Depuis la dernière semaine, on entend souvent parler du programme Action-Climat Québec, qui vise à mobiliser les organisations et la population dans la lutte contre les changements climatiques en appuyant des solutions par une aide financière.
Les financements de projets proviennent des Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC), créés par l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi visant principalement la gouvernance efficace de la lutte contre les changements climatiques et à favoriser l’électrification en novembre 2020.
25 M$ sont versés en appui à 45 projets
À la suite de l’appel à projets qui s’est terminé le 10 août 2020, des subventions totalisant 19 371 285 $ ont été accordées pour soutenir 16 projets d’envergure nationale et 29 projets locaux ou régionaux se partagent 5 269 640 $. Tous ces projets s’adressent à des publics variés et visent divers secteurs d’activité.
En somme, le gouvernement du Québec octroie 24 640 925 $ à 40 organisations de la société civile pour la réalisation de 45 projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’adaptation aux changements climatiques.
La liste des projets retenus a été dévoilée ce jeudi par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval, M. Benoit Charrette : « Le nouveau Plan pour une économie verte 2030 représente un geste fort de la part du gouvernement pour répondre aux nombreux défis collectifs que présente l’urgence climatique. Or, la participation de l’ensemble de la société est essentielle à l’atteinte de nos objectifs climatiques : le gouvernement ne peut réussir seul. En unissant nos forces comme le proposent les organisations de la société civile soutenues par le programme Action-Climat Québec, nous pourrons transformer notre société de façon durable. Ces organisations sont bien placées pour connaître les besoins et les occasions à saisir, sur le terrain et dans les différents secteurs d’activité. »
Voici les 16 projets d’envergure nationale retenus :
Le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTEI) voit son Programme d’accompagnement en économie de la fonctionnalité auprès des entreprises québécoises recevoir 1 124 536 $. Par ce projet, qui s’étendra de 2021 à 2023, le CTTEI souhaite sensibiliser et mobiliser les acteurs québécois aux grandes lignes de l’économie de la fonctionnalité. Il outillera ensuite 24 entreprises manufacturières dans six régions du Québec, au cours d’une démarche d’expérimentation et de documentation visant à réorienter leur modèle d’affaires. Ces entreprises seront accompagnées à la fois par des experts en économie circulaire et en stratégie d’affaires, mais également par des experts externes en analyse du cycle de vie, en écoconception, en organisation du travail et en logistique inversée. Le programme sera déployé au Bas-Saint-Laurent, dans la Capitale-Nationale, en Estrie, à Montréal, en Outaouais, à Laval, dans Lanaudière et dans les Laurentides. Affilié au cégep de Sorel-Tracy, le CTTEI a pour mission d’accroître la performance des entreprises et des collectivités par la recherche et le développement d’approches et de technologies novatrices en écologie industrielle.
Écobâtiment voit son projet de Valorisation des bâtiments existants – Patrimoine religieux pour le climat recevoir 791 132 $. La préservation, la requalification et la rénovation écoénergétique représentent un levier non négligeable dans la lutte contre les changements climatiques. L’appliquer à nos églises permet en plus de protéger un patrimoine bâti significatif et de maintenir la vitalité des collectivités. Le projet « Valoriser les bâtiments existants (phase 2) : patrimoine religieux pour le climat » propose 12 accompagnements techniques pour amorcer ou faire progresser la réhabilitation d’églises, ce qui améliorera le rendement carbone des immeubles et des communautés concernés. Des analyses de cycle de vie seront réalisées sur les bâtiments retenus, pour démontrer la pertinence de rénover les bâtiments existants dans les efforts de réduction des émissions de GES. Grâce à plusieurs activités et outils de diffusion, Écobâtiment pourra partager ses expériences d’accompagnement, contribuant à la mobilisation des communautés en matière de réduction du bilan carbone des bâtiments et de préservation du patrimoine architectural, tout en renforçant leurs capacités. Un partenariat avec l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (Institut EDS) de l’Université Laval permettra par ailleurs l’acquisition et la diffusion de données dans ce champ d’expertise peu documenté au Québec. Le projet sera déployé dans 10 régions du Québec, soit le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Capitale-Nationale, la Mauricie, l’Estrie, Montréal, la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Chaudière-Appalaches, Lanaudière et la Montérégie.
