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Mode Ezé Plus de Matane: des vêtements adaptés…au marché du vêtement

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MATANE – Pas de secret pour être en affaires, il faut répondre à un besoin. Le marché des vêtements adaptés pour les personnes âgées en perte d’autonomie, est celui dans lequel œuvre la PME Mode Ezé Plus de Matane au Bas-Saint-Laurent depuis plus d’une vingtaine d’années. Un vêtement design mode, facile à enfiler tout en étant sécuritaire, confortable et facile d’entretien.

«Depuis le début des années 2000, la mentalité a complètement changé vis-à-vis le vêtement adapté, qui était vu presque comme une étape vestimentaire vers la mort. Aujourd’hui, les baby-boomers qui achètent des vêtements pour leurs parents veulent qu’ils soient bien habillés et que les vêtements soient beaux. C’est un vêtement qui évolue avec les personnes qui vivent maintenant plus longtemps», décrit France Caron, présidente de Mode Ezé Plus, qu’elle a racheté en 1994.

Projet de marché: Montréal

L’entreprise vend dans les réseaux du secteur de la santé jusqu’en Abitibi. Des boutiques, lingeries et des pharmacies réservent un espace pour les vêtements adaptés. «Il faut trouver la manière d’atteindre notre client. J’ai essayé dans un réseau de grand magasin en consignation, mais ils n’ont pas gardé les produits plus qu’un an. Nous avons essayé le système de franchise mais ce n’était pas le bon moyen parce qu’il faut développer le marché et faire des approches directes. En 2008, nous allons concentrer nos efforts sur le marché de Montréal. Ma fille qui a terminé un cours en design de mode entre dans l’entreprise».

Mode Ezé emploie trois personnes auxquelles s’ajoutent, en sous-traitance, cinq autres personnes et, en appoint, un atelier à Matane.

«Je peux m’assurer de la qualité du produit. J’ai standardisé la production qui était à l’époque à l’unité et sur mesure. J’ai aussi développé le marché des hôpitaux. Il faut arriver dans le prix parce que la compétition est là aussi. Je suis les couleurs de la tendance mode et en même temps penser à des vêtements comme des robes qu’on ne trouve plus sur le marché. Le rouge et les dégradés de bleu dominent».

Tous les vêtements fabriqués à Matane sont à velcro, avec des boutons décoratifs, s’attachent par derrière pour un habillement facile, dans une gamme pour les femmes et les hommes comprenant des robes, chandails, blouses, polos, chemises, vestes, pantalons, jupes, camisoles, robes de nuit, combinaison, bas, polos, débardeurs…

«Nous fabriquons aussi des «faux vêtements» comme des costumes dans un seul morceau pour éviter d’enfiler plusieurs vêtements. On commence à en voir dans les autres magasins. Nous avions senti le besoin, il y a déjà plusieurs années».

Contexte de l’industrie

L’industrie canadienne du vêtement, en pleine révolution, comptait 104 500 travailleurs en 2001 comparativement à 61 000 à la fin de 2006, une baisse de 40%. De grandes entreprises existent toujours, à côté de plus petites, dans des marchés de niche.

En 2005, le Québec comptait 1 428 établissements de confection de vêtement (53% du Canada) pour des livraisons de près de trois milliards $. Ce secteur était le premier employeur manufacturier à Montréal (50% des emplois de toute l’industrie du vêtement). Chaudières-Appalaches comptait 6% des emplois de l’industrie, la région de la capitale nationale, 4%.

«Des grandes entreprises, il en reste peut-être une quinzaine. D’autres PME vont dans des produits de niche comme les habits de travail et le vêtement pour des activités extérieures, comme Kanuck. Il y a aussi des groupes de production extrêmement productifs, lesquels, en quelques semaines, peuvent se revirer de bord avec des nouveaux produits. Nous avons encore, par exemple, deux manufacturiers de bas de nylon qui sont dans les meilleurs au monde et qui ont adopté un nouveau modèle d’affaires», explique Jean Rivard, directeur général du Conseil sectoriel canadien des ressources humaines de l’industrie du vêtement.

«Depuis 2000, le prix a chuté de 12% et on alloue moins pour le vêtement dans notre budget avec un marché très segmenté».

«À partir de 2004, si nous avions prévu le coup de l’ouverture des marchés et augmenté nos efforts de ventes aux États-Unis, il n’y aurait pas eu le choc des baisses d’emplois…Plusieurs entreprises se sont adaptées, mais pas toutes».

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