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Pleins feux sur la production à valeur ajoutée

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Selon Pôle Québec Chaudière-Appalaches, au Canada, cette industrie a connu un taux de croissance cinq fois plus grand que l’ensemble du secteur manufacturier. Plus près de nous, au Québec, les exportations croissent à un rythme annuel de 7% depuis 1995, soit plus du double de l’ensemble du secteur manufacturier.

Dans la grande région de Québec, la vigueur de l’industrie des plastiques se traduit par la présence de 130 entreprises qui engendrent 5 300 emplois, pour un chiffre d’affaires de 1,5G $. La croissance annuelle constante y est de plus de 6% et les marchés dominants sont ceux du transport, de la construction et de l’emballage. Au chapitre de la formation, l’Université Laval offre un certificat de génie en plasturgie et une formation de pointe est également disponible dans divers instituts et collèges.

«À l’Association canadienne de l’industrie des plastiques (ACIP), on soutient le processus d’affaires des industries et l’on identifie les besoins des industriels, explique Mme Cristina Marques, coordonnatrice des Tables sectorielles régionales, productivité, innovation et commercialisation. Avant les hausses du pétrole et du dollar canadien, les carnets de commandes des entreprises étaient pleins. Cependant, certains indices laissaient entendre que les choses n’allaient pas durer ainsi éternellement. Pierre Fillion, directeur général de l’ACIP, pressentait ce qui allait venir et a travaillé, dès 2001, à la mise sur pied d’un projet de Tables sectorielles qui a vu le jour en 2003. Ces dernières ont été créées afin de permettre aux entreprises d’ici d’accéder au niveau de la classe mondiale. Les trois étapes pour y parvenir sont tout d’abord, augmenter de façon significative le niveau de productivité, ensuite mettre l’accent sur l’innovation et enfin, implanter des stratégies solides de commercialisation».

Mme Marques précise que l’ACIP Québec a développé ce système en partenariat avec Développement économique Canada.

Cette démarche semble avoir été fort bénéfique pour les industriels des plastiques. «En phase I, c’est-à-dire le volet de la productivité, nous formons les dirigeants sur les meilleures pratiques et techniques en productivité. Par la suite, nous les accompagnons durant 20 heures et enfin, ils reçoivent 15 heures d’aide et d’appui administratif. Au terme de ce processus, qui comprenait au départ 54 entreprises, dont 45 ont complété l’exercice, nous avons réalisé que les dirigeants d’entreprises se prenaient en main et organisaient des maillages extraordinaires avec d’autres confrères. Ça leur a donc donné un bel élan. En chiffres, cela s’est traduit par des augmentations de production qui ont parfois atteint 55%».

À ceci s’ajoutent des voyages en Chine qui ont contribué à faire comprendre aux entreprises d’ici l’importance de ce pays d’Asie. «En 2004, M. Fillion a organisé une mission exploratoire en Chine et le constat qui en a été tiré était dévastateur. L’année suivante, des industriels d’ici y sont allés et ils ont découvert que la Chine ne constituait pas qu’une menace, mais pouvait permettre de créer de très belles opportunités».

Au chapitre de l’innovation, il y avait également beaucoup de travail à faire, notamment en matière de gestion des ressources humaines.

«Certains dirigeants d’entreprises étaient très bons en gestion de production, mais ne possédaient pas nécessairement des qualités de visionnaires. Il a donc fallu identifier leurs points forts et leurs faiblesses», explique Cristina Marques.

Parmi les événements récents, Mme Marques mentionne le Salon Plastex, en 2008, et la remise des prix Gala 2007, qui a eu lieu le 5 mai. «Aujourd’hui, l’industrie canadienne du plastique est mieux équipée pour relever les défis que lui lance la mondialisation des marchés. Le savoir-faire, dont nos entreprises font preuve, leur garantit de fort belles années».

L’expertise du CRIQ

Pousser plus loin les techniques de recyclage des matériaux comme le caoutchouc, voilà un des nombreux défis du Centre de recherche industriel du Québec (CRIQ).

«Présentement, plusieurs entreprises effectuent du recyclage de caoutchouc, mais il s’agit-là d’un recyclage de base. Nous travaillons afin de bonifier les techniques qui permettent d’obtenir un produit fini de meilleure qualité, explique M. Daniel Grenier, du CRIQ. Par exemple, nous avons mis au point une technique qui permet de créer des matériaux ressemblant à du caoutchouc vierge, à l’aide d’un mélangeur thermocinétique. Ainsi, par simple friction, les matières premières sont mélangées et chauffées. Le mélange obtenu se présente sous forme d’une pâte qu’il suffit de comprimer dans un moule et créer un produit dont les performances, tant mécaniques qu’esthétiques, se comparent aux matériaux vierges».

Le CRIQ est également présent dans le secteur des adhésifs. «Nous travaillons sur trois demandes: développer de nouveaux adhésifs, aider à sélectionner un adhésif en fonction de différents critères, dont ses coûts de production et enfin, prendre un adhésif déjà existant et y effectuer des tests afin de s’assurer qu’il rencontre le niveau de performance désiré par l’entreprise».

Interrogé sur une menace asiatique possible, M. Grenier répond qu’elle se situe dans le secteur des thermoplastiques.

«Là, on touche un marché de très grande production, ce qui est maintenant l’apanage de la Chine. En revanche, on note que les entreprises qui ont survécu n’ont pas attendu pour se lancer dans la production à valeur ajoutée (PVA). En matière de contenants, par exemple, les entreprises d’ici excellent sur la fabrication d’articles qui exigent une tolérance zéro sur les défauts. Ainsi, un fabricant de mayonnaise ne peut se permettre d’avoir un seul contenant qui se briserait puisque ça engendrerait des coûts importants en nettoyage et en perte de temps. L’avenir pour nos entreprises spécialisées dans les plastiques passe donc par la PVA», conclut M. Grenier.

Rappelons que le CRIQ est présent dans les thermodurcissables, les adhésifs, le recyclage et les essais particuliers.

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