2
Dec

Retour sur l’énoncé économique de l’automne 2020 du gouvernement fédéral

Partager :
Auteur:  

Annoncé comme étant un plan de lutte contre la pandémie de la COVID-19, de soutien des Canadiens et d’investissement dans une relance inclusive et durable créant de bons emplois, l’énoncé économique introduit par Mme Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances du Canada, était très attendu le 30 novembre. Le document Soutenir les Canadiens et lutter contre la COVID-19 : Énoncé économique de l’automne de 2020 résume la prévision d’un déficit de 382 milliards de dollars avec des dépenses jamais vues, mais temporaires.

Santé

La lutte contre la COVID-19 et la protection de la santé et de la sécurité des Canadiens demeurent les priorités du gouvernement du Canada, qui affirme avoir fourni jusqu’à maintenant un soutien extraordinaire aux provinces et aux territoires à cette fin. D’ici à ce qu’un vaccin sûr et efficace soit disponible et offert gratuitement par Ottawa, il demeure essentiel de poursuivre le dépistage et la recherche des contacts pour défendre la population contre le virus. L’Énoncé économique de l’automne annonce donc un plan visant à établir de nouvelles normes nationales et prévoit la création d’un nouveau fonds de 1 milliard de dollars pour la prévention et le contrôle des infections à long terme. Ce fonds aidera les provinces et les territoires à protéger les aînés et les populations les plus vulnérables.

Emploi

L’Énoncé économique de l’automne présente aussi une mise à jour sur l’état de l’économie canadienne, qui montre que l’investissement sans précédent réalisé par le gouvernement du Canada a permis de stabiliser l’économie tout au long de la crise. Ottawa estime que près de 80 % des emplois perdus au début de la crise ont été récupérés. Cependant, bon nombre d’entreprises continuent à faire face à des défis importants et il demeurera nécessaire de poursuivre l’offre de soutien budgétaire durant une bonne partie de 2021 afin de protéger les emplois et de prévenir des pertes permanentes généralisées dans l’économie.

Entreprises

Ainsi, le soutien aux petites et grandes entreprises sera étendu avec une augmentation du taux maximal de la Subvention salariale d’urgence du Canada à 75 % pour les périodes qui s’étendent du 20 décembre 2020 au 13 mars 2021, et la prolongation de l’application des taux actuels de la Subvention d’urgence du Canada pour le loyer et de la mesure de soutien en cas de confinement jusqu’au 13 mars 2021. Les entreprises pourront se prévaloir de ces deux programmes jusqu’en juin 2021. Les industries les plus touchées du Canada, comme celles du tourisme, de l’hôtellerie, des arts et de la culture, ainsi que le secteur de l’aviation, pourront profiter de nouvelles mesures d’aide, y compris le nouveau Programme de crédit pour les secteurs très touchés.

Relance économique

Bien que non détaillé, lorsque le virus sera maitrisé, un plan de croissance sur trois ans représentant jusqu’à 70 milliards à 100 milliards de dollars est prévu pour relancer l’économie. « Le plan de notre gouvernement est axé sur les objectifs consistant à lutter contre la pandémie, à soutenir les Canadiens et à s’assurer, une fois que le virus aura été vaincu, qu’il sera possible d’investir dans la croissance et l’emploi pour tous, selon Mme Freeland. Nous déploierons tous les efforts pour aider les Canadiens à surmonter cette crise. Nous investirons dans toutes les mesures de santé publique nécessaires. Nous appuierons les Canadiens et les entreprises du pays d’une façon ciblée et efficace. Et nous veillerons à ce que l’économie canadienne soit plus écologique, plus inclusive, plus innovatrice et plus compétitive à la sortie de la pandémie. »

