Lorsque les produits de nettoyage utilisés sont chimiques et toxiques pour l’environnement, cette nocivité est problématique. Non seulement parce que ces produits nuisibles ne proviennent pas de matière renouvelable, mais également parce qu’ils ont tendance à endommager les sols et les surfaces nettoyées.
Cet enjeu n’est pas inconnu pour une entreprise comme Environnement Sanivac, qui se spécialise dans les déversements accidentels et le nettoyage d’équipements d’usine.
Témoin d’une demande croissante de la part des entreprises pour l’utilisation de produits bios, David Côté, directeur d’Environnement Sanivac, se tourne vers ceux-ci, notamment pour le nettoyage de surfaces graisseuses.
Faisant affaire avec la marque BLC, M. Côté estime que les produits bios ont fait leurs preuves pour ce qui est du rendement.
« C’est un très bon produit. Avant cela, le problème qu’on avait était que les produits bios n’étaient pas efficaces. Mais maintenant, ils le sont, en plus d’être quand même assez abordables ».
Les produits BLC se distinguent de leur alternative à base minérale ou synthétique. Étant biodégradables et non toxiques, ces biolubrifiants permettent ainsi d’éviter d’importants frais de décontamination en cas de déversement accidentel.
Toutefois, comparativement aux produits provenant du pétrole, les produits bios coûtent environ le double du prix. Pourquoi se tourner vers eux malgré tout ?
« Si on fait le calcul du ratio de tous les types de procédés de nettoyage (la glace sèche, le jet de soda, la coquille de noix), ce sont tous des procédés qui restent très écologiques. »
Louis Roy, PDG de Trexo
« Le produit est plus efficace. C’est sûr que sur le coup, il revient plus cher. Par contre, en prenant la peine de compter, on s’aperçoit qu’à long terme ça ne coûte pas plus cher, parce que le produit est recyclable. En utilisant du diésel pour nettoyer des pièces, celui-ci finit par devenir embourbé, chargé d’huile. Mais le produit bio, lui, est capable d’en ressortir l’huile mélangée. C’est pour cela qu’il n’a pas de fin. On peut le refiltrer et il va être tout aussi efficace. Il est donc réutilisable », assure M. Côté.
Parfois, la matière à nettoyer est elle-même très nocive pour l’environnement. L’entreprise National Vacuum s’y connaît. Pour Denis Boivin, qui s’occupe de la division de l’entreprise se spécialisant dans la récupération de matières contaminées et dangereuses, la dimension écologique d’un nettoyage industriel passe par la récupération des contaminants.
Ce qui est nettoyé, que ce soit de la graisse, de l’huile ou encore de la peinture, est envoyé dans un centre spécialisé pour être traité. Ce centre récupère ensuite les résidus ou les déchets de ce qui a été nettoyé.
Dépendamment du type de surface à nettoyer, cette compagnie offre différentes méthodes de nettoyage qui peuvent aller du jet d’eau à très haute pression jusqu’au jet de soda. Le but étant de s’adapter à la matière à nettoyer afin de ne pas abîmer celle-ci.
Ainsi, en plus d’être écologique, le jet de soda se montre particulièrement bénéfique pour ne pas abimer certaines surfaces.
« Si j’ai enlevé de la peinture, de l’huile ou de la graisse par exemple, et qu’on ne veut pas abimer la surface en tant que telle, par exemple de l’acier inoxydable ou des cylindres chromés, ou encore des pièces particulières, à ce moment-là on va prendre le jet de soda. Celui-ci est un peu l’équivalent du sablage au jet de sable, mais en beaucoup plus doux, en moins abrasif. Il n’endommage donc pas les surfaces » estime M. Boivin.
Même si le nettoyage au jet de soda existe depuis plusieurs années déjà, peu de compagnies de nettoyage offrent ce procédé.
