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Recyclage des métaux : gagner sur toute la ligne !

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On serait porté à croire, malheureusement à tort, que le recyclage du métal est une activité assez récente. Or, on recycle le métal depuis des centaines, voire des milliers d’années. Ce n’est que depuis peu, par contre, qu’on le fait de façon plus sécuritaire.

À l’échelle mondiale, c’est près de 50 % de la production totale d’acier, soit environ 1,3 milliard de tonnes, qui provient de rebuts métalliques recyclés divers.

95 % de la production québécoise de métal non ferreux recyclé est destiné à l’exportation.

De façon plus pointue, des métaux comme le cuivre et l’aluminium sont respectivement issus à 40 et 33 % de matières recyclées. Chez nous, les recycleurs canadiens transforment entre 16 et 18 millions de tonnes de matières métalliques chaque année : une industrie qui trouve donc son profit dans cette activité croissante où la préoccupation environnementale prime.

À preuve, il y a quinze ans à peine, on recensait à l’échelle canadienne quelque 1 000 entreprises de recyclage de métaux qui ne généraient pas moins de 20 000 emplois directs et plus de 60 000 emplois indirects. Aujourd’hui, on estime que ces statistiques ont plus que doublé.

Un marché d’exportation avant tout!

On parle maintenant de plus de 2 800 sociétés canadiennes de recyclage des métaux qui tirent avantageusement leur épingle du jeu. Producteurs, ramasseurs, entreprises de transformation, grossistes et utilisateurs finaux ont créé, au fil des dernières années, une industrie structurée, véritable pyramide interdépendante où toutes les activités sont étroitement liées.

L’entreprise montréalaise AIM, leader nord-américain privé du recyclage des métaux, en est un bel exemple. « Nous disposons d’une quarantaine de sites à travers le monde, recyclons environ 2 millions de tonnes d’acier par année et générons un chiffre d’affaires de 2 G$.

Nos sources d’approvisionnement peuvent être classées en quatre catégories : les industries en général, les détaillants, particuliers et ramasseurs indépendants, l’industrie automobile et la démolition de bâtiments, qui sont nos deux plus importantes sources.

95 % de notre production de métaux non ferreux est destiné au marché étranger, car ici, au Québec, la demande pour les métaux recyclés est assez limitée vu le nombre restreint d’entreprises de refonte. Pour ce qui est du fer, par contre, il y a une bonne demande au Québec », nous a précisé Sébastien Perron, vice-président des ventes globales d’aluminium chez America Iron & Metal.

Mais c’est aussi par l’activité de centaines de PME, actives dans le ramassage, la récupération et le recyclage, que l’industrie connaît un tel succès. Les consignes de canettes d’aluminium, par exemple, font que le Québec se distingue avec un taux de récupération de 60 à 70 %, taux supérieur à ce qu’on peut enregistrer ailleurs, chez nos voisins du Sud, notamment, où la consigne n’est pas vraiment implantée.

Le seul recyclage des canettes d’aluminium consignées constitue, comme le tableau suivant nous le démontre, une industrie fort payante. Comparativement au recyclage du papier, le prix payé à la tonne est de 5 à 6 fois supérieur en moyenne.

Ce prix fluctue toutefois énormément, puisque les métaux sont pour la plupart cotés en bourse. Qui plus est, l’aluminium peut être recyclé à plusieurs reprises parce qu’il se dégrade moins que l’acier.

Parce qu’elle est grandement interdépendante, l’industrie du recyclage est aussi fortement concurrentielle. On s’arrache littéralement chaque tonne de métal et c’est au plus offrant que reviendra la palme. Heureusement, la demande pour le métal recyclé est bien réelle et plusieurs entreprises québécoises, petites ou grandes, en profitent largement.

Reste maintenant à travailler sur les us et coutumes des fabricants québécois afin de maximiser la demande pour les métaux recyclés.

SAVIEZ-VOUS QUE ?

  • Près de 50 % des 1,3 milliard de tonnes d’acier produites dans le monde provient de matières recyclées ?

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