L’Institut du véhicule innovant (IVI) voit son projet Flotte rechargeable – Camions lourds recevoir 1 245 560 $. Le projet, qui durera trois ans, contribue à l’électrification des transports, par le remplacement de véhicules lourds à essence par des équivalents électriques. Il a pour objectif de faciliter les changements de comportements et de pratiques en outillant les décideurs dans l’électrification de leurs flottes. Grâce à des ateliers, à des essais, à des analyses de données et à de la formation, les exploitants de flottes seront prêts à réussir cette transition énergétique. Des entreprises seront accompagnées dans huit régions, soit la Montérégie, Montréal, Chaudière-Appalaches, la Mauricie, le Centre-du-Québec, Laval, les Laurentides et Lanaudière.
Rues principales voit son projet Près du cœur! Conjuguer offre commerciale et lutte contre les changements climatiques recevoir 870 000 $. Ce projet vise, d’une part, à stimuler l’achat local et de proximité ainsi qu’à renforcer l’accessibilité des commerces du quotidien par des modes de transport durables, afin de réduire le bilan carbone des déplacements. D’autre part, le projet soutiendra le développement d’une offre commerciale plus résiliente face aux changements climatiques, autant dans les grandes villes que dans les villages du Québec. Rues principales souhaite ainsi faire contrepoids aux grands pôles commerciaux périphériques dépendants de l’automobile, qui contribuent à la création d’îlots de chaleur urbains en plus d’engendrer des déplacements automobiles émetteurs de GES. Pour y arriver, le projet mobilisera tant les élus et professionnels locaux que les citoyens et les acteurs économiques et permettra d’accompagner huit communautés dans les régions du Bas-Saint-Laurent, de la Capitale-Nationale, de la Mauricie, de l’Estrie, de Montréal, de l’Outaouais, des Laurentides, de la Montérégie et du Centre-du-Québec.
Le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec (CDAQ) voit le projet Agriclimat, des fermes adaptées pour le futur recevoir 1 411 900 $. La deuxième phase du projet « Agriclimat, des fermes adaptées pour le futur » vise à augmenter la résilience de fermes dans presque toutes les régions du Québec, en mobilisant le secteur agricole et en structurant l’accompagnement offert aux producteurs. Le projet s’articule principalement autour de la conception d’une démarche et d’un outil de diagnostic à la ferme, de l’accompagnement de 36 fermes pilotes dans l’établissement de leur diagnostic, de l’élaboration de plans d’action et de la mise en œuvre de mesures et de projets collectifs régionaux. Administré par les représentants des organisations de producteurs agricoles, le CDAQ a pour mission d’appuyer des initiatives favorisant le développement d’une agriculture québécoise durable. Il gère des programmes offrant un soutien financier aux regroupements de producteurs agricoles, ce qui leur permet de réaliser des projets collectifs novateurs.
Le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) voit son projet Sous les pavés recevoir 1 187 545 $. La phase deux du projet vise à ce que les communautés aient la capacité de diminuer la présence de surfaces asphaltées et bétonnées pour une meilleure gestion des eaux pluviales et un milieu de vie plus résilient. Une grande proportion des milieux de vie est recouverte de matériaux imperméables qui dirigent l’eau vers les réseaux d’égout au lieu de permettre son absorption par le sol. Pour la période 2021-2023, le CEUM entend déminéraliser, à la main et de manière participative, 18 espaces publics ou à vocation communautaire dans 10 régions du Québec, en portant une attention particulière aux milieux de vie vulnérables aux effets d’îlots de chaleur. Les milieux seront outillés et accompagnés, notamment par l’animation d’une « communauté de pratique ». Un programme type destiné aux municipalités sera également élaboré pour qu’elles deviennent autonomes. Le CEUM a pour mission de proposer des pratiques et des politiques pour créer des villes écologiques, démocratiques et en santé. Il déploiera son projet dans les régions de la Capitale-Nationale, de la Mauricie, de l’Estrie, de Montréal, de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, de Laval, de Lanaudière, des Laurentides, de la Montérégie et du Centre-du-Québec.
