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C’est du moins ce que rapporte Statistique Canada dans son plus récent rapport de l’enquête sur les perspectives du monde des affaires. Et si la tendance se maintient, tout porte à croire que le troisième trimestre devrait connaître d’aussi bons résultats.

Au Comité sectoriel de main-d’oeuvre de la métallurgie du Québec, on confirme que l’industrie se porte très bien au Québec. La directrice générale de l’organisme, Suzanne Proulx, précise que les fusions et les acquisitions se déroulent à un rythme accéléré depuis un an.

« Au chapitre de l’acier, nous avons Mittal, QIT-Fer et Titane qui tirent très bien leur épingle du jeu. Et pour ce qui est des alumineries Alcan, Alcoa et Alouette, elles demeurent bien positionnées à l’échelle mondiale. Au cours des prochaines années, nous ne prévoyons pas de gros développements, ni de fermetures, mais plutôt des acquisitions ».

Tournant majeur

Néanmoins dit-elle, la métallurgie est présentement dans un tournant majeur qui est déterminant pour l’avenir du secteur et de ses emplois au Québec. « Avec toutes les acquisitions et les fusions auxquelles nous faisons face depuis un an principalement, il ne va rester que quelques grands joueurs dans l’acier et l’aluminium ».

Pour ce qui est de la menace chinoise, elle est réelle et soulève bien des questions. «Il faut trouver des façons de maintenir une compétitivité par rapport à la Chine. Mais il y a encore davantage. Toutes les fusions dans le monde auxquelles nous assistons quel impact auront-elles sur l’avenir de la métallurgie au Québec ? Est-ce que ce sera positif ? Comment devons-nous réagir ? Voilà autant de questions auxquelles plusieurs experts et spécialistes de la métallurgie sont appelés à répondre à l’intérieur d’un projet que nous venons de démarrer.

Ce projet, qui vise à mieux comprendre ce qui se passe dans le monde, réunit divers intervenants du milieu à tous les trois mois. Ainsi, il sera plus facile de se positionner et de prendre les bonnes décisions avec une vision éclairée des faits ».

Assurer la relève

Au Comité sectoriel de main-d’oeuvre de la métallurgie du Québec, on estime néanmoins que l’industrie fait face à de grands défis par rapport à la mondialisation. Une croissance d’à peine 1 % est prévue d’ici les prochaines années.

« Ce qui nous touche particulièrement, c’est le vieillissement de la main-d’oeuvre. Il faut trouver une relève et c’est notre gros défi. Actuellement, le secteur de l’acier est beaucoup plus touché, ce qui est moins le cas pour l’aluminium et les autres secteurs en raison de la moyenne d’âge moins élevée. Mais plus tard, le problème va surgir », explique Suzanne Proulx.

D’ici trois ans, on prévoit le départ de 4 000 à 4 500 travailleurs de l’industrie. Et les prévisions démontrent que 2 000 nouveaux employés assumeront la relève de ceux qui ont pris leur retraite.

Il y a donc un manque à combler de plus ou moins 2 000 postes. Ce qui pourrait forcer certaines entreprises à ralentir leur production, faute de main-d’oeuvre. C’est du moins ce qu’indiquent les prévisions du milieu jusqu’à 2009. Au-delà de cette année, il n’y a pas encore de données.

«Voilà la raison pour laquelle depuis près de deux ans, nous avons travaillé avec 5 commissions scolaires à travers diverses régions du Québec pour développer le contenu d’un programme de formation de 900 heures adapté à l’industrie métallurgique en vue de produire des opérateurs et autres postes ».

Le problème est de taille. Dans les aciéries, la majorité des travailleurs ont de 25 à 30 ans d’expérience et quittent déjà massivement leur poste en raison de l’âge de la retraite. « Ils laissent derrière eux une expertise de leur milieu de travail. Et en même temps il y a une capacité limite pour l’industrie d’accueillir de nouveaux travailleurs».

Promouvoir l’industrie

Après avoir relevé le premier défi de mettre sur pied un programme de formation, le Comité sectoriel doit à présent promouvoir l’intérêt de la métallurgie auprès des jeunes. Bien qu’à l’heure actuelle il n’y ait pas de problèmes majeurs reliés au recrutement, « il faut maintenir l’intérêt pour que l’industrie ait toujours accès à un bassin suffisant pour recruter les meilleurs éléments ».

Pour y parvenir, le Comité a retenu les services de l’humoriste Réal Béland, qui agit comme porte-parole auprès de l’industrie. De plus, des comités organisateurs locaux ont été mis sur pied dans les 5 régions du Québec pour veiller à promouvoir sous toutes ses formes l’industrie de la métallurgie auprès des jeunes: commissions scolaires, CLD, Emploi-Québec, universités, centres de jeunes et autres organismes ont tous été approchés.

« La prochaine campagne nationale visant à sensibiliser, informer et promouvoir l’industrie de la métallurgie aura lieu l’an prochain ».

Le Comité sectoriel de main-d’oeuvre de la métallurgie du Québec rappelle qu’une carrière dans cette industrie offre une multitude d’opportunités aux candidats désireux de suivre un plan de carrière. « C’est un secteur qui est à la fine pointe de la technologie et demeure en constante évolution ». La semaine de travail est de 40 heures et le salaire de départ pour un employé sans expérience est de 22 $ à 23 $ l’heure.

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