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Resserrement des mesures gouvernementales pour contrer la crise du bois au Saguenay-Lac-Saint-Jean?

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Solutions de rechange

Il rappelle que la fabrication de meubles à partir d’essences résineuses n’est pas monnaie courante, par rapport aux essences de bois plus dur. Par contre, il est possible de penser à la transformation de moulures ou autres à partir de cette fibre. Il existe divers moyens de réduire les pertes, notamment sur les parterres de coupes.

Claude Arsenault s’attend donc à un resserrement des mesures gouvernementales de récolte et utilisation d’un pourcentage accru des quotas attribués, exemples à l’appui d’agglomérés, produits et sous-produits divers, comme de la litière et autres, à même ces rebuts forestiers.

Il enchaîne sur la fabrication de produits dérivés comme des moulures, pour la construction, avec du résineux, tandis que la fabrication d’essences nobles (bois, hêtre, érable) est un faible pourcentage de la récolte de la région, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, en Abitibi et sur la Côte-Nord, où la récolte se constitue de plus de 90% de résineux. On peut l’utiliser dans des agglomérés, moulures, paillis et autres dérivés, résume-t-il.

Cette crise du bois crée bien des incertitudes, surtout depuis 2001 en raison de l’amplification avec les droits sur les exportations canadiennes. L’erreur boréale, le Rapport Coulombe et les coupures accentuent les problèmes du secteur, les racines d’un mode de vie économique et social. Ces craintes s’ajoutent au fait que l’eucalyptus, cultivé par des compagnies au Sud, dans des pays qui en font des entreprises commerciales, pousse bien plus vite et quasiment autour d’usines de papier.

Nouveaux calculs

Selon M. Arsenault, les nouveaux calculs printaniers du forestier en chef pour 2008-2013, indiquent que la réduction initiale de 20% a été ramenée à 15,8%, «ce qui est de bon augure pour la région».

D’autres chocs ont eu lieu auparavant, mais on évalue à 400 le nombre d’emplois permanents perdus en usine entre le 1e avril 2005 et le 14 septembre dernier, ce qui représente la fermeture de 205 usines.

Les entreprises ayant réduit leurs effectifs égalent 182 pertes d’emplois, dont 52 permanents. Les fermetures temporaires ajoutent 443 pertes, ce qui englobe les scieries, papetières, etc… C’est sans compter les emplois indirects au plan du transport et autres incidences. On est conscient des dangers pour les municipalités mono industrielles, phénomène amorcé. De là aux mouvements des CAAF (Contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestier), il n’y a qu’un pas.

Scieries: moteur économique

Dans la 3ième semaine d’octobre, le milieu appréhendait de nouvelles réductions du potentiel de coupe, soit quelque 18% des volumes d’approvisionnement forestier. Ainsi, les cinq plus petites scieries possèdent des droits de coupe de 312 000 mètres cubes de bois. Bien que cela ne représente que 5% du potentiel d’attribution du Saguenay—Lac-Saint-Jean, chacune a une importance capitale au plan social et économique, pour de nombreuses communautés locales souvent mono industrielles, ou encore un rare et important employeur du milieu.

Les petites scieries créent tout de même 400 emplois directs, sans compter leurs effets sur plusieurs emplois indirects. On espère donc, au Réseau des scieries indépendantes du Saguenay—Lac-Saint-Jean, que le gouvernement prenne en considération leur spécificité et l’impossibilité de couper, sans les fragiliser.

Pour le moment, les activités des petites scieries se limitent entre 6 à 12 mois d’activités annuellement sur un seul quart de travail. Une réduction des volumes de bois accessibles pourrait signifier «une disparition des scieries de notre taille, à moyen terme», craint Manon Simard de la Scierie Lac-Saint-Jean de Métabetchouan, présidente du Réseau.

«Fragilisées par la situation existante, nous serions nombreuses à avoir de la difficulté à traverser ce nouveau cap et surtout à développer», dit-elle. En deux ans, nous avons arrêté une dizaine de semaines. La parité avec le dollar américain complique les choses: «L’Ouest Canadien vient de plus en plus sur nos marchés. De 20% à 25% de nos produits vont aux États-Unis et auprès d’entreprises canadiennes de seconde et troisième transformations, avec lesquelles nous faisons affaires depuis des années, avec certaines spécialités».

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