette ferroviaire entre l’aéroport et le centre-ville, tramtrain Lachine, conversion de voies pour les transports collectifs, augmentation de la fréquence des trains de banlieue et des autobus et développement du tramway.
À Laval, les promesses du maire réélu, Gilles Vaillancourt, sont très nombreuses dans le transport en commun. Au cours de sa campagne, le maire s’est engagé d’examiner l’opportunité d’acquérir des autobus articulés pour desservir les grands axes, de continuer l’expansion de la desserte par autobus dans tous les secteurs de la ville en augmentant le territoire desservi et de poursuivre les démarches pour l’implantation d’un réseau d’autobus électriques sur les principaux corridors.
Une chose est certaine : c’est que le transport en commun est appelé indéniablement à croître au cours des prochaines années.
Et les retombées économiques pour toutes les entreprises oeuvrant de près ou de loin dans cette industrie à commencer par les grands gagnants : Bombardier, division des équipements de transport, qui fabrique notamment des systèmes de métro, de tramway et de chemins de fer, Nova Bus et des firmes d’ingénierie telles que SNC Lavalin.