Un nouveau rapport publié par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) révèle que l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre freine encore bien des PME et le développement économique du Québec. Si bien que 67 % des PME québécoises sont confrontées et que le quart d’entre elles ont dû refuser des ventes ou des contrats.
Les résultats clés de l’étude menée au début de mars 2021 montrent que :
« Les entrepreneurs québécois sont déjà fatigués par la gestion de la pandémie pendant laquelle 40 % ont dû travailler significativement plus d’heures en raison de ses impacts. C’est à bout de souffle qu’ils doivent mettre les bouchées doubles pour continuer à faire fonctionner leur entreprise, car la pénurie de main-d’œuvre a comme conséquence de les faire travailler davantage. Cet enjeu doit être priorisé pour redonner à nos créateurs du Québec l’énergie nécessaire pour générer de la richesse dans nos régions », explique M. François Vincent, vice-président Québec à la FCEI.
Un obstacle important à la relance économique
Comme le soulignaient plusieurs associations de travailleurs à la suite de la sortie du nouveau budget provincial la semaine dernière, ce nouveau rapport ne fait que constater qu’avec la perte de contrats et de ventes, ainsi que le report ou l’annulation de projets d’affaires des PME, la pénurie de main-d’œuvre est un frein à la relance économique du Québec. D’ailleurs, selon le Baromètre des affaires de février, elle est citée comme un facteur nuisant considérablement à l’augmentation des ventes et de la production des entreprises. Les secteurs manufacturier, de la construction et des services professionnels sont ceux qui sont les plus touchés par les pertes de ventes ou de contrats.
« Ces opportunités d’affaires non réalisées, annulées ou reportées parce que les propriétaires d’entreprise ne trouvent pas les talents recherchés, sont des opportunités économiques perdues qui auraient pu bénéficier à la relance économique du Québec. Et il faut dire les choses telles qu’elles sont : les PME ne tournent pas à plein régime, mais au ralenti à cause des restrictions économiques. Donc, plus elles reprendront leur rythme normal, plus l’enjeu de la pénurie de la main-d’œuvre prendra de l’ampleur et plus les impacts économiques se feront sentir dans les régions du Québec », ajoute M. Vincent.
Les actions souhaitées
Après une année d’adaptation à la pandémie, qui s’étire encore, notons qu’en mars 2021, le rapport mentionne que 70 % des entreprises québécoises étaient complètement ouvertes et 48 % fonctionnaient avec personnel égal ou supérieur à la normale, mais seulement 38 % généraient des revenus égaux ou supérieurs à la normale.
Les dirigeants de PME ont d’ailleurs ciblé plusieurs actions que le gouvernement pourrait mettre de l’avant pour les aider à faire face à cet enjeu criant. Ils identifient notamment la réduction des taxes et impôts (57 %), la bonification des crédits d’impôt (49 %), le soutien et l’accompagnement dans la recherche de candidats (33 %) ainsi que l’immigration (32 %).
Forte de ces constats, la FCEI, le plus grand regroupement de PME au pays, comptant 95 000 membres dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions, recommande trois axes de travail au gouvernement du Québec pour répondre aux besoins des PME :
« Le gouvernement du Québec a jeté de bonnes bases lors de son récent budget pour aider les PME aux prises avec ce défi. Cependant, l’ampleur de cet enjeu démontre qu’il faut poursuivre les efforts et adopter des mesures pour répondre aux besoins des entreprises. La FCEI tient à collaborer avec le gouvernement pour faire connaître aux entreprises les mesures qui sont déjà en place, pour trouver d’autres pistes d’actions efficaces et ainsi ajouter des outils au coffre des entrepreneurs. Travaillons activement dès maintenant pour diminuer l’impact de cette pénurie sur les PME et pour relancer l’économie québécoise », conclut M. Vincent.