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Oct

Suivre le courant ou céder sa place

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Palettes intelligentes, conteneurs branchés, tableaux de bord (affichent en temps réel l’état des plans, des engagements, des sources d’approvisionnement, des approvisionnements dans la chaîne au complet ainsi que les exigences des clients), telle est la réalité du réseau d’approvisionnement de l’avenir.

À l’ère du numérique, l’information proviendra de source électronique (capteurs, étiquettes RFID, GPS, etc.) et l’approvisionnement se réalisera automatiquement. De plus, les liens avec les clients, fournisseurs, grossistes, sous-traitants, et autres s’effectueront avec les systèmes informatiques de l’entreprise, mais aussi avec les produits, pièces ou autres objets intelligents.

« Les constructeurs automobiles exigent de leurs sous-traitants de recevoir sur la chaîne de montage la pièce à installer au moment précis de l’assemblage. » – Bruno DuBreuil, vice-président, marketing de produits chez Tecsys

Selon Bruno DuBreuil, vice-président, marketing de produits chez Tecsys, « les manufacturiers doivent avoir une visibilité sur tout ce qui se passe dans le marché, des matières premières jusqu’au client final. L’entreprise qui produit des objets en plastique doit savoir ce qui se passe dans le marché aujourd’hui pour être en mesure d’adapter sa chaîne d’approvisionnement. On doit pouvoir livrer les bons produits au bon moment et au bon endroit. »

De plus, on aura tendance à réduire la complexité de ce réseau international. « La grande entreprise cherche à limiter le nombre de fournisseurs, estime François Guay, professionnel en gestion de la chaîne d’approvisionnement chez STI Maintenance. Il est plus difficile de gérer dix petits que deux gros. Ces derniers peuvent nous offrir plus de volume, un meilleur pouvoir de négociation, de meilleurs prix, moins de factures, de livraisons, etc. De plus, on peut participer à la croissance du fournisseur et on travaille davantage en collaboration. »

Risques inhérents

Dans ce contexte, les gestionnaires sont confrontés à des défis sans précédent. Volatilité des marchés internationaux, gestion des coûts et exigences élevées des clients exercent une pression constante sur les entreprises.

De l’avis de Jacques Renaud et Angel Ruiz, professeurs au Département d’opérations et systèmes de décision à l’Université Laval, un des principaux défis à faire face est sans contredit la gestion des risques. « On doit s’adapter à des environnements différents du nôtre au plan socioéconomique, culturel ou humain, explique M. Ruiz. Ce qui est légal dans un pays n’est pas forcément accepté chez nous. Choisir le bon fournisseur devient alors un art et non une science. »

De plus, les facteurs financiers sont bien réels. « La volatilité des taux de change existant sur les marchés évolue de façon presque libre, ajoute M. Ruiz. Lors de la finalisation d’ententes ou de contrats, on peut être amené à une relocalisation vers un pays à monnaie plus stable. »

« De plus, prévient M. Renaud, si un accident majeur survient, on peut se retrouver le bec à l’eau. À titre d’exemple, Toyota s’est vu forcé récemment de fermer ses usines en Chine en raison de l’explosion au port de Tianjin. Tout porte à croire que le constructeur automobile possédait des conteneurs de pièces à cet endroit. »

Produire à la demande

Guy Normandeau, directeur par intérim de l’Institut International de logistique de Montréal (IILM), abonde dans le même sens.

« Toute l’information sur les tendances va faire en sorte qu’on va devenir de plus en plus en mode de production à la demande que production pour stocks. On produit des stocks à commencer très souvent d’estimés historiques. On se voit obligé d’annoncer des ventes afin de baisser ses inventaires et liquider pour faire place à d’autres marchandises. Tous ces processus auront un impact sur la chaîne logistique dans le futur où on devra s’ajuster pour produire, livrer selon ces processus et donc, avoir de l’interconnexion avec ses fournisseurs, ses clients, etc. »

« Pick, pack & ship »

Ainsi contrairement à ce qu’on pourrait penser, faire affaire avec un centre logistique n’empêche plus maintenant de suivre de près réceptions, commandes ou approvisionnements en temps réel n’importe où dans le monde.

« L’espace modulable, explique Martin Ball, président de Wiptec Préparation de commandes, permet de stocker des produits sans engager des contrats à long terme. Ainsi, plutôt que de supporter les coûts associés à la propriété d’entrepôt, on peut utiliser l’espace dont on a besoin en tenant compte de la croissance de l’entreprise et des variations saisonnières. »

L’effet domino

Les PME tardent pourtant à prendre le bateau. « La résistance au changement, constate Normandeau vient notamment du fait que plusieurs PME se sont faites berner dans l’acquisition de logiciels de production peu performants ou carrément inadaptés. » François Guay poursuit dans le même sens. «Les PME ne sont pas à ce niveau, même si à long terme, on s’en va dans cette direction. »

Les petites et moyennes entreprises sont à bien des égards tributaires de grands donneurs d’ordre et elles n’ont d’autre choix que de suivre le courant. « Les PME doivent s’adapter, enchaîne le vice-président de Tecsys. On aura beau avoir un excellent produit, si on ne peut l’amener rapidement et de façon diversifiée chez les clients, on ne survivra pas. »

Le secteur automobile est particulièrement contraignant à ce chapitre. « Les constructeurs automobiles exigent de leurs sous-traitants de recevoir sur la chaîne de montage la pièce à installer au moment précis de l’assemblage, » informe M. DuBreuil.

De plus, « si je suis un fournisseur de siège pour Ford, poursuit Guay, je dois surveiller mon fournisseur de cuir, de mousse synthétique et autres pièces entrant dans le produit en question. »

Ce changement radical de paradigme consacre désormais la chaîne d’approvisionnement comme une entité névralgique au sein de l’organisation. « Le département des achats est maintenant reconnu pour sa contribution au succès financier de l’organisation, » constate le professionnel de STI Maintenance.

Auparavant, l’attention était concentrée sur les ventes et les profits. « Les entreprises doivent s’adapter rapidement aujourd’hui, sinon on est mis de côté, » conclut le vice-président de Tecsys.

Saviez-vous que?

  • Bon an mal an, entre 2000 et 10000 conteneurs sont perdus en mer, mais le taux d’erreur de logistique est de moins de 1%?

Liens Internet:

  1. STI Maintenance
  2. Institut international de logistique
  3. WIPTEC logistique
  4. The Association of General Counsel of Alberta
  5. TECSYS
  6. SEDAR
  7. Basware

Liens vidéos:

  1. Gestion responsable de la chaîne d’approvisionnement au sein de Bombardier Aéronautique
  2. IBM aide l’industrie pharmaceutique à améliorer ses chaînes d’approvisionnement

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