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Plus de 13 000 recharges en six mois à L’Étape

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Pour la première moitié de l’année, 13 300 recharges ont été effectuées aux bornes situées à L’Étape dans la réserve faunique des Laurentides. Et pour la même période, sept pannes sont survenues. Hydro-Québec ne le cache pas, il y survient davantage d’interruptions de service qu’ailleurs sur le Circuit électrique.

« Notre réseau de bornes de recharge rapide est très fiable. En général, moins de 1 % des bornes rapides sont indisponibles. Mais il est vrai qu’à L’Étape, nous avons constaté plus de pannes qu’ailleurs », répond par courriel Louis-Olivier Batty, porte-parole et conseiller stratégique aux relations avec les médias pour Hydro-Québec.

Pour vous donner une idée, en 2023, le site le plus achalandé du réseau a été celui du Madrid sur l’autoroute 20 avec 23 223 recharges, démontrent les chiffres d’Hydro-Québec.

Sauf que lorsqu’une panne survient à L’Étape, c’est plus problématique puisqu’entre Stoneham et Laterrière, il y a 170 kilomètres.

C’est assurément pourquoi elles font autant jaser. On peut penser à celle qui a duré quatre jours pendant les Fêtes en 2022. Et l’an dernier, pas moins de cinq interruptions de longue durée ont été répertoriées. Elles ont été principalement causées par la végétation lors d’événements météorologiques, précise M. Batty.

« Il faut savoir qu’il n’y a qu’une seule ligne qui alimente le site de L’Étape, donc ce n’est pas possible en cas de panne d’avoir une alimentation par une autre ligne. De plus, la ligne est longue, isolée, en zone montagneuse et forestière et dans un secteur où les intempéries sont souvent sévères. » a rajouté Louis-Olivier Batty, porte-parole et conseiller stratégique aux relations avec les médias pour Hydro-Québec.

Autre preuve que la traversée de la réserve faunique des Laurentides demeure une aventure quasi mythique: le site Internet Circuit électrique d’Hydro-Québec y consacre une page entière. Il y est notamment conseillé de faire un arrêt à Québec ou à Saguenay pour réduire le temps à la borne de L’Étape.

On explique également que L’Étape est située sur un plateau à 800 m d’altitude et que, peu importe d’où vous arrivez, la deuxième partie sera moins énergivore. « Peu importe si vous y accédez du sud ou du nord, vous devez monter pour y parvenir, puis descendre pour arriver à destination. Ainsi, la consommation de votre véhicule [en kWh/100 km] sera nettement plus élevée au cours de la première partie de votre parcours à travers la réserve faunique des Laurentides [soit de Québec ou de Saguenay à L’Étape] que de la deuxième [soit de L’Étape à Saguenay ou à Québec].»

Améliorer la situation

Il ne faut toutefois pas croire que les équipes d’Hydro-Québec restent les bras croisés. Des actions ont déjà été posées et d’autres idées sont dans les cartons.

Des anomalies ont été corrigées sur le réseau et les poteaux ont fait l’objet d’une inspection. Aussi, des équipements ont été ajoutés pour localiser plus rapidement la cause lorsqu’une panne survient.

Toujours à L’Étape, en décembre dernier, une génératrice a été installée pour alimenter deux bornes de 50 kW et celle de 200 kW, « ce qui permet de maintenir l’offre de recharge en cas de panne de courant dans le secteur », précise le porte-parole.

La peur de manquer d’énergie

«Traverser le parc ce n’est pas tant de kilomètres que ça, nous dit d’entrée de jeu Jesse Caron», expert automobile à la CAA Québec.

Évidemment, il faut prévoir le coup, poursuit-il. «C’est sûr que tu ne pars pas de Trois-Rivières sans recharge. On arrête à Québec ou à Stoneham pour se rendre sans problème. Mais au final, c’est comme avec un véhicule à essence, lorsqu’on traverse le parc, on se prépare et on fait habituellement le plein avant de partir parce qu’on ne sait jamais sur quoi on peut tomber.»

En moyenne, les véhicules 100 % électriques ont une autonomie d’environ 350 km, précise Jesse Caron. Ce qui est bien assez pour traverser la réserve faunique des Laurentides en temps normal. Il ajoute que les craintes des gens sont bien souvent associées à des mythes et qu’il faut rouler électrique pour se débarrasser d’elles.

«Les gens qui n’ont jamais conduit électrique ont trois freins: le prix plus élevé de ces véhicules, ils ont peur de ne pas avoir accès aux bornes rapides et le manque d’autonomie revient toujours.»— Jesse Caron, expert automobile à la CAA Québec

Ailleurs dans le réseau

L’expert en automobile souligne que le réseau québécois de recharges électriques est l’un des plus étoffés en Amérique du Nord. On compte plus de 5500 bornes de recharge, dont 1000 rapides.

Il y a des secteurs plus isolés, consent Hydro-Québec par la voix de son porte-parole. C’est le cas sur la route 117 dans la réserve faunique de La Vérendrye.

Ce sont 260 kilomètres qui séparent Montcerf-Lytton dans la région de l’Outaouais à Val-d’Or en Abitibi-Témiscamingue. Une halte est possible à la halte Le Domaine où on retrouve quatre bornes de 25 kW qui permet une recharge pour une autonomie supplémentaire de 50 km en 30 minutes.

La société d’État répond évaluer différentes solutions pour limiter au maximum les pannes, comme des bornes autonomes alimentées par des batteries et des panneaux solaires.

Jesse Caron croit que les vacanciers qui partent vers le nord de la province doivent prévoir leurs déplacements. « Il est bon de regarder les cartes et de se planifier si on va par exemple à Chibougamau ou Rouyn-Noranda. Mais pour le reste, dans le sud de la province au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie, il n’y a pas de risque. Il faut juste penser que les bornes seront plus achalandées.»

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