Au cours des deux dernières années, les secteurs de la fabrication de produits métalliques et de la première transformation des métaux ont connu une belle croissance dans la région du Centre-du-Québec. Une performance particulièrement marquée pour la fabrication de produits métalliques, comme en témoigne l’entreprise drummondvilloise Diemax inc.
«Le Centre-du-Québec porte bien son nom. Elle est bien centrée dans la province car nous sommes près de tout. La région est un bon endroit pour s’établir du côté métallurgique et renferme un bon potentiel d’entrepreneurs» explique le jeune entrepreneur et président de l’entreprise Diemax inc., M. Patrick Chagnon. Diemax inc. a débuté ses activités en 2004 avec seulement deux employés, dont le président et fondateur, M. Patrick Chagnon. Avec des équipements performants et du coeur à l’ouvrage, il a été possible pour l’entreprise de faire l’acquisition d’une première machine à commande numérique (centre d’usinage) en moins d’un an seulement. Diemax inc. possédait déjà une machine au fil (WEDM) ce qui l’a propulsé, quatre ans plus tard, à un parc de machines complet et une équipe de 15 employés.
Avec les mouvements du dollar et le contexte de concurrence mondiale qui influencent beaucoup les secteurs industriels plus présents au Centre-du-Québec, le taux de croissance annuel moyen de l’emploi pour l’industrie a été abaissé, passant de 0,7% pour l’exercice 2005-2007 à 0,4% pour la période 2006-2008.
D’ici 2009, l’industrie de la première transformation des métaux oeuvre de plus en plus dans un marché planétaire. La Chine est devenue un très gros producteur, ce qui a causé une hausse de la matière première, l’alumine. De plus, en Chine, les coûts de production sont beaucoup plus bas qu’ailleurs. L’industrie chinoise connaît aussi sa part de difficultés, en raison par exemple de la pénurie d’électricité. Aussi, cette dernière a accepté de réduire volontairement sa croissance, ce qui a entraîné à la fin de 2005 l’atteinte d’un sommet de 16 ans du prix de l’aluminium.
Pendant ce temps, 80% des alumineries enregistraient des pertes en raison des coûts de la matière première. Pour l’immédiat, l’offre mondiale surpasse toujours la demande et Exportation et développement Canada (EDC) estime que les entreprises canadiennes peuvent s’attendre à connaître de l’instabilité pour la plupart des métaux de base au cours des 12 à 18 prochains mois.
Dans ce contexte, Norsk Hydro à Bécancour, la plus importante usine de magnésium primaire au monde, a annoncé sa fermeture en 2007. Nous nous attendons à voir plusieurs des entreprises importantes dans la région, comme Silicium Bécancour et Aluminerie de Bécancour, continuer à travailler sur leur productivité. D’ici 2009 au Centre-du-Québec, le marché devrait nous laisser avec une forte décroissance de l’emploi dans l’industrie de la première transformation des métaux. Soulignons que le secteur du matériel de transport, en aval de cette industrie, devrait beaucoup se développer au Centre-du-Québec.
Pour Chaudière-Appalaches, la fabrication de produits métalliques connaît une croissance depuis 2006, mais rien à prévoir de significatif au cours des prochaines années. Cette croissance, combinée au raffermissement de la capacité concurrentielle des entreprises par l’introduction de nouvelles technologies et la diversification de la production et des marchés, constitue l’une des priorités régionales.
Avec les défis actuels que vivent les entreprises centriçoises, il faut trouver la solution par excellence pour se démarquer. Comment? Diemax inc. a su trouver sa voie grâce à l’automatisation!
«Avec la Chine et l’Inde, c’est difficile de bien percer dans l’industrie de l’acier, mais je crois que le fait de se spécialiser dans un domaine stratégique et de devenir un leader, nous permet de bien s’en sortir. De plus, nous misons beaucoup sur l’automatisation de nos produits; c’est la clé du succès. Au Québec, les entrepreneurs ont peur d’investir dans de l’automatisation, mais pourtant, à mon avis c’est l’avenir car c’est beaucoup plus productif. Cela demande moins de main-d’oeuvre et en bout de ligne, offre une meilleure qualité au produit fini en plus de diminuer les coûts d’entretien liés à l’erreur humaine. Nous connaîtrons bientôt une pénurie de main-d’oeuvre dans presque tous les secteurs industriels, voilà donc pourquoi je suis confiant que l’automatisation est un très bon choix pour garder le cap» estime M. Chagnon.