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May

Résidus de construction – Des matériaux maltraités!

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Bois, gypse, verre, bardeaux d’asphalte, métaux, carton, plastiques, ces matières rejetées sur les chantiers ou à la maison proviennent principalement de retailles et d’excédents de produits utilisés lors de la construction des bâtiments. De ces matériaux (environ 1 850 000 tonnes), on estime sommairement que plus de la moitié sont recyclés ou valorisés, alors qu’une portion (environ le quart) sont rejetés et le reste (à peu près le quart également) se retrouve en particules fines (poussières de bois, de verre, de gypse, etc.).

Chaque année, plus 650 000 tonnes de résidus CRD sont toujours acheminés aux différents lieux d’enfouissement sanitaire de la province. Les volumes varient selon les saisons, le climat et le marché. Le transport vers le centre de tri spécialisé (on en dénombre une cinquantaine) ou encore vers un écocentre municipal va favoriser leur valorisation.

Un «Oscar» pour le bois!

Le bois est champion toute catégorie, avec près de 60 % des matériaux récupérés. Les multiples usages de la précieuse ressource en facilite très certainement le recyclage et la réutilisation sous toutes ses formes (cogénération, panneaux de contreplaqué, palettes d’aggloméré moulées, briquettes pour les foyers, litière, granules, paillis, panneaux acoustiques, etc.).

Tu es poussière…

Par ailleurs, plus de 150 000 tonnes de « sheet rock » prennent le chemin de l’enfouissement chaque année au Québec.

« Pour réduire ce volume, on devrait agir directement sur les chantiers. Une simple séparation d’autres matériaux permet d’augmenter le taux de récupération », estime Gilles Bernardin, président du 3R MCDQ.

Le gypse recyclé est parfois retourné en usine pour la fabrication de nouveaux panneaux. Ses propriétés uniques en font aussi un excellent conditionneur de sol.

« Le placôplatre provient d’un minerai », explique Katy Major, présidente de Recycle Gypse Québec. « On sépare le gypse du papier, on le broie et on le tamise. On peut ensuite l’utiliser en horticulture ou dans les cimenteries (comme matière première) ou encore sous forme d’absorbant industriel. On s’intéresse également à la réutilisation du papier dans les litières animales. »

Toutefois, « le gypse recyclé ne peut pas être comparé à la chaux », ajoute Jacques Laberge, président de Gypse du Fjord, « puisqu’il n’affecte pas le pH du sol. Il s’agit plutôt d’une source de calcium et de soufre pour l’alimentation des plantes. »

Cependant, le placoplâtre est le mal-aimé des sites d’enfouissements. En effet, les fractions fines (bois, verre, gypse, bardeaux d’asphalte, etc.) issues du tri servent parfois de recouvrement de l’amoncèlement de déchets journaliers. Le mélange de matières fines contient entre autres de la poussière de panneaux de gypse qui, en se décomposant, représente un problème d’odeur (H2S) nuisible au voisinage.

Travailler en silo?

D’autre part, on rejette quelque 300 000 tonnes de résidus de bardeaux d’asphalte par année. Ces rebuts sont composés de 50 % de particules fines (bitume et petits granulats) pouvant être incorporées dans les enrobés bitumineux.

« Toutefois, le MTQ l’autorise dans ses mélanges d’asphalte alors que le MDDELCC exige des modifications aux usines d’asphalte pour son utilisation», précise M. Nicolas Bellerose, agent de recherche chez Recyc-Québec.

L’autre moitié, les flocons (papier imbibé de bitume), peut servir de combustible alternatif.

« La valorisation énergétique de 150 000 tonnes de flocons de bardeaux représente l’équivalent des besoins annuels en énergie de quelque 32 000 habitations » souligne Gilles Bernardin, président du 3R MCDQ.

Isolé du reste

Les plastiques ont également leurs « représentants » dans les lieux de CRD. Deux catégories aux propriétés isolantes se retrouvent généralement dans les conteneurs. Le polystyrène expansé et l’extrudé constituent des rejets courants de construction.

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