« Pour la première fois depuis la compilation des premières données en 1987, Montréal peut se targuer d’avoir la croissance la plus élevée parmi les 13 villes analysées dans ce numéro du rapport, a signalé Alan Arcand, directeur associé du Centre des études municipales du Conference Board du Canada. L’économie locale connaît de vastes gains cette année, une création d’emplois robuste et une croissance solide des revenus. Cependant, à l’instar de la plupart des autres villes canadiennes, la croissance économique devrait ralentir à Montréal en 2019. »
L’économie de Montréal demeure robuste et est en voie de progresser de 2,9 % cette année. Cet élan positif s’appuie sur l’investissement dans le secteur non résidentiel, la solide création d’emplois et une croissance démographique respectable. Le marché du travail se resserre, ce qui s’est traduit par une augmentation des salaires et un soutien aux dépenses de consommation. Cela a entraîné un niveau élevé de mises en chantier de logements et une croissance solide des ventes au détail. Les autres secteurs qui devraient bien se tirer d’affaires comprennent la fabrication, les arts, spectacles et loisirs et les services d’hébergement et de restauration. Après 2018, le vieillissement de la population, jumelé à des taux d’intérêt plus élevés et à l’endettement des ménages, se traduira par une baisse des dépenses de consommation à Montréal. Cela entraînera des gains du PIB réel plus tièdes mais tout de même solides de 1,8 % en 2019.
L’économie de la ville de Québec devrait augmenter de 2,6 % cette année contre 2,7 % en 2017. Cette croissance a été alimentée par un rendement particulièrement solide du secteur des biens. En particulier, les secteurs de la fabrication et de la construction sont en voie d’ajouter 5 000 nouveaux emplois à l’économie. Les industries productrices de services seront à la traîne mais croîtront tout de même à un rythme solide. Or, la hausse des taux d’intérêt et le vieillissement de la population freineront la croissance au cours des prochaines années. On prévoit un gain modeste de 1,9 % l’an prochain.
À Hamilton, la croissance économique est en train de fléchir mais cela n’empêchera pas celle-ci d’être parmi les villes affichant la meilleure croissance cette année, occupant la troisième place derrière Montréal et Winnipeg. Le secteur très important de l’acier de Hamilton fait toujours face à un climat d’incertitude, mais le prix élevé de l’acier adoucit une partie de l’impact des tarifs douaniers imposés par les États-Unis. Quant au secteur de la fabrication, il devrait terminer l’année avec une croissance solide avant de ralentir en 2019. La croissance devrait également ralentir cette année et l’année prochaine dans le secteur des services étant donné que la hausse des taux d’intérêt de même que le test de résistance fédéral pour évaluer l’admissibilité à un prêt hypothécaire, limitera la croissance dans le secteur du logement, et par ricochet, dans les secteurs de la finance, des assurances et des services immobiliers. Somme toute, la croissance de l’économie de Hamilton devrait fléchir de 3,6 % en 2017 à 2,6 % cette année et à 1,9 % en 2019.
Après avoir connu un gain de 3,4 % l’an dernier, la croissance du PIB réel de Toronto devrait ralentir à 2,3 % cette année et remonter à 2,4 % en 2019. Les consommateurs ressentent les effets de l’augmentation des taux d’intérêt et de l’endettement élevé des ménages, ce qui refroidira la croissance dans les ventes de détail cette année et l’année prochaine. Ces facteurs conjugués aux mesures de refroidissement du marché freineront la croissance à court terme dans le marché du logement. Entretemps, le secteur de la fabrication enregistrera toujours une croissance modeste, faute de pouvoir tirer profit de la faiblesse du huard et de la saine économie des États-Unis. En dépit de ces perspectives modestes, l’économie locale devrait générer près de 100 000 nouveaux emplois en 2018-2019.
Dans la région d’Ottawa-Gatineau, l’économie devrait augmenter de 2,0 % cette année et de 1,8 % en 2019. Étant donné que l’administration publique contribue grandement à l’économie de la région de la Capitale nationale, peu se surprendront d’apprendre que la production devrait également fléchir cette année et l’année prochaine, en fonction du niveau des dépenses du gouvernement fédéral. La demande intérieure devrait également fléchir étant donné que le ralentissement de l’économie et la hausse des taux d’intérêt jetteront une ombre sur les dépenses de consommation et l’investissement résidentiel. Sur une note plus positive, la croissance des secteurs de la construction non résidentielle et de la haute technologie continuera d’augmenter de manière soutenue.