8
Jul

Production et transformation de graphite au Québec Nouveau Monde inc. présente une évaluation préliminaire positive

Partager :
Auteur:  

C’est à l’été 2015 que Nouveau Monde a fait la découverte du gisement de graphite sur la propriété Matawinie. Fondée en 2012 et cotée en bourse depuis janvier 2013, la minière a investi 5 millions de dollars dans l’exploration pour délimiter ce qui serait, selon le président de Nouveau Monde, Éric Desaulniers, l’un des plus importants dépôts de graphite en Amérique du Nord.

« L’achèvement de cette première ÉÉP constitue une étape clé pour Nouveau Monde et montre que la propriété Matawinie peut devenir un fournisseur fiable à long terme de graphite naturel en paillettes de qualité », souligne Éric Desaulniers.

Avec cette évaluation en main, qui établit un capital initial nécessaire de 144,5 millions de dollars pour des retombées économiques sur 25 ans de 2,4 milliards de dollars, Nouveau Monde passe maintenant à l’étape suivante. Durant la prochaine année, l’entreprise raffinera cette évaluation préliminaire, et débutera les études environnementales sur le projet. Éric Desaulniers prévoit qu’une étude du BAPE aura probablement lieu en 2018. Si tout va comme prévu, la construction de la mine débuterait alors en 2019, et la production, en 2021.

Un graphite de haute qualité

La Chine s’accapare présentement la part du lion dans le marché mondial du graphite, avec plus de 70 % de la production mondiale. Mais selon Éric Desaulniers, le graphite produit au Québec, notamment par la mine Lac-des-Îles West au sud de Mont-Laurier, est d’une plus grande pureté.

« C’est une mine avec un graphite de très bonne qualité, avec de gros flocons de pureté très élevée qui apportent une prime sur le prix. C’est aussi la caractéristique de notre graphite, qui est composé de gros flocons d’une pureté exceptionnelle, à près de 98 %, avec de simples traitements mécaniques. »

Entreprises minières du Nouveau Monde a d’ailleurs récemment reçu une subvention de 25 000 $ du conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), qui aidera à financer un de ses projets de recherche et développement en cours. La bourse a été versée à Mohamed Siaj, professeur au département de chimie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et directeur du centre de recherche NanoQAM. Le professeur Siaj, en partenariat avec Nouveau Monde, dirige le projet intitulé : Développement d’un procédé chimique pour la transformation de minerai de graphite à des produits à valeur ajoutée consistants en matériaux électroactifs à base de graphène.

Nouveau Monde travaille avec le Dr Siaj depuis 2014 dans le but de créer des produits à valeur ajoutée liés au minerai de graphite à flocon, notamment pour le marché des piles au lithium-ion.

Un marché appelé à une croissance fulgurante

Le graphite est une des plus importantes composantes des piles lithium-ion utilisée dans les voitures hybrides et électriques. En fait, ces piles utilisent 15 fois plus de graphite que de lithium. Avec le développement actuel de ces voitures à moteur électrique et émission zéro, les besoins en graphite iront grandissant au cours des prochaines années. Selon Éric Desaulniers, le fabricant Tesla aura besoin de plus de 100 000 tonnes de graphite par année, une fois son usine du Nevada construite et en opération. Sans compter les récentes annonces de différents constructeurs automobiles qui mettent résolument le cap sur les voitures vertes.

Éric Desaulniers estime que la minière Nouveau Monde pourra bénéficier de cette demande croissante, notamment en raison de la pureté de son graphite, mais aussi grâce à sa proximité du marché des constructeurs nord-américains, et de conditions générales plus favorables.

« S’ils veulent s’approvisionner le plus localement possible, auprès d’un fournisseur le plus vert possible avec la plus faible empreinte environnementale, ils vont préféré un projet comme le nôtre qui, je l’espère, sera carbo-neutre grâce entre autres à notre hydroélectricité », souligne le président de Nouveau Monde.

Au-delà de la mine

Le projet de la mine de graphite Matawinie s’inscrit parfaitement dans la stratégie de développement de la filière d’électrification des transports du gouvernement du Québec. Mais il pourrait aussi apporter de l’eau au moulin dans la création d’emplois. Nouveau Monde prévoit déjà effectuer une première transformation du graphite pour offrir un concentré de qualité, un processus à forte valeur ajoutée intéressant sur le plan financier.

Mais l’entreprise souhaite aller plus loin : elle prévoit annoncer l’automne prochain le développement d’un procédé spécifique de deuxième transformation, pour produire le matériel d’anode nécessaire aux piles lithium-ion.

« C’est notre objectif, car on croit avoir un net avantage concurrentiel avec la Chine grâce à la qualité de notre concentré. Il reste à développer ce procédé, pour l’adapter à notre concentré de graphite. Les coûts réduits d’électricité au Québec et l’existence d’infrastructures de transformation disponibles à St-Michel-des-Saints sont aussi un avantage net pour nous », conclut Éric Desaulniers.

Claude Boucher Directeur de l’information

Lire notre plus récent magazine
Nos annonceurs