Au Québec, l’industrie bioalimentaire représente une chaîne de valeur gravitant autour de 30 milliards de dollars et employant quelque 500 000 personnes, constituant ainsi 15% des emplois au Québec. La grande région de Québec n’échappe pas à son influence et génère une source importante de revenus.
Selon Pôle Québec Chaudière-Appalaches, une agence de développement économique dédiée à la création de richesse dans l’ensemble de la zone économique de Québec et de Chaudière-Appalaches, l’industrie de la transformation agroalimentaire comprend 200 entreprises qui emploient plus de 10 000 personnes. Interrogée sur les avantages des entreprises de s’établir dans la grande région de Québec, Mme Nathalie Lachance, directrice Développement des affaires Santé et nutrition chez Pôle, explique que la proximité d’importants Centres de recherche compte pour beaucoup dans ce choix.
«En s’installant dans la région de Québec, les entreprises peuvent bénéficier de l’expertise de pointe de 24 Centres de recherche qui emploient 1 200 personnes. Cette masse de savoir peut donc être mise au service des entreprises désirant mettre sur le marché des produits innovateurs».
Dans la région de la Capitale nationale, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) estime à 25 100 le nombre d’emplois manufacturiers découlant de l’industrie bioalimentaire, soit 4,6% de l’ensemble du Québec. De ce nombre, 7 300 personnes œuvrent dans le domaine de la transformation bioalimentaire, soit 6% de l’ensemble du Québec, pour un nombre de 133 entreprises.
Si l’on effectue un comparatif entre certaines autres régions, on note que pour Chaudière-Appalaches, le nombre d’entreprises spécialisées en transformation alimentaire est de 127 et, que cette industrie engendre 7 300 emplois, soit 10% de l’ensemble de la province.
En proportion, la région du Centre-du-Québec s’apparente à celle de la Capitale nationale, puisque ses emplois représentent également 6% de l’ensemble du Québec. Le principal secteur de la région de Québec est celui des entreprises spécialisées en fabrication de pains et autres produits de la boulangerie/pâtisserie (36 établissements).
Dans la grande région de Québec, Biscuits Leclerc fait figure de leader. Fondée en 1905 à Québec, l’entreprise constitue le parfait exemple d’une évolution réussie. De fabricant artisanal de ses débuts, Leclerc a accédé au rang de chef de file dans la confection de biscuits au Canada et emploie aujourd’hui plus de 500 personnes.
La proximité de l’Université Laval a également permis à l’entreprise de développer des solutions innovatrices pour la fabrication de ses produits. À ce sujet, lors du centenaire de l’entreprise, son président, Jean Leclerc, déclarait: «Pour durer 100 ans, nous avons dû innover et, aujourd’hui plus que jamais, innovation rime avec nutrition. C’est grâce au savoir-faire des diplômés de l’Université Laval que nous continuons d’évoluer. Nous employons de nombreux finissants en sciences et technologies des aliments, en communication, en génie, en administration et même en géographie…Québec offre un bassin de main-d’œuvre doté d’un grand sens des responsabilités et d’une éthique du travail hors du commun».
Parmi les autres chefs de file de la région de Québec, mentionnons l’embouteilleur Pepsi Alex Coulombe, dont les activités ont aussi débuté en 1905.
Au fil des ans, l’entreprise qui emploie 360 personnes, a su se tailler une place enviable après avoir misé sur la force d’une technologie de pointe. Dans la région, l’on retrouve également les entreprises Saputo, Kerry (spécialisée en emballages nutritionnels) et Soylutions, à Val-Bélair, fabricant de breuvages santé à base de soya, d’avoine et de riz basmati.
Les entreprises spécialisées en transformation bioalimentaire peuvent aussi compter sur le Centre de recherche industrielle de Québec (CRIQ), qui offre à sa clientèle un service de développement en matière d’automatisation et de robotique. À ce titre, l’organisme a conçu un robot de découpe de flancs de porc pour une importante entreprise de transformation.
Le Centre local de développement (CLD) de Québec possède, lui aussi, sa filière agroalimentaire, qui figure parmi les cinq secteurs d’activités priorisés. À ce titre, il y a présentement 54 projets d’entreprises. Pour Mme Michelle Morin, agente de développement local du secteur agroalimentaire du CLD de Québec, les priorités sont axées autour des éléments suivants.
«Nous étudions les possibilités de distribution alternative, notamment par le biais de réseautage des entreprises et le CLD donne également de l’aide, autant financière que technique, afin de favoriser le développement de ce secteur». Parmi les priorités, le CLD de Québec accorde une attention particulière à l’arrimage du bassin de main-d’œuvre locale spécialisée et non spécialisée aux besoins des entreprises agroalimentaires, afin d’assurer leur survie et leur croissance.
Enfin, l’Université Laval abrite l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF), un établissement de réputation internationale où des biochimistes, des ingénieurs alimentaires, des nutritionnistes, des médecins et des pharmacologues travaillent à la prévention des maladies par le biais des aliments.