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Stratégie maritime – Favoriser le développement industriel dans les ports du Bas-Saint-Laurent

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À Rimouski, le projet de création de zone industrialo-portuaire (ZIP) a été annoncé le 27 mai 2016, une semaine après celle prévue à Matane. L’annonce a été faite pour Gros-Cacouna le 21 juin de la même année. Ailleurs dans l’est du Québec, des zones similaires sont projetées à Gaspé, de même que sur la Côte-Nord à Baie-Comeau, Port-Cartier et Sept-Îles, et enfin à Saguenay et à Québec-Lévis.

Le gouvernement fédéral a fait de son intérêt à se départir de 25 installations portuaires au Québec qui sont sous sa responsabilité. Cependant, les premières ananalyses montrent que les installations ont un grand besoin de travaux urgents pour les remettre en bon état. Seulement à Gaspé, le maire Jérôme Landry indiquait que le coût des travaux était évalué à plus de 35 millions de dollars (M$), selon ce que rapportait le quotidien Le Devoir le 18 avril 2017.

Le gouvernement du Québec négocie la rétrocession de cinq ports fédéraux depuis quelques mois. Le Québec a ciblé les ports de Gros-Cacouna, Rimouski, Matane, Gaspé et Baie-Comeau. Le 16 juin 2017, le ministre délégué aux Affaires maritimes, Jean D’Amour, était de passage au Bas-Saint-Laurent. Il a alors confirmé la liste des installations maritimes convoitées par le gouvernement provincial.

« Par la prise en charge de ces cinq infrastructures faisant partie de notre réseau portuaire stratégique, nous voulons accentuer le développement économique maritime de nos régions tout en répondant aux enjeux de compétitivité de l’industrie internationale. Nous avons en main tout ce qu’il faut pour exploiter le plein potentiel de notre territoire maritime », a indiqué M. D’Amour.

À Rimouski

La revue MCI a fait le point avec Martin Beaulieu, directeur général de la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER), partenaire du comité local chargé de préparer le plan de développement de la zone industrialo-portuaire, qui devrait être rendu public au printemps 2018.

La ZIP de Rimouski est différente de toutes les autres zones, précise M. Beaulieu. « Rimouski est vraiment ciblée comme étant une zone d’innovation, de recherche et développement. C’est vraiment en ligne avec l’ADN de Rimouski où, avec la présence de l’UQAR et des centres de recherche, on a plus de 600 chercheurs dans la région qui sont dédiés à tout ce qui touche le secteur maritime. Pour nous, c’était parfait », explique-t-il.

Le port de Rimouski n’étant pas un port en eaux profondes, avec environ 7 mètres de tirant d’eau. La situation n’est donc la même qu’à Matane, où existe le système de traversier-rail, ou à Gros-Cacouna, qui est en eaux profondes. « On ne pourrait pas, de façon crédible, avoir la prétention de devenir un pôle de transport maritime important », dit-il.

Les premières rencontres tenues par le comité local de la ZIP avec les autres partenaires montrent que la niche retenue correspond bien à leurs attentes. « On voulait s’assurer que les entrepreneurs comprenaient le potentiel de synergie avec la niche qui nous a été donnée et qu’ils se sentaient impliqués dans tout ça. On est en train de travailler sur des projets axés sur l’innovation, sur lesquels nous étions moins performants à Rimouski. On travaille en écologie industrielle, en économie circulaire, on travaille sur les usines intelligentes. On veut s’assurer que la ZIP nous aidera à aller chercher de nouveaux investissements et de nouveaux partenaires, avec la collaboration d’Investissement Québec. C’est important pour nous qu’il y ait un potentiel de développement et d’améliorations pour le tissu industriel qui est déjà implanté à Rimouski. C’était notre préoccupation », dit-il.

Le principal avantage de la ZIP sera de la doter des outils promotionnels qui seront utilisés par le réseau d’Investissement Québec (IQ) à l’échelle internationale, souligne Martin Beaulieu. « L’ensemble de la machine chez IQ aura ces outils-là en main. Elle pourra dire à la compagnie qui fait de la technologie innovante dans le maritime si elle a pensé à s’établir à Rimouski, chose qui n’aurait pas été nécessairement possible avant la ZIP », dit-il.

Il pense aussi que, grâce à la Stratégie maritime et à la collaboration étroite entre les ministères concernés, il sera plus facile de démarrer les projets. « Dès qu’on a un projet qui émerge, nous sommes capables de traiter très rapidement la demande. Ça se faisait avant aussi, mais là, on voit que cela crée une sorte de cahier de charges dans le montage des dossiers, c’est différent de ce côté là et c’est important pour nous », ajoute M. Beaulieu.

Les ZIP ne seront pas en concurrence les unes contre les autres, assure-t-il, puisque chaque port a ses caractéristiques et avantages. Martin Beaulieu cite l’exemple de l’annonce faite le 18 janvier dernier par Costco Canada. Ce détaillant et grossiste entend transférer dans la ZIP de Contrecœur-Varennes son centre de distribution établi à Saint-Bruno, en Montérégie. Le projet de 100 M$ permettra d’agrandir les installations du centre.

« Il aurait été utopique de penser que nous aurions pu l’avoir en région. On parle d’un gros réseau de logistique, c’est normal que ça soit là-bas. Il y aura d’autres projets plus pertinents pour nous, en fonction des niches que chaque port aura développées », indique-t-il.

Par Alain Castonguay

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