Le comité stratégique Valorisation Abitibi-Témiscamingue a de sérieux défis à relever. Que ce soit un emploi spécialisé ou général, les nouveaux arrivants trouveront un travail rapidement. Mais il y a plus. L’Abitibi-Témiscamingue doit trouver et mettre sur pied des solutions pour vendre l’idée qu’il fait bon vivre dans la région.
« Le travail et le milieu de vie sont indissociables quand vient le temps d’attirer quelqu’un ou une famille. Il faut vendre ces deux objectifs pour que les arrivants aient l’envie de s’installer chez nous et de s’épanouir à long terme », dit Francis Bérubé, coordonnateur, Conférence des préfets de l’Abitibi-Témiscamingue.
À ce jour, le comité stratégique a tenu quatre rencontres. Que ce soit la Chambre de commerce, le Centre local de développement, Emploi-Québec, la municipalité de Rouyn-Noranda ou le Centre ressources jeunesse, tous les acteurs économiques ont une préoccupation commune : comment recruter et convaincre des gens à la recherche d’un emploi de choisir la région.
« C’est la première fois que je vois une pénurie aussi importante. Le taux de chômage n’a jamais été aussi bas. Nous voulons attaquer certaines cibles de façon très pointue comme nous le ferions en marketing », explique André Rouleau, directeur général, CLD Rouyn-Noranda.
Une première cible vise les travailleurs sans emploi et aptes au travail. Le comité veut se pencher sur cette clientèle. Il y a également les retraités encore capables de joindre les rangs du marché. Selon le CLD, des retraités pourraient pouvoir des postes vacants à temps partiel.
Une autre cible est celle du recrutement direct dans d’autres pays francophones d’une main-d’œuvre spécialisée. Dans ces cas, il est plus facile d’obtenir d’obtenir des permis de travail. Enfin une dernière solution est celle des immigrants. « Dans les années 50, Rouyn-Noranda était la deuxième ville la plus cosmopolite après Montréal. Il y avait 17 nationalités sur notre territoire. C’est une cible à regarder de près par rapport à nos besoins. Cela peut passer par les services d’immigration de Québec et d’Ottawa parce que souvent les nouveaux arrivants ne vont pas en région. Il faut donc accentuer nos travaux en ce sens pour bien nous faire connaître », précise André Rouleau.
À son avis, bien des réfugiés à Montréal souhaiteraient probablement venir travailler en Abitibi-Témiscamingue dans la restauration ou d’autres emplois qui ne requièrent pas de formation spécifique. « C’est la raison pour laquelle il faut développer un programme qui valorise notre région, qui fait connaître les avantages de s’établir chez nous. Pour ça, il faut mettre sur pied un programme attrayant. »
La prochaine rencontre aura lieu à la mi-avril et devrait regrouper l’ensemble des MRC de la région. Plusieurs sujets seront à l’ordre du jour. Le secteur minier figure parmi les priorités. Pourquoi ? Les minières ont investi 7 G$ au cours des dernières années et beaucoup de postes spécialisés sont à combler : tôliers, machinistes, mécaniciens, opérateurs de machineries lourdes ne sont que quelques exemples.
Au-delà du secteur minier, toutes les catégories d’emplois ont un besoin pressant de travailleurs. « Je dirais qu’il n’y a pas de catégories spécifiques. Toute personne susceptible d’améliorer le bilan de la main-d’œuvre est la bienvenue. Nos prochaines discussions vont porter la création d’une image commune à tous les territoires de l’Abitibi-Témiscamingue, à des objectifs de stratégies et de développement de projets limités dans le temps », soutient Francis Bérubé.
Selon Emploi-Québec, si la tendance se maintient, on évalue le nombre de postes à combler à 13 500 en Abitibi-Témiscamingue d’ici 2024.
Par Bernard Gauthier