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Recyclage et remoulage de pneus: opération réussie

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En 2000, il y en avait encore 25 millions dans les sites d’entreposage, résultat d’une cinquantaine d’années d’accumulation, avant la mise sur pied des programmes de gestion des pneus hors d’usage.

À chaque année au Québec, près de huit millions de pneus hors d’usage sont générés, dont moins d’un million sont destinés au réemploi, à la revente au Québec ou à l’exportation et environ 7 millions sont récupérés, remoulés, recyclés ou valorisés.

Moldex de Rimouski, spécialisée dans le remoulage de pneus, a participé à cet effort avec la seule usine du genre au Québec. Le plancher de 45 000 pieds carrés de l’usine accueille 30 presses. C’est la famille Marquis de Rimouski qui perpétue cette entreprise depuis 1957. La production est écoulée essentiellement au Québec et aux États-Unis. En Europe, 40% des véhicules sont équipés de pneus recyclés comparativement à environ 2% au Canada.

Le pneu de chez MOLDEX, a la même durabilité et la même garantie qu’un pneu neuf, coûte de 40% à 50% de moins, sans compter l’économie au plan énergétique de la matière première, le pétrole.

Le procédé de remoulage n’est pas le même que le rechapage. Un pneu remoulé est ramené à sa carcasse avant d’être remis à neuf, alors que l’autre procédé consiste à coller une nouvelle semelle.

Le pneu, après inspection, passe par six grandes étapes: le râpage automatisé, le brossage des tringles, le cimentage, l’enroulement du nouveau caoutchouc, la vulcanisation dans des moules chauffant à haute pression, l’ébarbage, ainsi que l’inspection finale.

100M $ de chiffres d’affaires

Selon une consultation effectuée en 2006 par Recyc-Québec auprès de 22 entreprises de recyclage et de remoulage de pneus, les ventes des entreprises de recyclage et de rechapage de pneus étaient près de 100 millions $ par année dont 51 millions $ en rechapage. Les deux tiers des entreprises ont des projets d’expansion vers de nouveaux procédés de caoutchoucs et de plastiques recyclés.

«Les entreprises seront peut-être contraintes de déménager ailleurs aux États-Unis, en Ontario ou au Brésil où il y a beaucoup de pneus à recycler. La concurrence asiatique qui vend des pneus neufs au même prix que les pneus rechapés sera aussi à contrer», conclut cette étude.

Le rapport propose de regrouper plusieurs partenaires dans un programme régional qui rassemblerait à la même table des recycleurs de pneus, les manufacturiers de pneus et Recyc-Québec.

Mais l’industrie est déjà préparée à cette situation, car 95% des entreprises reçoivent des pneus d’ailleurs que du programme de Recyc-Québec en provenance majoritairement des États-Unis, de l’Ontario et des autres provinces canadiennes.

En ce qui a trait à l’avenir du recyclage des pneus, 55 % des entreprises – dont 73 % des recycleurs – croient que l’avenir passe par de nouveaux procédés de caoutchouc et plastiques recyclés afin de diversifier le marché.

Une industrie québécoise efficace

«Nous sommes le seul endroit sur la planète où nous recyclons plus de pneus qu’ils s’en génèrent. Nous, les compagnies de recyclage, utilisons les pneus frais, les rejets d’usine, les pneus hors norme…», dit Michel Babeu, de l’Association des recycleurs de pneus du Québec.

«Comme le coût des transports et de manutention est très important, je sais aussi que des industries dans le rechapage pensent à s’établir près des sources d’approvisionnement. Notre savoir-faire unique au Québec pourrait bien être exporté, car il va être difficile d’importer des pneus dans un État comme celui de New-York, où 20 millions de pneus par année sont brûlés dans des centrales de co-génération. Recycler ces pneus ferait augmenter pour eux le prix de l’électricité. Je sais qu’il y a des industries au Québec qui regardent pour s’implanter ailleurs et se rapprocher des approvisionnements. Le plus dangereux pour l’industrie du recyclage, ce sont les nouveaux pneus de fibre de carbone, avec moins de caoutchouc ou fait de caoutchouc de mauvaise qualité comme en Chine, ce qui est plus menaçant pour l’industrie québécoise que le manque de matière première».

L’industrie du caoutchouc

Au Québec, l’industrie de la transformation du caoutchouc compte environ 132 entreprises. Près de 12 000 emplois sont générés par cette industrie principalement concentrée dans les régions de l’Estrie, de la Montérégie et de Montréal. Le secteur «Automobile et Transport» domine, représentant 39% des activités de transformation du caoutchouc au Québec et 65% de la main-d’œuvre totale.

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