Selon une étude publiée en 2005 par le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), l’industrie générait en 2003 pas moins de 28 000 emplois et était composée de 147 entreprises actives dans les différents secteurs tant au niveau de la transformation des métaux qu’à la fabrication de produits secondaires tirés de ces métaux transformés.
Sept ans plus tard, on compte plus de 30 000 et 145 entreprises actives dans la seule industrie de première transformation. C’est du moins ce qu’affirmait récemment en entrevue la directrice générale du Comité sectoriel de la main-d’œuvre en métallurgie, Suzanne Proulx.
« L’un des principaux enjeux auxquels l’industrie a à faire face est sans contredit le vieillissement de la main-d’œuvre qui la compose. Il y a un besoin urgent de relève. À cet effet, plusieurs retraites sont prévues et ce dès 2012. »(1)
On constate également que l’industrie métallurgique éprouve de sérieuses difficultés à attirer les jeunes travailleurs. Nécessitant des électriciens, des chimistes, des ingénieurs, l’industrie est en compétition directe avec d’autres secteurs d’activité économique.
Bien qu’un grand nombre d’entreprises soit localisé dans la grande région montréalaise, force est d’admettre que l’éloignement en région constitue une certaine barrière pour plusieurs travailleurs potentiels, d’où l’attrait mitigé que génère l’industrie.
D’autres facteurs jouent également en défaveur de l’industrie. Certains mythes persistent tels qu’il s’agisse d’une industrie typiquement masculine, que les tâches y soient fortement routinières ou encore qu’elles nécessitent des capacités et une force physique supérieure à la moyenne. Voilà un enjeu auquel les entreprises du secteur devront répondre dans un avenir très rapproché.
L’industrie métallurgique québécois doit aussi, dans un contexte environnemental, définir des solutions énergétiques plus efficaces afin qu’elle soit moins énergivore. À ce chapitre, l’industrie représentait, en 2003, 48 % de la consommation industrielle d’électricité et 30 % de la consommation industrielle de gaz naturel du Québec.
Moins de 1% des pièces d’une éolienne est fabriqué ici
Certains joueurs ont élaboré des mécanismes de récupération d’énergie et/ou produisent leur propre énergie. Toujours dans une optique environnementale, l’industrie métallurgique s’efforce à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Depuis quelques années, et particulièrement en 2011, le marché de l’éolienne est en pleine croissance au Québec. Selon Jacques Bédard, secrétaire trésorier du chapitre de l’Est du Canada de l’American Foundry Society (AFS) et vice-présidentes ventes chez Minéraux Mart, l’effort des fonderies doit se tourner vers ce marché.
« La problématique est que moins de 1% des pièces d’une éolienne est fabriqué ici. À titre d’association, qui compte une centaine de membres au Québec (8 000 en Amérique du Nord), nous incitons le gouvernement à soutenir l’industrie en établissant un minimum de 10 % de contenu québécois dans les éoliennes. Un rapport à cet effet, au coût de 80 000 $, a d’ailleurs été réalisé il y a quelques mois et demeure pour l’instant sur les tablettes. »
Outre le marché de l’éolienne, pour lequel des investissements majeurs sont prévus pour les 10 prochaines années, le Plan Nord, mis de l’avant par le gouvernement Charest, aura inévitablement un impact positif sur l’industrie métallurgique québécoise.
Au cours des dernières décennies, les investissements réalisés dans l’industrie primaire ont permis au Québec d’établir des bases solides sur lesquelles les activités situées plus en aval peuvent espérer prospérer. L’industrie métallurgique québécoise doit cibler davantage les activités de la transformation
des métaux où l’avenir est prometteur pour le Québec. Il existe des créneaux d’excellence et le Québec doit mettre l’accent sur la transformation et la fabrication de produits à valeur ajoutée.
À ce propos, la technologie, la qualification de la main-d’oeuvre, la R-D, l’innovation et la spécialisation comptent parmi les divers outils qui permettront de faire face à la concurrence mondiale sans cesse croissante.
(1) Tiré d’une entrevue au Canal Argent, novembre 2010. Source : Rapport sur l’industrie québécoise de la métallurgie, mai 2005, MDEIE
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