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Raffinage de l’or noir, un avenir lié aux sources d’approvisionnement et à la main-d’œuvre

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Pourtant, le domaine de la transformation du pétrole est en changement. Deuxième industrie créatrice d’emplois après le secteur minier, la transformation de l’or noir tient une place prépondérante dans l’économie québécoise.

De plus, à elles seules, les raffineries Suncor Énergie inc. (Montréal-Est) et Énergie Valero inc. (Ultramar à Lévis) possèdent une capacité de transformation de plus de 400 000 barils par jour de pétrole brut.

Selon Guillaume Legendre, directeur général de CoeffiScience, le comité sectoriel de main-d’œuvre de la chimie, de la pétrochimie, du raffinage et du gaz, « l’avenir du secteur dépendra largement de la capacité de l’industrie à diversifier ses sources d’approvisionnement en matière première ».

Or, actuellement, le pétrole du Québec provient essentiellement de l’étranger (Europe, Afrique et Moyen-Orient).

Une question de coûts

Les coûts associés au transport du brut aux raffineries ainsi que les fluctuations des prix du baril de Brent (mer du Nord) affectent la rentabilité des raffineurs en plus de les défavoriser face aux compétiteurs à travers le monde.

En effet, le baril provenant de l’extérieur du continent se vend environ 10$ de plus que le baril nord-américain (West Texas Intermediate ou WTI).

Feu vert à Enbridge

Dans ce contexte, les pétrolières accueillent favorablement la décision de l’Office national de l’énergie (ONÉ) d’accorder à Pipelines Enbridge l’autorisation d’exploiter toute la canalisation 9 d’ouest en est afin d’acheminer la précieuse ressource (quelque 300 000 barils de brut) de sables bitumineux canadiens et de la région de Bakken, aux États-Unis, jusqu’aux raffineries de l’Ontario et du Québec.

Cette autorisation permet notamment de conserver des emplois de qualité dans les raffineries québécoises.

Toutefois, certaines conditions sont assorties à la décision de l’ONÉ obligeant la société pétrolière à « mener des activités de vérification de l’intégrité du pipeline et d’intervention d’urgence ainsi qu’à poursuivre les consultations en permanence. »

Les opposants à ce projet craignaient que l’entreprise albertaine utilise l’oléoduc aux infrastructures vieillissantes (construit en 1975) pour transporter un brut plus lourd et plus corrosif, augmentant ainsi les risques de ruptures.

L’avenir du secteur dépendra largement de la capacité de l’industrie à diversifier ses sources d’approvisionnement en matière première.

Enbridge serait d’ailleurs responsable de plus de 800 versements, entre 1999 et 2010 (une centaine de ceux-ci compte pour environ 92 % du total), ayant répandu quelque 25 millions de litres d’hydrocarbures dans la nature. De plus, les émissions de gaz à effet de serre (GES) pourraient être multipliées par deux ou trois.

Par ailleurs, « s’ils débouchent, de poursuivre M. Legendre, les projets d’exploitation d’Anticosti pourraient fournir une source supplémentaire d’approvisionnement à proximité. Par contre, nous n’en sommes qu’au stade de l’exploration et il reste encore beaucoup d’impondérables. Il est donc difficile de prédire l’effet sur l’industrie ».

Rappelons que, bon an mal an, nous consommons entre 11 et 14 G$ de pétrole étranger, ce qui représente près de la moitié de notre déficit commercial (environ 29 G$).

Main-d’œuvre en demande

La rareté et le vieillissement de la main-d’œuvre sont d’autres enjeux importants de l’industrie pétrochimique. « Le secteur éprouve une certaine difficulté à attirer les jeunes, ajoute M. Legendre. Les emplois du secteur demandent un niveau de qualification considérable, ce qui suppose un long cheminement après l’embauche. »

De plus, les employeurs recherchent surtout des personnes qui sont également aptes à remplir les fonctions d’opérateur de procédés.

Elle est offerte par l’Institut des procédés industriels du Collège de Maisonneuve qui forme une trentaine de candidats par année, ce qui est bien insuffisant pour répondre à la demande. L’institution offre également le perfectionnement des travailleurs dans ces secteurs industriels.

Un pétrole lourd

« Bien que beaucoup d’efforts soient déployés pour réduire la part du pétrole dans le bilan énergétique du Québec, de conclure M. Legendre, la demande en énergie issue de l’or noir devrait se maintenir pendant encore plusieurs années. »

La croissance de l’économie suit généralement l’augmentation de la consommation des produits pétroliers; on prévoit pour 2015 une augmentation de l’ordre de 3 %.

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