11
May

Pénurie de main-d’œuvre – un sujet inévitable lors du Baromètre de STIQ

Partager :
Auteur:  

La 13e édition du Baromètre industriel québécois de STIQ, association multisectorielle d’entreprises manufacturières québécoises, révèle que les problèmes engendrés par la pénurie de main-d’œuvre sont les pires depuis 13 ans! Pour contrer cet obstacle, 15 % des PME ont dû délocaliser certaines activités hors du Québec, ce qui a provoqué une perte nette pour l’économie québécoise.

Le Baromètre, une étude objective annuelle du secteur manufacturier dressée depuis 2009, nous démontre une vue d’ensemble sur la situation du secteur manufacturier québécois. Si le Baromètre a porté cette année une attention particulière sur des thèmes nouveaux, comme les effets positifs de la pandémie, les chaînes d’approvisionnement ou la cybersécurité, c’est surtout le sujet du manque de main-d’œuvre qui a fait le plus parler.

Des chiffres qui inquiètent

Les résultats du sondage téléphonique de BiP Recherche effectué entre le 18 janvier et le 16 février 2022 indiquent que 74 % des entreprises se résignent à embaucher des travailleurs moins qualifiés. Le nombre de postes à combler connaît une augmentation de 36 % en seulement un an, avec une moyenne de 12 postes à pourvoir en entreprise.

De plus, 91 % des PME manufacturières considèrent le recrutement d’employés spécialisés comme un enjeu crucial, tandis que 73 % de celles-ci estiment que les défis de rétention de cette main-d’œuvre sont conséquents. Il s’agit des plus hauts niveaux jamais atteints depuis le début du Baromètre. On constate aussi une hausse majeure du recrutement à l’étranger (+11 points) depuis 2019.

« On parle de conséquences importantes pour le secteur manufacturier », déclare Richard Blanchet, président-directeur général de STIQ. « En effet, dans ce secteur qui représente 86 % de la valeur totale des exportations québécoises, on observe que 62 % des PME ont perdu ou refusé des contrats, ce qui limite leur croissance. Et 30 % d’entre elles ont diminué leurs investissements en innovation, ce qui peut mettre en péril l’avenir de l’entreprise, puisqu’il a été démontré, dans les éditions précédentes du Baromètre, que l’innovation et les investissements sont interreliés et améliorent la performance des entreprises. »

Les chaînes d’approvisionnement

La pénurie de main-d’œuvre amplifie les problèmes de rupture des chaînes d’approvisionnement avec de sérieux impacts sur les manufacturiers. Ainsi, 60 % d’entre eux connaissent une baisse de profits; 95 % ont dû augmenter leurs prix et 80 % ont livré leurs contrats ou commandes en retard.

On note aussi une diminution de 20 % de la qualité des produits et services, ce qui peut être lourd de conséquences pour le consommateur final.

Technologies numériques

En 3 ans, on ne relève pas de progression significative dans l’intégration de nouvelles technologies chez les manufacturiers. Et ceci s’explique notamment par la pénurie de main-d’œuvre, sachant que pour une PME, implanter de nouvelles technologies nécessite un besoin accru d’employés qualifiés. Ce qui s’avère donc un obstacle manifeste pour la transformation numérique des entreprises.

Fait nouveau : 44 % des PME identifient l’importance du retard technologique à rattraper comme un frein à l’intégration de nouvelles technologies. Aussi, dans certains cas, le temps requis pour l’implantation complète d’une technologie peut parfois s’échelonner sur plusieurs années, ce qui constitue un autre facteur de délai dans l’intégration des technologies.

« On observe qu’un clivage technologique se met en place : d’une part, les entreprises peu avancées dans le virage numérique (28 %) accordent peu d’importance à l’enjeu de la numérisation, tandis que l’implantation des technologies numériques est une priorité chez 80 % des entreprises qui vendent hors Québec et chez 91 % d’entreprises qui en ont déjà implanté, ou qui planifient d’en implanter », affirme M. Blanchet.

COVID-19 : quelques impacts positifs

Les PME ont profité de la pandémie pour réviser l’ensemble de leurs processus, pour les rendre plus efficaces. Ceci a entraîné la mise en place des mesures qui s’avéreront positives à court ou moyen terme.

En effet, 42 % ont déployé de nouveaux outils technologiques pour le développement des affaires et 70 % ont adopté de nouvelles pratiques de gestion de ressources humaines, pour améliorer l’autonomie ou le mieux-être de leurs employés. Tout ceci dans un but de favoriser la rétention, en misant entre autres sur un milieu de vie et un environnement de travail accueillants, des horaires flexibles, la formation, la polyvalence, la responsabilisation, etc.

Les PME de 100 à 500 employés et celles qui sont les plus avancées dans l’intégration des technologies numériques sont notablement plus nombreuses à avoir instauré ces transformations.

Cybersécurité

En termes de cybersécurité, 88 % des manufacturiers ont pris des mesures face aux risques. Sachant qu’une entreprise sur quatre a été la proie d’attaques informatiques au cours des 3 dernières années, des gestionnaires de PME trouvaient surprenant que seulement les deux tiers des entreprises répondantes perçoivent le risque ou considèrent que c’est un risque. Selon eux, la menace est bien réelle pour la totalité des compagnies. Ils estiment cependant être mal équipés en ce qui concerne les actions à instaurer en matière de cybersécurité. Ils ont besoin d’être mieux informés et conseillés à ce sujet, pour une meilleure conscientisation au sein de leurs entreprises.

Consultez l’étude complète.

Image : M. Richard Blanchet, président-directeur général de STIQ. Cr image : STIQ.

Source

D’autres articles de la catégorie Main-d’œuvre pourraient vous intéresser

Lire notre plus récent magazine
Nos annonceurs