« C’est une industrie qui sait où elle s’en va. Elle a de l’avenir dans une panoplie de secteurs que ce soit dans la chimie verte, les biocarburants, etc. On n’arrêtera pas de faire des deux par quatre, mais on développe autre chose », mentionne André Tremblay, directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ).
Il est certain que le secteur du bois d’œuvre a été mis à mal par la récession américaine, mais pour M. Tremblay, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne retrouve sa vigueur. « Il y a une hausse des mises en chantier du côté américain et les prix ont augmenté. »
Mise en place en mai 2008, la stratégie gouvernementale d’utilisation du bois visant à favoriser ce matériau dans les secteurs de la construction commerciale, industrielle, institutionnelle et municipale commence aussi à donner des résultats. En 2011, une hausse de 33 % dans les secteurs visés a même été enregistrée.
« Le bois, en construction résidentielle, est utilisé dans une proportion de 95 % au Québec, mais seulement à la hauteur de 15 % dans le non-résidentiel. Les mentalités commencent à changer et les donneurs voient l’avantage au niveau financier parce que le bois représente une économie de 20 % en plus d’être très efficace.
Ça ne va pas sauver l’industrie, mais ça aide », souligne Louis Poliquin, directeur du Centre d’expertise sur la construction commerciale en bois (CECOBois), un organisme dont la mission est de promouvoir et de faciliter l’usage accru du bois en construction multifamiliale et non résidentielle au Québec.
Bien que l’utilisation du bois augmente dans la construction non-résidentielle, M. Poliquin déplore la méconnaissance des ingénieurs relativement aux produits disponibles. Poutrelles de plancher et de toit, murs, fermes de toit, poutres et colonnes, bois lamellé-croisé (CLT), arche structurale, revêtements structuraux, revêtements d’apparence, connecteurs, attaches et colles, les produits du bois en matière de construction offrent de multiples possibilités.
« Ce n’est pas assez enseigné aux ingénieurs. Les matériaux sont écartés d’entrée de jeu. On ne les considère même pas parce qu’on les méconnait. »
Malgré tout, certaines bannières font office de précurseurs, c’est le cas de Ultramar et de Tim Hortons. Tous deux sont parmi les entreprises qui ont fait le pari d’utiliser un système préfabriqué à ossature légère en bois pour leurs bâtiments commerciaux. Au total, une dizaine de bâtiments ont été conçus de cette manière permettant ainsi des économies considérables.
Si la reprise du secteur du bois d’œuvre n’est qu’une question de temps, il en va autrement pour les pâtes et papiers. Les différents intervenants de cette industrie sont réalistes, l’arrivée des nouvelles technologies conduit ce secteur vers un déclin plus poussé. Sans jeter l’éponge, les industriels ont plutôt opté pour le développement de nouveaux produits. Réunissant près de 350 entreprises membres, FPInnovations est un des centres de recherche qui bouille d’activités.
Avec 600 employés et 6 laboratoires, il travaille sur des centaines de nouveaux produits. « Nous travaillons essentiellement sur des produits qui ont de l’avenir avec un potentiel de rentabilité », souligne Hervé Deschênes, vice-président développement des affaires chez FPInnovations.
Le centre se concentre sur quatre axes particulièrement : le bois solide, la fibre, la lignine (un des principaux composants du bois) et l’énergie. Il en résulte de deux à trois nouveaux produits chaque année. En janvier dernier, le centre s’est associé avec l’entreprise Domtar et a inauguré la première usine de nanocellulose cristalline au monde. Un matériau développé dans ses laboratoires et qui ouvre sur une multitude de nouveaux débouchés utilisables tant dans les secteurs de l’aérospatiale, automobile, chimique, textile que forestière.
Une bonne manière de découvrir ces nouveautés est de visiter le salon Technibois qui se déroulera les 2, 3 et 4 octobre prochain à Québec. Présenté tous les deux ans, l’évènement offre une nouveauté puisqu’il se déroulera en même temps et au même endroit que le salon Industriel de Québec permettant ainsi un achalandage accru.
« Le bois, en construction résidentielle, est utilisé dans une proportion de 95 % au Québec, mais seulement à la hauteur de 15 % dans le non-résidentiel »
– Louis Poliquin, directeur du Centre d’expertise sur la construction commerciale en bois (CECOBois).
« Ces salons combineront trois secteurs industriels majeurs, soit le bois, le plastique et le métal et présenteront les fournisseurs principaux pour ces industries. Ce qui permet aux gens d’optimiser leur visite et le salon est une bonne occasion pour les visiteurs et exposants d’établir des liens profitables, car il est établi que 86 % des visiteurs détiennent un pouvoir de décision », commente Claude Roy, promoteur du salon.
Parmi les sujets abordés au cours de l’évènement, mentionnons le nouveau régime forestier, les nouvelles normes en matière d’environnement et l’évolution des marchés.
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