Réactions

À la suite de la sortie du l’énoncé, plusieurs associations ont acceptés le bon vouloir du gouvernement, mais les inquiétudes au sujet de la relance s’est fait sentir, tel que le mentionne M. Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) : « Nous avons bien hâte de connaître les détails du plan de relance économique et espérons que l’allocation de ces sommes sera conditionnelle, entre autres, au maintien, à la sauvegarde et à la création d’emplois et à la lutte contre les changements climatiques. Cependant, nous déplorons l’absence d’aide substantielle pour relancer des secteurs importants de l’économie canadienne et québécoise dans le transport aérien, en aérospatiale, ainsi que pour les travailleuses et travailleurs de l’hôtellerie. Ce sont des milliers d’emplois qui ont été perdus depuis mars dernier et on ne voit pas un retour à la normale avant plusieurs mois, si ce n’est plusieurs années. C’est urgent, il faut agir au plus tôt ».

Un sentiment d’urgence également ressentit par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) tel que le mentionne M. Charles Milliard, président-directeur général : « Les mesures annoncées ont de quoi rassurer les entreprises de certains secteurs qui ont besoin d’un coup de pouce. Cela dit, il faudrait s’assurer que les sommes promises aujourd’hui soient versées rapidement et qu’une attention particulière soit portée pour les secteurs en plus grande difficulté. On constate des oubliés dans les secteurs aériens et touristiques. En période de crise, les gouvernements ont la responsabilité d’intervenir dans leur économie pour atténuer les impacts et préparer le redémarrage ».

Un des principaux intéressés, le forum stratégique de concertation qui réunit l’ensemble des premiers dirigeants du secteur aérospatial québécois, Aéro Montréal, explique dans un communiqué la dureté de la chose : « Alors que plus de 4 000 emplois ont déjà été perdus au sein de l’industrie aérospatiale québécoise depuis le début de la pandémie, nous craignons grandement l’effritement de notre écosystème et l’exode de notre main-d’œuvre qualifiée. Chaque jour compte, nous avons besoin du gouvernement fédéral comme partenaire stratégique pour faire perdurer ce secteur névralgique pour le Canada, » mentionne Mme Suzanne M. Benoît, présidente-directrice générale d’Aéro Montréal.

Au Québec, l’industrie aérospatiale occupait, en 2019, le premier rang en matière d’exportations québécoises, avec 12 % du total des exportations manufacturières du Québec. À elle seule, l’industrie concentrait en 2019, 43 400 travailleurs et les ventes du secteur totalisaient 17,8 milliards de dollars. Aux côtés des aéroports et transporteurs aériens, près de 250 entreprises œuvrent chaque jour pour construire, réparer, améliorer nos aéronefs et faire de Montréal, la troisième capitale mondiale de l’aérospatiale.

Prochaine étape

Compatissant grandement avec le sort de l’industrie aérospatiale, les Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) sont prêts à contribuer davantage à la relance économique en y jouant un rôle clé afin de stimuler l’économie canadienne. « Nous l’avons démontré, au pic de la pandémie, alors que plusieurs manufacturiers québécois se sont mis à fabriquer des équipements de protection. Les entreprises manufacturières ont la capacité et la volonté de créer des emplois de qualité, bien payés, auxquels la ministre Freeland a fait référence dans son discours », affirme Mme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ. D’ailleurs, beaucoup d’entreprises manufacturières sont à la recherche de main-d’œuvre partout dans la province.

MEQ offre sa collaboration au gouvernement fédéral afin d’établir des programmes et des mesures qui permettront au secteur manufacturier de contribuer pleinement à la relance économique. Le secteur manufacturier québécois emploie près de 450 000 personnes et représente 14 % du PIB ainsi que 89 % des exportations. En forte croissance, il a généré des ventes globales de près de 170 milliards de dollars en 2019. De plus, beaucoup d’entreprises manufacturières sont à la recherche de main-d’œuvre partout dans la province.

Source Source(2) Source(3) Source(4) Source(5)

Les articles de la catégorie Économie pourraient vous intéresser

Lire notre plus récent magazine
Nos annonceurs