Un professeur de l’UQAM dirige un projet de 3,6 millions $ pour prévoir les conséquences des aléas hydrométéorologiques sur les infrastructures hydroélectriques et minières. Un projet financé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG Alliance) réunissant plusieurs partenaires en quête de solutions dans un contexte de changements climatiques.
L’Université du Québec à Montréal (UQAM) annonce l’obtention d’un financement de l’ordre de 3,6 millions $ sur 5 ans visant à identifier et à évaluer les risques et les extrêmes associés aux aléas hydrométéorologiques pour les infrastructures stratégiques et névralgiques hydroélectriques et minières au Québec.
Dirigé par le professeur du Département de géographie et chercheur au Centre pour l’étude et la simulation du climat à l’échelle régionale (ESCER) de l’UQAM, Philippe Gachon, cet ambitieux projet de recherche regroupe de nombreux partenaires en plus de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et Polytechnique Montréal : Hydro-Québec, Ouranos, Mine Canadian Malartic d’Agnico Eagle, Mine Éléonore appartenant à Newmont Corporation, Mine Raglan et le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec (MELCCFP). Il compte également sur l’expertise de quatre membres réguliers et de cinq autres chercheurs associés au Centre ESCER. À noter que le modèle climatique qui sera utilisé pour ce projet a été financé par le gouvernement du Québec dans le cadre de l’action « Améliorer les modèles climatiques » du Plan pour une économie verte 2030. Ce modèle régional du climat à haute résolution, développé au Centre ESCER, permettra une meilleure prévisibilité des aléas et des événements climatiques extrêmes.
Réduire les risques grâce à la science
L’objectif de ce partenariat est d’améliorer la connaissance des risques associés aux aléas hydrométéorologiques dans un contexte de changements climatiques, afin de prévoir les conséquences possibles sur les activités d’Hydro-Québec, des entreprises minières et du MELCCFP lors de précipitations et crues maximales probables, et des vents intenses. Grâce à ce projet, Ouranos pourra ainsi bénéficier de nouvelles données et de scénarios hydrométéorologiques plus précis à des échelles locales, en appui à l’adaptation aux changements climatiques. Ce partenariat vise l’intégration des informations scientifiques générées dans le processus de décision et d’ingénierie requérant un cadre formel d’analyses de risques par Hydro-Québec, le MELCCFP et le secteur minier. Les retombées sont de nature à influencer la prise de décision, l’intégrité sécuritaire des infrastructures et la continuité de service, et à contribuer au développement de systèmes de surveillance et d’alertes pour prévenir les risques de dommages reliés aux changements dans l’occurrence et l’intensité des extrêmes hydrométéorologiques.
« Nous avons le devoir d’évaluer les impacts des changements climatiques sur nos infrastructures, notamment les barrages. Le modèle climatique régional développé par l’UQAM, soutenu dans le cadre du Plan pour une économie verte 2030, apportera une belle contribution en vue d’assurer la sécurité de ces infrastructures et de renforcer la résilience du Québec aux effets des changements climatiques. » Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et ministre responsable de la région des Laurentides
« L’UQAM peut s’enorgueillir d’avoir participé à la création du premier modèle régional du climat développé au Canada dans les années 90. Aujourd’hui, plus que jamais, la recherche scientifique est une alliée de taille pour lutter contre les changements climatiques. Les résultats attendus de cet ambitieux projet, qui réunit de nombreux partenaires et des expertises diversifiées sous la direction du professeur Philippe Gachon, contribueront concrètement à prévenir et diminuer les risques de dommages découlant des bouleversements climatiques. » Stéphane Pallage, recteur, UQAM
« Au cours des dernières années, des événements météorologiques à fort impact ont affecté les activités d’Hydro-Québec. En plus de nous doter d’un plan d’adaptation aux changements climatiques, il nous importe d’investir pour la formation de la relève et d’approfondir nos connaissances des risques hydrométéorologiques et climatiques à venir. Les chercheuses et chercheurs du centre de recherche (CRHQ), ainsi que les ingénieures et ingénieurs d’expertise en hydrologie et sécurité de barrages codirigeront les étudiantes et étudiants formés dans le cadre du projet, grâce à leur expertise en hydrologie, climatologie, statistique, modélisation probabiliste et télédétection. » Christian Bélanger, directeur principal Recherche et innovation, Hydro-Québec
« Pour Ouranos, ce projet collaboratif vient appuyer une des priorités importantes de notre programmation scientifique, qui vise à mieux comprendre l’évolution des aléas dans le contexte d’un climat en constante évolution en vue de faciliter l’adaptation aux défis complexes auxquels la société québécoise est et sera confrontée. En plus de contribuer concrètement en son rôle critique de formation de la relève scientifique québécoise, les multiples projets viendront renforcer le système de modélisation climatique régional codéveloppé et opéré par Ouranos offrant ultimement les connaissances nécessaires au renforcement de la résilience du Québec. » Alain Bourque, directeur général, Ouranos
« Nous sommes très heureux et enthousiastes de pouvoir bénéficier de connaissances scientifiques diversifiées, de l’apport et de la collaboration indéniables et précieuses de nos collègues d’Hydro-Québec, de Polytechnique Montréal, de l’UQAT, du MELCCFP et d’Ouranos pour développer de nouvelles données probantes à l’aide de la modélisation climatique régionale à très haute résolution. Ceci permettra, entre autres, de garantir une performance adéquate des ouvrages miniers et hydroélectriques, incluant la sécurité des infrastructures. À terme, nous visons à mettre en œuvre collectivement des solutions concrètes pour mieux nous adapter face aux changements climatiques irréversibles à venir, et demeurer à la fine pointe des développements technologiques. » Philippe Gachon, professeur, Département de géographie, UQAM
Les professeurs de l’UQAM, Philippe Gachon et Alejandro Di Luca, sont disponibles pour des entrevues.
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