Parmi celles qui la comptent dans leur expertise, il y a la compagnie québécoise Trexo. Plutôt que d’utiliser des produits chimiques, Trexo est équipée pour offrir différents types de nettoyage dont les médias sont tous écologiques. La méthode choisie dépendra ainsi de ce qui est à nettoyer ainsi que d’autres facteurs tel que l’environnement dans lequel le nettoyage se fait. Chacun des procédés de la gamme offerte par Trexo comporte son avantage et son désavantage.
Par exemple, le procédé de glace sèche a l’avantage de la rapidité d’exécution.
« En gros, la façon dont la glace sèche fonctionne c’est qu’une particule de la grosseur d’un grain de riz est projetée avec une pression qui peut varier. Puis, cette particule « explose » lorsqu’elle frappe les surfaces étant donné qu’elle est plus molle que ce qu’on essaie de nettoyer. Ainsi, plutôt que de passer par l’étape liquide, elle va se transformer tout de suite en gaz, ne créant aucun contaminant autre que ce qu’on essaie de nettoyer » explique Louis Roy, PDG de Trexo.
Pour un nettoyage d’usine alimentaire, par exemple, ce temps rapide d’exécution est crucial, puisqu’il évite des semaines d’arrêt de production, comme cela était le cas avant.
Utilisé à très basse pression, le jet de glace sèche permet également d’exécuter de légers nettoyages, tels que celui d’un circuit imprimé ou encore d’une boîte électrique et ce, sans endommager les composantes à l’intérieur.
Le procédé du jet de soda est tout de même préféré dans certains cas, étant donné son coût moins élevé que la glace sèche. Cette méthode travaille différemment sur les surfaces, puisque la grosseur des particules est plus massive que celles de la glace sèche. Le désavantage de ce procédé résiderait dans le fait qu’il génère une certaine quantité de poussière dans l’air. Cependant, cette poussière demeure écologique puisqu’il s’agit au fond que du bicarbonate de soude.
Un procédé un peu moins connu est celui à base de coquille de noix. Très efficace sur des surfaces de bois notamment, ce média d’agriculture est apprécié également pour sa rapidité d’intervention. C’est ce type de procédé qui sera privilégié notamment pour les travaux de décapages de chalets de bois ronds.
Outre ces procédés de jets, Trexo est également en mesure d’offrir des bains d’ultrasons, lesquels utilisent des produits à base d’eau. Le fait de ne pas utiliser de solvants permet du coup de nettoyer des pièces d’équipements pour des usines alimentaires.
Toutefois, rien n’est à ce jour complètement écologique. Tous ces procédés requièrent des équipements spécifiques et malheureusement, il n’est pas encore possible de nettoyer au jet sans un compresseur fonctionnant au diésel.
« Par contre, si on fait le calcul du ratio de tous les types de procédés de nettoyage (la glace sèche, le jet de soda, la coquille de noix), ce sont tous des procédés qui restent très écologiques », précise M. Roy.
Cette conscientisation écologique grandissante ne se retrouve pas seulement dans l’offre, mais également dans la demande. En effet, pour plusieurs grandes entreprises, la préservation de l’environnement et la gestion des déchets sont primordiales. Pour M. Roy, il est donc important de prendre en considération cette préoccupation dans la manière dont va s’effectuer le nettoyage. « Lorsque l’on fait des travaux dans des environnements où, par exemple, l’eau est tout près, c’est certain qu’il faut avoir une conscience et se dire qu’on ne peut pas jeter n’importe quoi dans l’eau », affirme M. Roy.
Et la technologie du futur ? « J’ai entendu parler de technologie laser, par laquelle les contaminants étaient pulvérisés par un faisceau laser. Par contre, les coûts des équipements utilisés pour cette méthode sont astronomiques ! Donc possiblement, il y a quelque chose qui s’en vient avec des faisceaux lasers, par ailleurs ce n’est pas pour demain matin! », indique M. Roy.
On n’arrête pas le progrès !