Conservation de la nature – Québec (CNQ) voit son projet Corridors écologiques : une solution fondée sur la nature essentielle face aux changements climatiques recevoir 1 500 000 $. Avec son projet, CNQ favorise l’intégration de solutions fondées sur la nature à la planification territoriale ainsi que la conservation de milieux naturels connectés par des corridors écologiques d’importance. Pour survivre aux conséquences des changements climatiques, la majorité des animaux et des végétaux devront se déplacer vers le nord à un rythme pouvant aller jusqu’à 4,5 kilomètres par an afin de trouver des habitats qui leur seront favorables. L’initiative vise, d’ici 2024, à engager dans l’action climatique des MRC, des municipalités et des citoyens propriétaires de lots boisés, des agriculteurs et des réseaux de partenaires locaux, dans des activités de mobilisation, de renforcement des capacités, de reconnaissance et d’accompagnement dans l’action. Le tout sera réalisé dans 11 régions du Québec, soit la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent, la Mauricie, le Centre-du-Québec, la Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, les Laurentides, Lanaudière, l’Outaouais, l’Estrie et la Montérégie.
Coop FA voit son projet Carbone scol’ERE recevoir 1 500 000 $. La phase deux du projet s’adresse d’abord aux élèves de la quatrième à la sixième année du primaire de toutes les régions du Québec. La Coop FA leur propose un projet éducatif clé en main en science et technologie sur le thème des changements climatiques. Divisé en cinq ateliers éducatifs de deux heures chacun, le projet abordera les thèmes suivants au moyen de jeux et d’outils ludiques : gaz à effet de serre, matières premières, énergie, transport et gestion des matières résiduelles. Il vise la réduction des GES grâce à l’adoption de nouvelles habitudes de consommation par les jeunes, leur famille, leur communauté éducative ainsi que par les organisations et les citoyens.
Équiterre voit son programme Sur deux roues, encore plus loin recevoir 1 475 676 $. Avec ce projet, Équiterre entend mettre en œuvre une grande campagne nationale de promotion du vélo à assistance électrique (VAE) comme solution de rechange à la voiture pour certains déplacements entre le domicile et le lieu de travail. Ainsi, dans 35 organisations ciblées, près de 1 500 employés auront l’occasion d’expérimenter le VAE pendant une période de deux à quatre semaines. De plus, cette campagne a pour objectif de documenter les avantages d’intégrer le VAE au sein du « cocktail transport », ce concept qui favorise la combinaison de différents modes de déplacement d’intérêt pour remplacer l’« auto solo ». Une équipe de recherche produira une analyse et contribuera à concevoir différents outils d’aide à la décision afin de mettre en place les conditions nécessaires pour encourager la pratique du VAE. Le projet d’Équiterre sera déployé dans six régions du Québec, soit la Capitale-Nationale, la Mauricie, Montréal, Laval, Lanaudière et la Montérégie, et possiblement dans trois régions additionnelles, soit le Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’Estrie et l’Outaouais.
La Fondation Monique-Fitz-Back voit son projet Sors de ta bulle 2021-2023 recevoir 1 000 377 $. La fondation entend joindre ainsi 100 000 jeunes de 800 écoles secondaires, pour stimuler leur engagement et les outiller pour un passage à l’action dans la lutte contre les changements climatiques. En leur donnant la parole et l’occasion d’agir, le projet entretient l’espoir des élèves et le sentiment de pouvoir agir, un facteur de protection contre l’écoanxiété et l’apathie. Au moyen de six grandes activités, dont la formation d’un Conseil national des jeunes ministres de l’Environnement, il forme de jeunes leaders capables d’influencer leurs pairs et leurs communautés tout en permettant la réalisation de projets concrets de lutte contre les changements climatiques dans les écoles.
Fusion Jeunesse et voit son projet Environnement : le pouvoir de l’engagement des jeunes recevoir 890 000 $. Le projet vise à donner aux élèves de 10 à 18 ans à risque de décrochage scolaire, notamment en milieu autochtone, les outils et les ressources nécessaires pour agir dans leurs communautés scolaires face aux changements climatiques à travers des activités leur permettant de prendre conscience de l’impact de leurs décisions sur leur environnement naturel et bâti. Ce projet sera déployé dans neuf régions du Québec, soit le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Capitale-Nationale, la Mauricie, Montréal, l’Abitibi-Témiscamingue, le Nord-du-Québec, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Laval et la Montérégie.
