La Société du Plan Nord travaille à développer un énorme territoire. C’est plus de 1,2 million de km2, sur la rive nord du Saint-Laurent au nord du 49e parallèle. C’est 72 % du territoire du Québec. Un territoire deux fois plus grand que la France.
Depuis son siège social à Québec et de ses quatre points de services situés, à Chibougamau, à Roberval, à Baie-Comeau et à Sept-Îles, le Bureau de commercialisation de la SPN a pour mission de maximiser les retombées des projets reliés à la mise en valeur des ressources naturelles pour les entreprises locales, et plus largement, pour les entreprises du Québec. Le Bureau de commercialisation travaille donc à développer, des liens économiques entre les principaux donneurs d’ordre et de possibles fournisseurs, mais aussi entre les fournisseurs du sud et les fournisseurs implantés sur cet immense territoire. Il œuvre ainsi comme courroie de transmission efficace de l’information entre tous ces acteurs.
Si la première mouture du Plan Nord sous le gouvernement Charest était perçue comme purement économique, l’actuel Plan Nord en est un de développement nordique durable, avec aussi pour mission le développement social et la protection de l’environnement.
Le marché mondial des métaux a été et reste un élément important du développement du nord. La baisse du marché, débutée en 2013, et qui n’a pas encore repris son rythme de croisière, a été importante dans la mise sur la glace ou simplement l’abandon de nombreux projets.
Selon Guillaume Lavoie, on aurait tort de croire que le Plan Nord est au point mort.
« Les projets vont bien, il y a un développement constant. On parle peut-être d’un Plan Nord qui avance de façon moins spectaculaire que la première mouture, mais qui a des bases très solides, et qui lentement mais surement évolue positivement, avec des opportunités d’affaires qui sont à la hausse. »
Jocelyn Douhéret, le directeur du Bureau de commercialisation de la SPN, est bien conscient de l’importance des grands chantiers miniers du Nord du Québec. Ces grands chantiers amènent notamment des investissements importants dans les infrastructures.
« L’exemple de l’acquisition par la SPN du site de la Pointe-Noire est marquant. Ce site permet d’accéder à un port en eaux profondes, situé à deux pas de Sept-Îles, qui sera utilisé par de nombreuses minières pour le transport en vrac par bateau, selon une approche multiusager. En plus, il y a récemment eu l’annonce de la mise en place d’un impressionnant convoyeur, avec une capacité de manutentionner 10 000 tonnes de concentré de fer à l’heure. Au coût de 15 millions de dollars, cette infrastructure sera aussi disponible aux exploitants. »
Mais il souligne que la Société du Plan Nord voit plus loin.
« Avec les nombreuses initiatives soutenues par la SPN et ses partenaires, l’objectif est de diversifier l’économie du territoire, et de limiter les impacts des aléas du marché des métaux. Dans ce contexte, il y a des opportunités d’affaires à saisir, pour les entrepreneurs du nord, mais aussi du sud ».
Guillaume Lavoie renchérit, en soulignant un exemple parmi tant d’autres.
« Oui, à la base, les mines restent importantes pour la création de la richesse dans le Nord québécois. Mais ça dépasse le simple développement minier. Il y a aussi tous les aspects sociaux et environnementaux qui sont très intéressants. Notamment, la mine Raglan dans l’extrême nord du territoire, qui a implanté une éolienne d’une capacité de 3 mégawatts à proximité de son site. L’énergie éolienne, grâce aux grands vents dans le nord, permet de réduire de 2,5 millions de litres la consommation de diesel par année. Et cela va bien au-delà de la partie vertueuse de l’économie verte. Il y a vraiment une industrie qui se développe de ce côté. Pour une entreprise qui se spécialise dans ce domaine des énergies alternatives, il y a des choses à développer. »
La SPN vise bien entendu à appuyer le développement des entreprises situées sur le territoire au nord du 49e parallèle. Cette priorité accordée aux entreprises locales et aux communautés est inscrite dans son plan d’action intitulé Le Plan Nord, à l’horizon 2035.
Dans un premier temps, les fournisseurs de biens et services de la région sont ciblés, accompagnés et parfois même présentés aux investisseurs. Mais il y a également de la place pour les fournisseurs des autres régions du Québec qui pourraient apporter des expertises complémentaires à celles déjà disponibles.
Par Claude Boucher, en collaboration avec Jimmy Jolicoeur et Imago