Selon le président et chef de la direction de l’organisme, Michel Leblanc, les conclusions du rapport tiennent toujours.
« La principale problématique tient au fait de l’éloignement du Québec des marchés potentiels. Certains métaux coûteraient trop cher à transformer ici. Nous croyons sincèrement à la Chambre que des installations de transformation touchant les nouveaux matériaux doivent être développées. Depuis 2013, les marchés ont connu une certaine stabilité.
« Nous croyons sincèrement que des facilités de transformation touchant les nouveaux matériaux doivent être développées. » – Michel Leblanc, président et chef de la direction, Chambre de commerce du Montréal métropolitain
La croissance qu’on espérant à l’époque ne s’est pas concrétisée. Beaucoup de projets structurants ont été retardés, à cause principalement de la baisse généralisée du prix des métaux sur les marchés mondiaux. » Dans un tel contexte, Michel Leblanc précise qu’une approche globale pour l’ensemble des métaux est utopique.
Ayant été durement secouée à la fin des années 2000, l’économie américaine reprend de la vigueur. « Tous les indicateurs de productivité aux États-Unis sont au plafond. Inévitablement, il y aura hausse de la demande pour des produits de deuxième et troisième transformation.
La baisse récente de notre devise face au dollar US rend nos entreprises plus concurrentielles. Avec un taux de change avoisinant les 25 %, il est difficile pour les entreprises américaines d’offrir des produits similaires à si bas prix. Selon nous, les conditions sont toutes en place pour que les entreprises canadiennes et québécoises déploient leurs équipes de vente au sud de la frontière.
Il s’agit sans l’ombre d’un doute du meilleur temps pour conquérir de nouveaux marchés. Voilà le message que nous adressons aux PME d’ici », poursuit Michel Leblanc.
En Beauce, le président-directeur général de Métal Bernard, Louis Veilleux, reste prudent. « Le modèle québécois est très différent et est principalement axé sur la PME. Des marchés comme celui des structures métalliques se portent bien ici, puisqu’environ 40 % du marché canadien se passe au Québec. Pour ce qui est des autres marchés, on sent le risque de voir nos grands équipementiers disparaître du Québec. Ils sont d’importants clients pour nous.
Nous perdons nos aciéries et nos industries primaires, ce qui entraîne la fermeture de plusieurs industries secondaires. Certes, la faiblesse du huard est un avantage actuellement, mais nous devons prouver, employeurs et employés, que nous sommes capables de travailler ensemble, d’être plus productifs.
Nous devons cesser d’attendre l’aide des gouvernements. C’est un enjeu de groupe. Nous devons garder nos grands donneurs d’ordre et les syndicats doivent nous aider à faire des entreprises d’ici des compagnies plus fortes, car le jeu des devises coûte de nombreux emplois au Québec.
Nos politiques salariales très libérales avantagent des pays comme le Mexique, par exemple, où le salaire est presque dix fois moins élevé qu’ici. Nous devons donc rehausser notre productivité. Je n’y vois toutefois pas une crise économique potentielle dans un avenir rapproché. J’y vois plutôt le défi à relever aujourd’hui. »
Daniel Roy, directeur québécois du Syndicat des métallos, est on ne peut plus clair. « Nous revendiquons la transformation de nos ressources en sol québécois depuis de nombreuses années. Certaines ressources comme le minerai de fer, le graphite et le lithium constituent des filières de transformation à haut potentiel. Avec le lithium, nous pourrions produire des batteries pour la voiture électrique, par exemple.
De gros joueurs possèdent des installations à travers le monde, où il est moins coûteux de produire à la tonne et exige les mêmes rendements ici, sans prendre en considération les conditions climatiques, entre autres. Il faut revoir les politiques gouvernementales, avoir une vision plus globale.
On extrait la matière première au Nord du Québec et on la transforme au Sud. Cessons de penser strictement argent et tournons-nous vers demain. Nous pourrions ainsi créer des milliers d’emplois manufacturiers, le noyau de l’économie québécoise », conclut-il.
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