Le Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau voit son projet Des rivières surveillées, s’adapter pour l’avenir! recevoir 1 231 070 $. Le projet vise à engager et à outiller, jusqu’en 2024, les communautés dans le suivi de leurs cours d’eau par des activités de science citoyenne. Les communautés peuvent ainsi mieux comprendre la vulnérabilité des cours d’eau aux changements climatiques. Des activités de sensibilisation, d’éducation et de mobilisation sont réalisées auprès des jeunes, des citoyens, des acteurs et des décideurs locaux, les encourageant à devenir des acteurs de changement dans l’adaptation de leurs communautés aux impacts des changements climatiques. Ce projet sera déployé dans 14 régions du Québec, soit l’Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, la Capitale-Nationale, le Centre-du-Québec, la Chaudière-Appalaches, la Côte-Nord, l’Estrie, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Lanaudière, les Laurentides, la Mauricie, la Montérégie, l’Outaouais et le Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Nature Québec voit son projet En mode solutions nature recevoir 1 500 000 $. Les solutions nature sont des mesures de protection, de restauration et de gestion durable des milieux naturels qui contribuent à la lutte contre les changements climatiques. Il s’agit, par exemple, de restaurer une tourbière afin qu’elle retrouve ses fonctions de captation du carbone, d’aménager une zone tampon autour d’une rivière afin de réduire les risques d’inondation ou de protéger un espace vert en milieu urbain pour conserver un îlot de fraîcheur. Dans le cadre du projet « En mode solutions nature », une campagne nationale de sensibilisation et de mobilisation sera déployée et des solutions nature seront mises en œuvre dans huit régions, soit celles du Bas-Saint-Laurent, de la Mauricie, de l’Outaouais, de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord, de Lanaudière, de la Montérégie et du Centre-du-Québec.
Vélo Québec voit son programme Cycliste averti recevoir 1 200 000 $. La phase deux de ce programme d’éducation au vélo en milieu scolaire vise à apprendre aux élèves de cinquième et sixième année du primaire de toutes les régions administratives du Québec, sauf le Nord-du-Québec et la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, à se déplacer à vélo de façon sécuritaire et plus autonome. La phase 2 de ce programme permettra de former de nouvelles cohortes d’élèves et de joindre encore plus d’enfants. De plus, un volet visant les camps de jour est prévu afin d’élargir les occasions de formation. L’objectif ultime du programme est que les enfants, devenus adolescents puis adultes, optent plus naturellement pour le vélo dans leurs déplacements quotidiens.
Vélo Québec voit son programme Mouvement VÉLOSYMPATHIQUE recevoir 990 000 $. Comme le programme original, « Mouvement VÉLOSYMPATHIQUE (phase 2) » proposera des outils et du soutien pour développer une « culture vélo » à travers une démarche de certification, et ce, dans toutes les régions administratives, sauf la Côte-Nord, le Nord-du-Québec et la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. La phase 2 de ce programme a pour but d’encourager les collectivités et les organisations à créer des environnements favorables à la pratique du vélo et à s’impliquer pour encourager son utilisation à des fins de déplacement. Vélo Québec compte former et certifier 100 organisations et 50 collectivités de plus que les 180 organisations et 120 collectivités qui l’ont déjà été, et amener à un niveau supérieur celles qui avaient déjà participé au projet.
Vivre en Ville voit son projet Oui dans ma cour : s’allier pour des milieux de vie sobres en carbone et résilients recevoir 1 453 489 $. Alors que la première phase du projet est venue favoriser le dialogue entre les citoyens, les promoteurs et les municipalités, ce qui a permis d’améliorer la qualité des projets de transformation urbaine des milieux de vie visés, Le projet « Oui dans ma cour! (phase 2) : s’allier pour des milieux de vie sobres en carbone et résilients », qui s’étendra sur trois ans, aura deux principaux axes : la densification verte et l’ajout d’infrastructures de mobilité durable. Elle visera à faire évoluer la norme sociale et à minimiser les oppositions à la densification dans 13 régions du Québec. En plus des promoteurs et citoyens, qui formaient les groupes ciblés dans la première phase du projet, les nouvelles activités s’adresseront également aux municipalités, aux professionnels de l’aménagement et de la participation ainsi qu’au grand public. Les régions visées sont le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Capitale-Nationale, la Mauricie, l’Estrie, Montréal, l’Outaouais, la Chaudière-Appalaches, Laval, Lanaudière, les Laurentides, la Montérégie et le Centre-du-Québec.
Enfin, entre 2016 et 2025, le programme Action-Climat Québec aura soutenu 84 projets qui se seront partagé 36 M$.
Source Source(2) : (17 mai 2021)