Dans un contexte où les enjeux environnementaux occupent une place prépondérante dans les débats publics, l’annonce récente de subventions et de soutien fiscal aux projets de développement de la filière batterie au Québec a suscité un vif intérêt, mais aussi un grand paradoxe.
Comme le souligne Claude Boucher dans notre dossier spécial, cette initiative a en effet divisé les opinions, occasionnant à la fois des critiques et des soutiens inattendus. Alors que des organismes environnementaux se sont ralliés pour critiquer le gouvernement, un vaste élan de solidarité du secteur manufacturier québécois s’est manifesté pour appuyer cette stratégie ambitieuse.
Le transport routier, responsable d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre au Québec, se trouve au cœur de ce débat. L’urgence d’innover pour adopter des solutions de transport zéro émission, notamment dans le transport lourd, n’a jamais été aussi pressante. Dans ce contexte, l’électrification des transports, appuyée par le développement local de batteries, devient une stratégie clé pour réduire notre empreinte carbone.
Les batteries produites ici, en limitant les distances de transport et en réduisant notre dépendance envers des producteurs étrangers moins soucieux des normes éthiques et environnementales, incarnent un progrès significatif vers une autonomie énergétique responsable.
Malgré tout, la division des opinions met en lumière le défi de taille auquel nous faisons face : comment concilier développement industriel et préservation de l’environnement, tout en trouvant une solution qui satisfera tous les acteurs impliqués ? La réponse à cette question complexe réside sans aucun doute dans un délicat équilibre.
Des avancées inestimables
Peu importe notre opinion, l’essor de la filière batterie ne représente pas seulement une avancée technologique, mais une opportunité de révolutionner notre approche de la mobilité tout en devenant nous donnant les moyens de ces ambitions écoénergétiques.
Le rôle des manufacturiers québécois, de toutes tailles, est crucial dans ce processus. Leur expertise et leur capacité d’innovation sont des atouts majeurs pour le Québec, permettant non seulement de répondre aux défis technologiques et environnementaux actuels, mais aussi de positionner notre province comme un leader mondial dans la production de batteries vertes. Ce faisant, nous démontrons au monde entier l’excellence québécoise dans ce secteur stratégique.
Il est donc essentiel de soutenir nos entreprises québécoises, de valoriser leur travail et de reconnaître leur contribution à l’atteinte des objectifs en matière de développement durable. En effet, l’engagement des industriels et des manufacturiers québécois est déterminant pour l’avenir de la filière batterie et, par extension, pour l’évolution de la mobilité au Québec.
À lire dans cette édition
Dans cette édition, vous découvrirez notre dossier spécial sur la filière ainsi que les articles d’Eric Bérard sur les perspectives économiques pour 2024, un texte du REAI sur l’automatisation et notre enquête sur la cybersécurité des entreprises manufacturières, illustrent la diversité et la richesse des initiatives en cours. Ces dossiers témoignent de l’implication de tous les acteurs concernés, chacun contribuant à sa manière à l’édification d’un écosystème industriel résilient et innovant.
À travers ces pages, nous espérons non seulement vous informer, mais aussi vous inspirer. Car, au-delà des défis, c’est une vision d’avenir que nous souhaitons partager : celle d’une industrie dynamique, capable de s’adapter et de prospérer tout en contribuant à la construction d’un monde plus durable.
Bonne lecture à tous,
Éric PageauPrésident du Groupe Pageau et éditeur du Magazine MCI
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