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Jun

Savoir adapter ses pratiques pour mieux recruter les talents recherchés

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Un emploi en sol québécois

On le répète constamment depuis les dernières années, la rareté de main-d’œuvre est le principal obstacle à la croissance des entreprises québécoises particulièrement pour celles situées dans les régions où l’on atteint le plein emploi. Dans ces circonstances, plusieurs employeurs choisissent de cibler les nouveaux arrivants. C’est compréhensible, puisque près de 20 % du marché du travail au Québec est constitué de personnes immigrantes et que le taux de chômage des immigrants récents est 2 fois plus élevé que celui des natifs au Québec.[1] Il y a donc un bassin de travailleurs disponibles potentiels à rejoindre dans cette population.

C’est pourquoi la Fédération des chambres de commerce du Québec a créé le programme Un emploi en sol québécois. Cette initiative gratuite pour les employeurs des régions participantes est financée par le gouvernement du Québec et vise à faciliter et simplifier l’accès des employeurs au bassin de talents provenant de l’immigration récente. Les employeurs participants peuvent donc sauver du temps dans leur processus de recrutement puisque l’équipe du programme effectue la préqualification des candidatures à l’aide d’un logiciel conçu spécifiquement pour évaluer la concordance entre les offres d’emploi et une base de données de candidats situés au Québec et autorisés à y travailler. Lorsque des candidatures sont pertinentes pour le poste, l’employeur et le candidat sont invités à participer à un entretien exploratoire en ligne afin d’évaluer leur intérêt à poursuivre la relation de recrutement. Si une offre d’emploi est effectuée, l’équipe du programme dirige les candidats vers des organismes spécialisés dans l’intégration des personnes immigrantes à la communauté afin de les aider à s’établir dans la région de l’employeur. L’inscription au programme se fait à partir du www.emploisolquebecois.ca .

Après quatre années d’opération et plus de 3 000 rencontres entre des personnes immigrantes et des employeurs québécois, force est d’admettre qu’il y a une certaine différence au niveau des pratiques de recrutement à mettre en place en contexte interculturel. En effet, nous avons ciblé deux thématiques sur lesquelles les employeurs peuvent travailler et qui augmenteraient considérablement le nombre de candidats retenus lors du processus de recrutement. Ces thématiques sont la communication interculturelle et la gestion des candidatures surqualifiées.

Communication interculturelle

Tout d’abord, au niveau de la langue, bien que 62 % des travailleurs qualifiés arrivant au Québec connaissent le français, leur cadre de référence et leurs habitudes communicationnelles diffèrent de la façon de faire au Québec.[2] Par exemple, dans certaines cultures, il peut être impoli de regarder dans les yeux une personne en position hiérarchique vis-à-vis nous alors qu’au Québec, le fait de regarder son interlocuteur dans les yeux est un signe d’honnêteté.

C’est donc dire qu’il est essentiel lorsque l’on souhaite recruter des personnes immigrantes de comprendre ces différentes significations pour éviter de mauvaises interprétations du message véhiculé par notre interlocuteur.

Surqualification

La majorité, soit 62,3 % de la population active provenant de l’immigration, possède un diplôme universitaire.[3] Nous constatons dans le cadre du programme Un emploi en sol québécois que les profils les plus souvent disponibles sont ceux possédant des qualifications en administration, développement des affaires, comptabilité, informatique et génie. Bien souvent, les nouveaux arrivants postulent pour des emplois de niveau technique ou professionnel afin d’avoir leur première expérience au Québec, même si leur diplôme est d’un niveau plus élevé. Plusieurs employeurs rejettent ces candidatures en raison de leur surqualification. Les raisons évoquées varient entre le fait que l’individu risque de s’ennuyer dans ces fonctions ou de quitter éventuellement pour un poste de son niveau. Dans la perspective des personnes immigrantes, il s’agit bien souvent d’une occasion d’intégrer le marché du travail et une entreprise pour ensuite progresser à l’interne, puisque plusieurs postes vacants sont d’abord proposés aux employés de l’entreprise avant d’en faire l’affichage externe. Un employeur qui aurait donc comme stratégie le développement de ses employés gagnerait un avantage concurrentiel certain en offrant un parcours de promotion interne établi selon la performance des travailleurs. Il pourrait de cette façon répondre à un besoin à court terme, tout en planifiant la gestion des futurs départs à la retraite de ses employés occupant les postes supérieurs. Il découvrirait aussi la loyauté des nouveaux arrivants envers l’employeur qui leur a offert une première chance.

Pour en apprendre davantage sur le programme Un emploi en sol québécois visitez le www.emploisolquebecois.ca .

[1] Institut de la statistique du Québec, 2019 http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/travail-remuneration/annuaire-v15.pdf

[2] Ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, 2018 http://www.mifi.gouv.qc.ca/publications/fr/recherches-statistiques/BulletinStatistique-2018trimestre1-ImmigrationQuebec.pdf

[3] Ibid.

Par FCCQ

796 000 $ pour la prolongation du projet

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Mauricie, M. Jean Boulet, accorde 796 000 dollars pour la prolongation du projet Un emploi en sol québécois, initié par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) pour une quatrième année.

Au total, près de quatre millions de dollars provenant du Fonds de développement du marché du travail ont été attribués par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS) à ce projet depuis sa mise en place. Pour la prochaine année, la FCCQ espère pourvoir 50 postes en région.

Selon M. Boulet, « La prolongation du projet Un emploi en sol québécois est l’occasion d’offrir aux entreprises un plus grand accès à une main-d’œuvre qualifiée. Il permet de guider les personnes immigrantes vers une offre d’emploi qui correspond à leur profil professionnel. Afin de relever les défis relatifs à la rareté de la main-d’œuvre, il est important pour mon gouvernement de poursuivre cette collaboration avec la FCCQ, qui favorise une intégration durable et prospère des personnes immigrantes et contribue, par le fait même, à la vitalité économique du Québec. »

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