La FCEI prévoit un ralentissement de l’inflation et de la croissance économique au Canada au 4ᵉ trimestre 2022, mais pas de récession pour le moment.
L’économie canadienne devrait suivre un rythme de croissance au ralenti au quatrième trimestre de 2022 (1,2 % annualisé) et au début de l’année 2023 (0,6 % annualisé), selon la dernière édition du rapport Perspectives trimestrielles des PME, publié par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). Ce rapport économique prévoit aussi que l’inflation basée sur l’Indice des prix à la consommation (IPC) total et celle excluant les aliments et l’énergie inscriront un recul au 1er trimestre 2023 par rapport à l’année précédente pour atteindre respectivement 5,7 % et 5,0 %.
« Nous prévoyons que le ralentissement économique observé au cours du 4e trimestre 2022 se poursuivra pendant le 1er trimestre 2023, sans toutefois que l’économie se contracte, ce qui devrait permettre d’éviter une récession. De plus, bien que l’inflation soit loin d’être revenue à la normale, notre analyse indique qu’elle devrait continuer à ralentir de façon importante pendant le trimestre en cours. Cela devrait aider la Banque du Canada à décider si elle augmentera davantage les taux d’intérêt », déclare Simon Gaudreault, économiste en chef et vice-président de la recherche à la FCEI.
Les taux de postes vacants diminuent, mais demeurent élevés au T4 2022
Le taux de postes vacants dans le secteur privé au Canada a légèrement diminué au 4e trimestre pour atteindre 4,8 %. En tout, 665 500 postes n’ont pas été comblés.
« Il est trop tôt pour affirmer que le marché du travail en est arrivé à un véritable tournant, alors que les employeurs continuent de nous dire à quel point ils ont de la difficulté à recruter des candidats et à fidéliser leurs employés. Lorsqu’une PME compte des postes vacants, elle n’est pas en mesure de bien fonctionner ou de croître. Lorsqu’un employeur manque de personnel, il doit travailler plus d’heures ou refuser des ventes ou des contrats s’il n’est pas en mesure de satisfaire lui-même la demande », fait remarquer Andreea Bourgeois, directrice de l’économie à la FCEI.
Sur le plan des provinces, l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick ont enregistré les plus importantes hausses trimestrielles de leurs taux de postes vacants, ces derniers s’établissant à 6,1 % et 5,6 %, respectivement. Une légère baisse a été enregistrée au Québec, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique.
Sur le plan des secteurs, les services personnels, la construction et l’hébergement/restauration ont été les plus durement touchés avec des taux de postes vacants s’élevant respectivement à 7,5 %, 6,6 % et 6,1 %.
Les plans d’investissement demeurent inférieurs aux niveaux prépandémiques
Cette édition du rapport Perspectives trimestrielles des PME de la FCEI accorde également une attention particulière aux plans d’investissement des PME. Au quatrième trimestre de 2022, près de la moitié des entreprises (48 %) effectuaient des investissements, ce qui demeure inférieur aux niveaux prépandémiques.
Selon les analyses, les PME touchées par les pénuries de main-d’œuvre sont plus susceptibles d’investir. Les investissements permettent notamment de surmonter les difficultés engendrées par le manque d’employés. Une proportion importante de ces investissements comprend en effet la bureautique ainsi que le matériel et l’outillage de fabrication. Par ailleurs, les entreprises qui se portent bien et dont les propriétaires sont optimistes quant à l’avenir sont environ trois fois plus susceptibles d’effectuer des investissements que celles qui se portent moins bien et dont les propriétaires prévoient des résultats plus faibles à l’avenir.
« Ces données indiquent que les propriétaires d’entreprise sont prêts à investir dans des solutions technologiques qui les aideront à composer avec des taux de postes vacants historiquement élevés. Il est toutefois difficile pour eux d’investir dans un climat d’incertitude marqué par une forte inflation et des taux d’intérêt élevés. Les décideurs politiques doivent appuyer fortement les PME et créer des conditions qui permettront aux propriétaires d’entreprise d’embaucher et d’investir, stimulant ainsi l’économie canadienne dans son ensemble », conclut Simon Gaudreault.