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Sep

Nouvelle chaire de recherche industrielle à l’ÉTS: La construction à l’ère du numérique

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La fierté du travail accompli

La chaire Pomerleau, dont le mandat a pris fin en décembre dernier, a réussi à mobiliser des leaders au sein de l’industrie de la construction afin que celle-ci prenne conscience d’une chose : elle était en retard et risquait de rater le virage numérique. On peut facilement imaginer les conséquences d’une telle négligence pour un secteur qui représente plus de 40 G$ d’investissements annuellement et compte plus de 400 000 emplois directs et indirects. On peut également imaginer les répercussions sur l’ensemble de la société québécoise.

Trois lettres qui en disent long

Le virage que l’industrie est en train de prendre peut se résumer à trois lettres : BIM. Le Building Information Modeling est une méthode de construction fondée sur l’utilisation d’un modèle informatique à plusieurs dimensions. Cette approche permet de documenter la conception d’un bâtiment, mais aussi de simuler sa performance, sa construction et son exploitation. L’un des grands avantages du BIM est qu’il rend possible la collaboration directe de tous les intervenants : clients, architectes, ingénieurs, entrepreneurs, spécialistes en gestion des actifs, etc.

Ceux par qui le changement arrive

Pierre Pomerleau est l’un des premiers leaders de l’industrie à avoir compris la gravité de la situation. Il est aussi l’un des premiers à avoir systématisé l’utilisation de la conception intégrée et, surtout, du BIM. Pour lui, les résultats sont «hallucinants» et dépassent toutes les attentes : « Le BIM nous a rendus ultraperformants, nous a permis de remporter des appels d’offres et d’être plus efficaces dans notre exécution. » Selon les dires du PDG, « le BIM a amené Pomerleau à une autre place ». Cette place, c’est tout simplement demain.

Une nouvelle gestion

Le BIM s’accompagne d’un nouveau modèle de gestion des chantiers : la Lean Construction. Celui-ci réduit les risques liés aux coûts, en permettant de les abaisser au moment de la soumission et de les respecter durant la réalisation du projet, et assure le respect des échéanciers. On entrevoit immédiatement l’intérêt qu’un tel modèle peut avoir pour tous les donneurs d’ouvrage. Certains ont déjà pu constater ses avantages, notamment la Ville de Québec, qui a recouru aux services de Pomerleau pour la construction du Centre Vidéotron.

La mission de la nouvelle chaire

La Chaire de recherche industrielle sur l’intégration des technologies numériques en construction a le mandat de faire « avancer l’industrie en bloc », explique son titulaire, le professeur Forgues. Pour ce faire, elle s’appliquera à encourager la collaboration dans un secteur où prévalent les « factions ». Les profondes divisions entre les différents acteurs du milieu constituent en effet un frein à son renouvellement. La chaire y stimulera également l’innovation afin de favoriser « l’industrialisation de la construction ». Interrogé à ce sujet, M. Forgues propose une comparaison : « Avec ces nouveaux outils, on aura la possibilité d’adopter des approches qu’on associe davantage au domaine manufacturier ; on pourra notamment assembler un bâtiment sur place, un peu comme un mécano ou un produit Ikea. »

Le nouveau visage de la construction

À quoi pourrait bien ressembler la nouvelle industrie de la construction au Québec ? On peut en avoir une petite idée en considérant les trois retombées attendues de la nouvelle chaire. Tout d’abord, le professeur Forgues prévoit qu’elle permettra de briser les barrières qui existent entre les différents acteurs de l’industrie. Ensuite, elle devrait entraîner la création d’une culture de l’innovation dans le milieu de la construction. Enfin, la nouvelle chaire devrait aider au développement de « l’agilité organisationnelle », qui fera en sorte que les entreprises pourront composer avec les changements rapides qu’entraîne l’utilisation des technologies numériques.

Le but ?

Le grand objectif de ce déploiement considérable d’efforts, d’investissements et d’intelligence est aussi simple qu’ambitieux : placer le Québec parmi les 10 premiers utilisateurs mondiaux du BIM d’ici 5 ans.

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