Vous vous demandez certainement où je veux en venir avec cette chronique ce mois-ci? C’est pourtant fort simple, nous arrivons à une date importante sur le calendrier québécois de 2018 alors que le 1er octobre prochain, les québécois et les québécoises sont appelés aux urnes pour y déposer leur bulletin de vote. Il y aura en effet une élection générale au Québec dans quelques semaines. On le sait très bien, seules les personnes physiques ont le droit de vote et non les personnes morales. C’est donc dire que les entreprises ne votent pas. Mais les citoyens et les citoyennes qui sont inscrits sur la liste électorale sont dans la majorité des cas des travailleurs et des travailleuses à l’emploi d’une entreprise quelconque ou encore des dirigeants, propriétaires ou gestionnaires de ces entreprises.
Depuis quelques années, les partis politiques ont la fâcheuse idée de galvaniser le vote des régions contre celui des grands centres urbains en clamant qu’il est temps que les régions aient leur mot à dire ou encore que les grands centres sont les rouages de l’économie. Même si plusieurs diront que ces deux affirmations ne sont pas complètement fausses, il est, selon moi, malsain de vouloir opposer les régions aux grands centres.
Il est effectivement vrai de dire que dans bien des cas, les grands centres sont la locomotive du développement économique des régions ou même du Québec dans son ensemble. Mais il est tout aussi vrai de dire que, dans une perspective de développement durable, les grands centres ont besoin des ressources des régions, qu’il s’agisse de matières premières ou encore de sous-traitants innovants. Dans cette période de rareté de la main-d’œuvre, il est important que tous les acteurs économiques du Québec, ces créateurs de richesse et d’emploi nichés partout sur le territoire, s’unissent pour mettre ensemble l’épaule à la roue dans la quête de solution à une problématique importante.
Si vous êtes un entrepreneur aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre, autant générale et qualifiée, dans un grand centre malgré le bassin de population à l’intérieur duquel vous pouvez puiser, tentez d’imaginer ce que traverse une PME ou une grande entreprise en région qui n’a pas ce bassin pour recruter du personnel. D’un autre côté, une entreprise en région n’est peut-être pas confrontée au problème de rétention et de recrutement du personnes des entreprises des grands centres où il y a beaucoup plus d’emplois disponibles et de compétition pour les combler.
L’avenir du développement économique québécois dans cette ère de l’industrie 4.0, dépend de la vivacité de tous ses intervenants. Si effectivement les grands centres urbains sont le cœur de la vivacité économique du Québec, les régions en sont les poumons et l’un ne peut survivre sans l’autre. J’implore donc les partis politiques de ne pas lancer sur le pavé des promesses et des politiques divisant le Québec entre les régions et les grands centres, mais plutôt de songer à des solutions et des propositions unifiantes pour le grand bien de tous les québécois et de toutes les québécoises.
Par Éric Pageau, président Groupe Pageau