Son marché s’est étendu hors de la région, de sorte que, fin 2008, ce dernier segment constitue 40% à 50% des endroits de vente. L’année qui s’achève a été celle de la réorganisation au plan de la présentation des produits.
Des liens accrus par le biais d’Internet participent à une expansion des marchés à l’horizon, un nouveau cap pour cette entreprise de plus de 20 ans. Sabin Fortin fait des développements axés vers l’institutionnel et la restauration. Ce secteur comprend quelque 220 produits, alors qu’une vingtaine est destinée au marché de détail. De nouveaux produits font leur apparition.
«Il faut en développer car la population vieillit partout en Amérique du Nord et change ses habitudes alimentaires» explique M. Fortin qui évoque, pour 2009, des produits plus faibles en sodium; en fait, on offrira les produits traditionnels et les rendra disponibles dans une ligne faible en sodium.
L’entreprise touche maintenant le Québec et le Nouveau-Brunswick, alors que son marché était autrefois à 100% régional. «Le vieillissement de la population régionale fait qu’on y demande moins d’assaisonnements», dit M. Fortin.
À la mi-septembre, l’entreprise a acheminé six boîtes d’échantillons dans autant d’états américains. Des organisations de cuisine française partout aux États-Unis s’intéressent aux produits déshydratés de l’entreprise jeannoise.
Mises à part les entreprises situées dans les grands centres comme Montréal et Québec, Alimentation Nouvelle-Orléans est à toutes fins utiles la seule à offrir de semblables produits, assaisonnements et condiments.
Sabin Fortin parle ici de la force et des initiatives que génère le fait de vivre en région où les conditions environnantes sont parfois difficiles au plan du volume d’affaires et de l’économie. «Il faut nous y faire avec peu», dit-il.
En plus, 2008 a été une année difficile au plan agroalimentaire avec une hausse du coût des aliments de base de 30% à 50%, renchérit Sabin Fortin, parlant des coûts de transport et des jeux de la bourse au plan des denrées. «Il fallait être vigilant pour passer à travers», dit-il, heureux que ces phénomènes se soient produits une fois que l’entreprise était bien assise sur des bases dépassant 20 ans et non à ses débuts.
La dernière année a été marquée par une amélioration de la gestion: meilleur contrôle des dépenses, une conscientisation des employés et l’application de normes HACCP dépassant les exigences québécoises.
Des travaux à l’intérieur de l’usine ont permis d’assurer l’absence de contamination par des insectes. Cette prévention a des coûts mais moindres que l’apparition de problèmes, explique le président directeur général Sabin Fortin. Les visites régulières d’un inspecteur permettent de repérer tout risque de problème et de le corriger immédiatement.
«Il faut se démarquer au plan de la qualité mais aussi de la gestion. Ce sont des habitudes à prendre. Il reste beaucoup à faire au plan de la mise en marché», résume le pdg.
Depuis plus d’un an, la fille de Sabin Fortin, Sandra, s’est jointe à l’entreprise, forte d’un diplôme en Technologie de la transformation des aliments, obtenu à l’ITA de Saint-Hyacinthe. Ses connaissances théoriques et pratiques apportent à l’entreprise. Elle travaille notamment au laboratoire, au contrôle de la qualité et aide à l’application des normes HACCP.
D’ici les cinq prochaines années, Sabin Fortin se propose d’effectuer un transfert graduel de l’entreprise à sa fille. Il se contentera alors de l’accompagner, dit-il. M. Fortin se réjouit qu’avec sa formation spécialisée, elle soit intéressée à assurer le suivi de l’entreprise et vivre en région.
Avant que Sabin Fortin achète cette entreprise naissante, en 1989, l’entreprise jeannoise faisait fabriquer ses sauces à l’île d’Orléans et n’assumait que de la distribution. En 1991, on a débuté la fabrication de produits au Lac-Saint-Jean, mais, question stratégique de mise en marché, on a conservé le nom initial.