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Si du haut de l’espace peut-on à tout le moins distinguer certains des plus grands exploits des terriens, telle que la fameuse muraille de Chine, on peut désormais également y percevoir nos plus grands échecs, notamment la pollution de certaines villes chinoises.

Pas étonnant lorsque l’on sait que la Chine abrite seize des vingt villes les plus polluées au monde !

Si la Chine est dans la mire des économistes depuis plusieurs années, ce n’est pas sans raison. Ayant connu une croissance économique forte depuis trente ans, ainsi qu’une industrialisation sans pareil faisant aujourd’hui de ce « gros joueur » un incontournable en relations internationales, ce vaste et dense pays est pourtant aujourd’hui confronté à un net ralentissement économique.

Certains diront que cette décélération n’est pas prête de se renverser, car la Chine fait face à plusieurs obstacles majeurs, dommages collatéraux du modèle économique chinois.

La médaille d’argent… et son envers

Deuxième économie mondiale, deuxième plus grand pollueur : la Chine fait grincer des dents à plus d’un, par son pouvoir d’améliorer le sort environnemental de la planète.

Il n’est donc pas étonnant que plusieurs y voient une sorte d’injustice, au fait que pendant que plusieurs États planifient leur économie en fonction d’un virage vert, l’Empire du Milieu ne s’est toujours pas soumis aux quotas de réduction d’émission, malgré sa signature au Protocole de Kyoto en août 2002, en raison de son statut de pays en développement.

Cependant, les obstacles auxquels se confronte aujourd’hui l’économie chinoise devraient nous rappeler que nous n’avons rien à lui envier et qu’il ne s’agit pas là d’un modèle à imiter.

En effet, en ayant sacrifié autant l’environnement, les chinois font face à de sérieux problèmes de santé publique et humanitaire. La dégradation des terres et la pollution des océans sont telles qu’il n’est plus possible pour eux de garder le même rythme de production. Plus précisément, lutter pour les effets pervers de leur négligence environnementale coûte aux villes chinoises environ 4.3 % de leur produit annuel brut.

Et en ce qui concerne ce qui n’a pas de prix, soit les êtres humains, c’est environ 400 000 morts prématurées dues à la pollution de l’air (statistique qui exclue les morts reliées à l’eau contaminée) qui surviennent à chaque année en terre chinoise.

Quelques dizaines de millions, c’est aussi le nombre approximatif de réfugiés climatiques, forcés de se déplacer en raison de la déforestation massive et culture agressive des sols ayant cédé à la désertification des terres.

Une lueur d’espoir

Si une très grande partie de la pollution chinoise provient de la source énergétique la plus polluante qu’elle utilise, à savoir le charbon, il s’agissait certainement d’une grande et bonne nouvelle lorsque le gouvernement chinois a pris la décision l’an passé d’interdire la construction de nouvelles centrales de charbon dans les régions de Shanghai, Beijing et Guangzhou.

Encore mieux, plus récemment c’est au tour de la ville de Pékin d’emboîter le pas en annonçant l’interdiction de la vente et de l’usage de charbon à partir de 2020.

De même, dans un effort pour lutter contre le smog mortel de ses villes, le gouvernement chinois a contribué à éliminer progressivement six millions de vieux véhicules, soit les plus polluants.

Ainsi, progressivement la Chine sembler se réveiller au fait que « l’homme ne se nourrit pas d’argent ». Devrons-nous, au Québec, attendre d’être confrontés à choisir entre des emplois ou notre santé pour être enfin prêt à prendre un réel virage vert ?

Emmanuelle Gauthier-Lamer, collaboratrice

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