C’est bien connu dans le milieu : le système de ressort joue un rôle de contrepoids de la porte. Installé au-dessus de celle-ci, le ressort est manuellement compressé et inséré sur un arbre qui traverse le ressort. Ce ressort fait alors tourner cet arbre, ce qui fait du coup ouvrir et fermer la porte via les câbles d’enroulement sur les tambours. Les ressorts à torsion permettent, quant à eux, une opération plus en douceur.
De manière générale, ils ont une durée de vie plus longue et ainsi plus sécuritaire que les ressorts à extension, quand ils sont bien installés, puisqu’une porte de garage possède un poids qui varie entre 57 et 136 kg, et le système de ressort agit alors comme contrepoids à la porte de garage. Peu importe le type de système, le système « réduit » aussi le poids de la porte à environ 4,5 kg pour permettre de la manipuler manuellement.
Cependant, comme beaucoup de composantes dans le domaine industriel, il existe une fin de vie et les experts approchés par le Magazine MCI s’entendent entre autres pour dire que les ressorts à torsion de portes de garage sont appelés, eux aussi, à évoluer pour faire place à une technologie digne du 21e siècle.
« C’est un domaine qui a évolué, mais pas tant que cela. Dans le secteur résidentiel, cela a bougé un peu plus, mais dans le secteur industriel, le principe est sensiblement resté le même. S’il se construisait des portes de garage avec des ressorts à torsion il y a 50 ans, c’est encore le même mécanisme aujourd’hui. Le matériel change, le look change, mais présentement, les composantes sont très similaires. C’est avant tout sur les dérivés de la porte de garage que les choses ont évolué le plus rapidement, soit les portes roulantes, les portes vitrées, par exemple, qu’on voit de plus en plus aussi », avance Roger Cailloux, coordonnateur des opérations chez Moisan Portes de garage, une entreprise située dans la région de Québec fondée en 1969.
Selon M. Cailloux, l’évolution majeure vers laquelle il faudra se diriger dans le domaine des portes de garage dans les prochaines années à venir, c’est la disparition des ressorts à torsion pour se diriger vers des systèmes beaucoup plus intelligents. « Éventuellement, même si la porte n’a pas encore fait son cycle complet, il arrivera certainement le jour où on recevra une alerte pour mieux détecter un bris », ajoute-t-il.
Son avis vient rejoindre celui de Dany Caron, président-directeur général de Baril portes de garage, un manufacturier dont le siège social est situé à Victoriaville depuis 1970. Au dire de M. Caron, cela fait au moins 50 ans que les portes de garage se fabriquent de la même façon.
« Elles montent plus rapidement, elles sont sans doute mieux isolées, mais le principe mécanique existe depuis au moins le milieu des années 1950. L’évolution se fait de façon très lente dans le domaine des portes sectionnelles. Nous avons certains produits sur notre table à dessin qui espère-t-il, modernisera le mécanisme de montée, le rendra plus fiable et considérant l’utilisation de ce type de produit entre autres pour les bars-terrasses, plus esthétiques. Le principe de levage et la motorisation autour de la porte seront pour moi une évolution très importante dans ce secteur », mentionne M. Caron.
Il ajoute également qu’il existe déjà certaines applications de contrôle à distance tel que MyQ de la compagnie Liftmaster permettant ainsi l’ouverture à distance des ouvre-portes de garage, qu’ils soient résidentiels ou commerciaux.
« Considérant qu’un ressort a une vie utile basée sur un certain nombre de cycles (nombre d’ouvertures de portes), l’entreprise LiftMaster a entre autres mis au point un outil de surveillance à distance du nombre de cycles afin d’aviser les usagers d’un bris éventuel et ainsi éviter les ennuis causés par un système d’ouverture défaillant. On peut se demander à quoi bon un tel système pour une porte de garage, mais considérant les utilisations qu’on en fait dans les casernes de pompiers, bâtiments ambulanciers ou services publics tels que les déneigeuses et bien d’autres, je pense qu’on devra considérer un tel système sérieusement. Ce système s’adapte à ce que l’humain représente. Ce dernier attend trop souvent que le système brise avant de le changer. Dans le futur, je pense vraiment qu’on va devoir passer d’un mode curatif à un mode proactif dans la maintenance des portes de garage », précise Dany Caron.
Bien qu’il reconnaisse l’existence des premières générations de moteurs de portes qui sont intégrés au système WiFi, le Québec accuse néanmoins un certain retard par rapport à l’Europe, croit le porte-parole de Moisan Portes de garage.
« Il existe une panoplie d’accessoires possible sur le marché. L’Europe est d’ailleurs en avance sur nous pour les détecteurs. Par exemple, il existe des détecteurs à la fine pointe de la technologie qui détectent facilement des chariots élévateurs, mais pas les piétons. Au Québec, nous commençons à les voir s’intégrer lentement au marché, mais nous sommes encore aux premiers balbutiements », indique Roger Cailloux.
D’autre part, il existe l’International Door Association (IDA), une exposition annuelle de portes de garage. Sa mission première consiste entre autres à fournir des programmes et des services aux revendeurs de systèmes de portes et d’accès, dans le seul but d’augmenter leur valeur et leur professionnalisme.
Fondée aux États-Unis en 1995, l’association professionnelle :
Le prochain événement d’envergure est d’ailleurs prévu en mars prochain à Indianapolis, en Indiana.
Par Alexandre Lampron