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Dans les années 50 et 60, la banlieue nord-américaine a été à l’origine d’un nouveau style de vie très couru. Elle a attiré de nombreux urbains en quête de grands espaces et des gens de la campagne désirant se rapprocher de la ville. Le confluent de ces deux mouvements migratoires est aujourd’hui sous les feux de la rampe. Ce ne sont pas tant les urbanistes qui la critiquent, car la banlieue a désormais sa raison d’être et elle est bien ancrée dans le mode de vie des Québécois, mais ce sont plutôt les environnementalistes qui sont à l’affût des moindres faits et gestes des banlieusards. En effet, les conséquences environnementales des actions quotidiennes des résidents de la banlieue sont plus grandes que celles des résidents de la ville; la densité de la population est plus élevée en ville et ceux qui y habitent occupent moins de territoire. Leur empreinte écologique est donc calculée sur un territoire plus restreint. Comme ils occupent plus de territoire, les banlieusards se retrouvent, quant à eux, à laisser une plus grande empreinte écologique, en raison de la superficie de leur terrain. Ces derniers sont ainsi accusés d’aggraver, de jour en jour, l’état de la planète.

Alors, comment les banlieusards peuvent-ils réduire leur empreinte écologique tout en entretenant leur espace de verdure?

Ceux et celles qui ont connu la banlieue, ou qui y habitent, connaissent bien le ronronnement des tondeuses à essence les samedis et dimanches matin! Aussi banal que cela puisse paraître, il nous aura fallu de nombreuses années pour constater l’impact environnemental de ces machines à essence, si chères à qui veut bien entretenir sa pelouse. Avec une tondeuse munie d’un petit moteur à deux temps, la tonte d’un terrain moyen représente 40kg d’émissions de gaz à effet de serre. Autrement dit, une heure de tonte de gazon est égale à 40 voitures neuves en circulation ou 550km parcourus par une seule voiture. L’impact est énorme! En banlieue, les terrains sont généralement plus grands qu’en ville, alors il y a plus de pelouse à entretenir, donc plus d’émissions de gaz à effet de serre, d’où l’accusation faite aux banlieusards. Alors que faire? La tondeuse électrique est moins dommageable pour l’environnement, mais il existe encore mieux: la tondeuse manuelle!

Couper le gazon sans polluer ni faire de bruit est possible. Sur le marché, de plus en plus de compagnies remettent les tondeuses manuelles au goût du jour en présentant plusieurs modèles. Simples, légères, petites et écolos, ces tondeuses sont parfaites pour les terrains non accidentés. En plus d’être silencieuses, elles ne présentent aucun impact environnemental direct, mis à part leur fabrication. Elles permettent de ne plus déranger les voisins et de faire de l’exercice! Il suffit simplement de choisir le modèle approprié à son terrain, c’est-à-dire un modèle avec 5, 7 ou 9 lames, permettant une tonte facile et exacte pour des terrains de 5 000 pieds carrés et moins. À titre indicatif, il faut calculer entre 100$ et 250$ à l’achat pour la tondeuse, en plus de l’affûtage des lames, qui se fait aux 10 ans.

Une approche comme celle-ci permettrait, collectivement, de réduire de plusieurs tonnes les émissions de gaz à effet de serre.

Il est important de compter sur l’action individuelle du citoyen, mais un virage vert de la part des compagnies qui font tondre leur pelouse semble également intéressant. Ce sont souvent des terrains plats qui ne demandent que peu d’efforts. Déjà, dans certaines villes aux États-Unis, la pelouse a dû être remplacée par de la roche ou des fleurs.

L’utilisation de la tondeuse manuelle représente un petit geste, mais qui offrira, à long terme, une meilleure qualité de l’air à tous en plus de conserver la bonne odeur de l’herbe fraîchement coupée. Et si jamais vous changez votre tondeuse, n’oubliez pas de recycler l’ancienne! Cela permettra de faire fonctionner l’industrie québécoise du recyclage des métaux, du plastique et du caoutchouc…

Marie-Élaine Lambert Enseignante en Géographie Cégep Marie-Victorin

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