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Mesures timides pour relever les défis des manufacturiers

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À la suite de la présentation du budget 2023-2024 du gouvernement du Québec par le ministre des Finances, Éric Girard, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) décrit le budget comme étant timide et contenant plusieurs mesures intéressantes, mais insuffisantes en termes de portée pour relever les enjeux des manufacturiers en matière de main-d’œuvre et de productivité.

« C’est en misant sur le secteur manufacturier que nous pouvons soutenir l’économie du Québec en situation d’incertitude économique. Nous représentons 13 % du PIB et 86 % des exportations. Les mesures annoncées aujourd’hui en matière de productivité et de main-d’œuvre sont insuffisantes pour inciter les manufacturiers à investir dans le contexte économique actuel », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.

Productivité des entreprises : nécessité d’appuyer sur l’accélérateur

L’Association souligne que le retard de productivité est l’un des plus grands défis à relever. Le gouvernement du Québec mise beaucoup sur la productivité pour pallier la pénurie de main-d’œuvre et combler l’écart de richesse avec l’Ontario. Toutefois, MEQ constate que les mesures proposées feront peu bouger l’aiguille.

Parmi les mesures intéressantes, l’Association note l’annonce du gouvernement concernant le congé fiscal pour les grands projets d’investissement. Les manufacturiers qui ont ces projets importants pourront être davantage appuyés dans la réalisation de ces derniers, avec une aide bonifiée pour les régions.

En contrepartie, pour hausser la productivité des entreprises dont les PME, MEQ avait proposé de :

  • Bonifier le crédit d’impôt à la recherche et développement afin de favoriser davantage l’innovation réalisée au Québec ;
  • Reconduire le programme d’aide à l’investissement pour les consommateurs d’électricité au tarif L qui prend fin cette année, afin de diminuer l’incertitude dans le déploiement de ces projets ;
  • Stimuler l’innovation en déployant des missions de veille technologique hors Québec pour les PME manufacturières.

« Le gouvernement prévoit une diminution des investissements non résidentiels qui incluent l’acquisition de machinerie et des équipements. Dans le contexte actuel, alors que les taux de financement sont élevés et que la demande mondiale diminue, il faut appuyer davantage les PME manufacturières dans leur transformation numérique et les mesures proposées à cet effet aujourd’hui sont timides considérant le travail à faire », mentionne Mme Proulx.

« En accélérant l’intégration de nouvelles technologies, non seulement la productivité sera haussée, mais cela permet de réduire du même coup l’empreinte environnementale et d’atténuer certains impacts de la pénurie de main-d’œuvre. C’est gagnant-gagnant-gagnant !», ajoute la présidente-directrice générale de MEQ.

Pénurie de main-d’œuvre : l’enjeu numéro 1 des manufacturiers demeure

MEQ note plusieurs mesures pertinentes dans le budget présenté concernant la main-d’œuvre. L’Association salue l’investissement annoncé dans la formation de courte durée et celui pour faciliter l’intégration des personnes immigrantes.

Elle se réjouit des mesures pour rendre la formation professionnelle plus attrayante auprès des jeunes et rehausser le niveau de littératie et de numératie des jeunes. De plus, MEQ trouve intéressant le service d’accompagnement spécialisé en matière de productivité et de main-d’œuvre annoncé aujourd’hui. Il faut d’ailleurs bien arrimer les priorités du ministère de l’Emploi à ceux du ministère de l’Économie.

« Il devient toutefois urgent d’accroitre le bassin de travailleurs disponibles, car rien dans le budget n’aura d’impact réel en ce sens. De plus, les besoins de logement et de transports collectifs en région sont criants et nuisent aux manufacturiers qui peinent à attirer et retenir les travailleurs dans les différentes régions. Les manufacturiers québécois ont laissé 7 milliards de dollars sur la table dans la dernière année, faute d’avoir les travailleurs nécessaires », souligne Véronique Proulx.

Pour faire bouger l’aiguille et avoir un impact réel auprès des manufacturiers, MEQ recommandait de :

  • Mettre en place une voie d’accès prioritaire vers l’immigration permanente auprès de travailleurs étrangers temporaires déjà en emploi ;
  • Inclure les 15 emplois les plus demandés du secteur manufacturier dans les métiers prioritaires du Plan d’action pour la main-d’œuvre ;
  • Augmenter de façon considérable l’offre des logements partout à travers le Québec.

Notons que selon les données de Statistique Canada parues ce matin, il y a 26 245 postes vacants dans le secteur manufacturier québécois. Il s’agit toujours, malgré une diminution de la demande, l’enjeu numéro 1 des manufacturiers qui freine leur croissance et leur compétitivité.

Consultez le mémoire de MEQ transmis au ministre des Finances ici.

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