Le plan québécois des investissements en infrastructures 2015-2025, auquel le secrétariat du Conseil du Trésor nous a recommandés, en guise de réponse à nos questions, vient changer la donne.
Deux grands principes directeurs le sous-tendent : maintenir l’offre des services gouvernementaux, pour les infrastructures existantes, et bonifier l’offre des services gouvernementaux, pour les nouvelles infrastructures ou les améliorations.
« Pour une grande ville comme Montréal, l’enjeu de la modernisation du transport en commun est capital. » -Michel Leblanc, Chambre de commerce du Montréal métropolitain
Dans le premier cas, l’objectif est de rétablir, de maintenir l’état ou de remplacer une infrastructure vétuste. Dans le second, on parle d’ajout, soit en construisant ou acquérant une nouvelle infrastructure, soit en améliorant une infrastructure existante. Des 88,4 G$ prévus, 51,4 %, soit 45,4 G$, seront investis d’ici 2020. Étant donné des capacités budgétaires restreintes, le gouvernement s’allie la Caisse de dépôt et placement, qui assurera la réalisation de certains projets.
Avec son Plan d’action 2015, le gouvernement fédéral continue d’accorder 5,35 G$ par année en moyenne pour l’infrastructure provinciale, territoriale et municipale, aux termes du nouveau Plan Chantiers Canada.
Dans les grandes villes, des améliorations au transport en commun sont nécessaires afin de réduire la congestion urbaine et le coût des embouteillages pour les entreprises. Le nouveau Fonds pour le transport en commun fera la promotion des investissements dans ces infrastructures de manière abordable pour les contribuables et efficace pour les usagers. Initié en 2007, le Plan Chantiers Canada a permis des investissements de 33 G$. La version 2014 du Plan contenait à elle seule une enveloppe de plus de 53 G$ pour dix ans.
Pour bénéficier de ce financement, les provinces doivent soumettre un plan capital comprenant une liste des initiatives fondées sur le partage des coûts avec le fédéral, une description des initiatives, la catégorie d’investissement admissible, ainsi que les coûts admissibles totaux, auxquels le fédéral contribue à raison de 50 %. Afin d’assurer une utilisation judicieuse des deniers publics, le gouvernement fédéral mise grandement sur les partenariats publics-privés (PPP).
Il a d’ailleurs mis en place, en 2008, la société d’État fédéral PPP Canada inc., pour diriger les mesures visant à encourager le recours aux PPP. La société gère également le Fonds PPP Canada de 1,25 G$, premier programme d’infrastructures au Canada consacré au soutien des projets en PPP. La société reçoit les demandes de financement et encourage les demandeurs à communiquer avec elle pour discuter de leurs projets préalablement à la demande d’aide financière.
À la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, on voit d’un bon œil l’annonce de tous ces investissements dans les infrastructures et bâtiments québécois.
« Il est très stratégique d’investir dans nos infrastructures, leur renouvellement, leur reconstruction. L’échangeur Turcot en est un bon exemple. Certes, les grands maîtres d’œuvre y gagnent, mais ce sont des centaines de sous-traitants locaux qui en bénéficient aussi. Dans les annonces du fédéral, par exemple, il y a beaucoup d’éléments positifs.
Pour une grande ville comme Montréal, l’enjeu de la modernisation du transport en commun est capital. Le fonds créé par le fédéral à cet égard, une enveloppe de 750 M$, pour 2017-2018, à laquelle s’ajoutera 1 G$ annuellement, sera des plus bénéfiques.
Des projets comme ceux du pont Champlain, pour lequel la compagnie CANAM fournira les structures métalliques, ou encore la nouvelle gare maritime de Montréal, annoncés par le gouvernement sortant et approuvés dans leurs grandes lignes par l’opposition, ont toutes les chances d’être réalisés, peu importe le résultat du scrutin », a tenu à préciser Michel Leblanc, le président et chef de la direction de l’organisme.
Des opportunités se pointent donc pour les PME québécoises afin de donner un nouveau souffle à notre économie.